La bibliothèque publique scientifique et technique d'Etat de l'U.R.S.S., à Moscou

Germaine Lebel

Créée en 1958 et située à Moscou, la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. est à la fois une grande bibliothèque spécialisée et un centre national de conservation des publications scientifiques et techniques russes et étrangères. Elle coordonne les traductions d'ouvrages étrangers effectuées en U.R.S.S. Elle constitue un centre de bibliographie à l'échelle de l'Union dans le domaine de la science et de la technique. Elle a la direction méthodologique du réseau des bibliothèques techniques en matière de bibliographie et de bibliothéconomie. Elle joue, enfin, un rôle de premier plan en ce qui concerne l'automatisation de l'ensemble des bibliothèques soviétiques.

La Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. est située, à Moscou, non loin de la place Sverdlov et du théâtre Bolchoï, au n° 12 du Kouznetskij Most, l'une des rues les plus commerçantes de la vieille ville 2. L'immeuble dans lequel se trouve la bibliothèque était, avant la Révolution, le siège d'une grande banque et semblait alors pourvu de tous les raffinements du confort. Aujourd'hui, les départements sans cesse grandissants de la bibliothèque sont fort à l'étroit dans un décor inconciliable avec les nécessités de la bibliothéconomie moderne. Le nouveau bâtiment, dont la construction est envisagée près du Canal, permettra prochainement de résoudre les problèmes de l'extension et de l'automatisation des services.

Cette bibliothèque fut créée en 1958, sous l'égide du Comité scientifique et technique auprès du Conseil des ministres de l'U.R.S.S. Elle bénéficia tout d'abord d'une partie des collections de la bibliothèque du Ministère de l'enseignement supérieur, lors du rattachement de celle-ci à l'Académie des sciences et de son transfert à Novosibirsk 3. A ce fonds initial allaient s'ajouter d'autres dotations : catalogues industriels de la bibliothèque Lénine, catalogues de firmes étrangères envoyés par le Ministère du commerce extérieur de l'U.R.S.S., traductions et comptes rendus édités par divers ministères et services. L'accroissement des collections est, en outre, assuré au moyen du dépôt légal et par voie d'achats ou d'échanges avec de nombreux établissements étrangers.

Les activités de la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S., à Moscou, sont multiples et son rôle polyvalent. C'est à la fois une grande bibliothèque spécialisée et un centre national de conservation des publications scientifiques et techniques russes et étrangères. Elle coordonne les traductions d'ouvrages techniques étrangers effectuées en U.R.S.S. Elle constitue un centre de bibliographie, à l'échelle de l'Union, dans le domaine de la science et de la technique. Elle a la direction méthodologique du réseau des bibliothèques techniques, en matière de bibliographie et de bibliothéconomie. Elle joue, enfin, un rôle de premier plan en ce qui concerne l'automatisation de l'ensemble des bibliothèques soviétiques.

Pour bien comprendre le rôle joué par la Bibliothèque scientifique et technique d'État, à l'égard des autres bibliothèques techniques, il n'est peut-être pas superflu de rappeler les principales caractéristiques de l'organisation des bibliothèques en Union soviétique.

La structure du système des bibliothèques, en U.R.S.S., s'inspire à la fois du principe territorial et de la spécialisation. L'U.R.S.S. est une fédération de républiques. Toutes les bibliothèques se trouvant dans une limite territoriale déterminée (république, région, district) forment un ensemble et doivent coordonner leurs fonctions au service des lecteurs 4. Par ailleurs, les bibliothèques ayant la même spécialité ou les mêmes objectifs (bibliothèques techniques, agricoles, médicales, universitaires) constituent des réseaux parallèles, dépendant chacun d'un ministère, d'une institution scientifique ou d'un service spécialisé. Chacun de ces réseaux est fortement hiérarchisé, à partir d'une bibliothèque centrale, qui fonctionne à l'échelle de l'Union et contrôle les bibliothèques de sa spécialité, aux différents niveaux républicain, territorial et régional. Un autre groupe est constitué par les bibliothèques des organisations du parti communiste, des syndicats, des kholkhozes et de diverses sociétés. Le contrôle des bibliothèques est assuré par les ministères et les organisations dont elles dépendent. Ces différentes bibliothèques sont en liaison avec les autres branches d'activité de l'Union, par l'intermédiaire des conseils qui ont à connaître de leur fonctionnement : conseils de professeurs, soviets locaux, conseils pour les questions de bibliothéconomie auprès du Ministère de la culture. Elles ne sont pas isolées du reste de la vie soviétique mais y participent, au contraire, étroitement.

Telle est donc, dans ses grandes lignes, la structure des réseaux de bibliothèques, en U.R.S.S. C'est en raison de cette organisation que la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S., à Moscou, coordonne et dirige les activités de toutes les bibliothèques scientifiques et techniques de l'Union.

Les bibliothèques techniques revêtent une importance particulière en Union soviétique. Elles doivent satisfaire aux besoins de l'industrie, de la construction et des transports et sont liées à l'amélioration de la production industrielle. Elles sont organisées à la fois par régions géographiques et par secteurs de l'économie nationale. Chaque région économique a son propre réseau de bibliothèques techniques, composé surtout de bibliothèques d'entreprises. Chaque secteur de l'industrie et des transports possède son réseau de bibliothèques spécialisées, auxquelles on peut rattacher les bibliothèques techniques des instituts de recherche scientifique, des bureaux d'études et des établissements d'enseignement supérieur 5. Les plus importantes bibliothèques techniques, en dehors de la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S., à Moscou, sont : la Bibliothèque scientifique et technique centrale des transports ferroviaires, la Bibliothèque technique des brevets de l'Union soviétique, la Bibliothèque polytechnique centrale, la Bibliothèque centrale des projets de construction.

I. La Bibliothèque publique scientifique et technique d'état de L'U.R.S.S., grande bibliothèque spécialisée.

I. Conditions d'admission.

La bibliothèque est ouverte chaque jour de la semaine, de 9 h à 22 h, sauf les dimanches et jours fériés. Comme son nom l'indique, elle est publique, c'est-à-dire ouverte à tous. Mais en raison du manque de place, on a dû pratiquer certaines restrictions : les étudiants, en général, n'y sont pas admis. Ils disposent, par contre, des bibliothèques de l'Université, des facultés et des instituts. Plus de 75 000 lecteurs fréquentent, chaque année, la bibliothèque et 8 ooo collectivités bénéficient de ses services : instituts de recherche, bureaux d'études, usines, entreprises industrielles, organisations économiques, journaux, etc.

2. Personnel.

Le personnel de la bibliothèque comprend plus de 700 personnes, de formations différentes (personnel scientifique, technique, administratif, ouvrier et de service). L'horaire de travail quotidien est : 8 h 30 - 17 h, du lundi au vendredi (mais, le vendredi, le personnel part un peu plus tôt). Un roulement est établi pour la permanence du samedi. Les bibliothécaires qui se sont particulièrement distingués par leur travail, au cours de l'année, voient leur nom figurer, ainsi que leur photographie, sur un tableau d'honneur exposé en bonne place et qu'on change tous les ans, au mois de mars.

3. Collections.

Les collections renferment plus de 7 millions de volumes 6, ainsi répartis :
Ouvrages : 1 500 000
Périodiques : 2 500 000
Catalogues industriels : 2 800 ooo
Traductions : 230 000

On y trouve rassemblés tous les livres techniques et industriels édités en U.R.S.S., depuis le début du régime soviétique, ainsi que les principaux ouvrages étrangers sur ces matières, les catalogues industriels, normes, prospectus et indications de prix, les traductions d'ouvrages techniques étrangers mais non les brevets, ces derniers étant conservés dans une bibliothèque spéciale : la Bibliothèque technique des brevets de l'Union soviétique. La Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. reçoit régulièrement plus de 4 000 périodiques.

4. Communication des ouvrages.

La communication des ouvrages a lieu dans des salles de lecture spécialisées par branches : physique, mathématiques, etc., bibliographie, bibliothéconomie. Les nouveautés sont exposées dans la salle des nouvelles acquisitions, aménagée en accès libre, où chacun peut prendre et feuilleter sur place les ouvrages présentés, qu'on a soin de renouveler chaque semaine.

5. Acquisitions.

Les acquisitions sont effectuées par deux services : le service des acquisitions russes et celui des acquisitions étrangères.

A. Service des acquisitions russes.

La Bibliothèque bénéficie, à titre gratuit, d'un exemplaire du dépôt légal, dont elle partage l'attribution avec l'Institut du marxisme-léninisme. Indépendamment de cette attribution partielle, elle a droit au dépôt légal payant, c'est-à-dire qu'elle peut se procurer, auprès de l'organisme appelé collecteur, moyennant finance, plusieurs exemplaires des ouvrages inscrits au plan annuel d'édition, à condition de les commander à l'avance.

Ces collecteurs sont une institution typiquement soviétique. Ce sont des postes de distribution qui ont pour mission de procurer aux bibliothèques les livres récents et de leur apporter une aide méthodologique en vue de l'accroissement de leurs fonds. Le collecteur diffuse l'information concernant les programmes annuels d'édition et fournit tous renseignements utiles sur l'ensemble des publications parues à l'échelle nationale (éditions locales, régionales, centrales).

A Moscou, il y a quatre collecteurs. Trois sont spécialisés dans les livres destinés aux bibliothèques scientifiques, aux bibliothèques publiques et aux bibliothèques pour enfants. Un quatrième rassemble les ouvrages à l'intention des bibliothèques techniques. Il adresse, trois fois par mois, à celles-ci, ainsi qu'aux entreprises industrielles et aux bureaux d'études, des listes de publications figurant au plan annuel d'édition et nouvellement parues : publications scientifiques, industrielles et économiques, manuels, normes, ouvrages de bibliographie et bibliothéconomie, traités de classification. Les bibliothécaires peuvent faire leur choix et envoyer à l'avance leurs bons de commande.

Par ailleurs, un représentant de la bibliothèque se rend, une fois par semaine, à jour fixe, chez le collecteur. Dans une grande salle en accès libre, plus de II ooo livres scientifiques et techniques parus au cours des dernières années ou tout récemment publiés sont exposés, classés par sujet. Le bibliothécaire a la possibilité de juger par lui-même du contenu des ouvrages, avant de confirmer ses dernières commandes et de vérifier, du même coup, si les livres commandés antérieurement ont bien été livrés. Grâce à ce système, les délais de livraison peuvent être réduits de deux mois à une semaine. Un service de renseignements fonctionne en permanence chez le collecteur et fournit toutes précisions sur les éditions et rééditions. Des comptes rendus d'ouvrages sont publiés, des « consultations » organisées par spécialités, ainsi que des expositions sur des sujets tels que : l'Économie d'une entreprise industrielle, le Développement de la chimie en tant qu'un des principaux facteurs de progrès technique et de l'accroissement de la production, etc.

B. Service des acquisitions étrangères.

a) La majeure partie des acquisitions d'ouvrages étrangers s'effectue par la voie des échanges internationaux. La bibliothèque est en relation avec plus de 2 ooo bibliothèques, organismes et éditeurs étrangers, dans 44 pays. En ce qui concerne la France, d'importants échanges ont lieu avec la bibliothèque de la Sorbonne.

b) Des achats sont également faits par l'intermédiaire du Ministère du commerce extérieur, département du livre international.

c) On s'adresse aux librairies de Moscou, spécialisées dans la vente des livres étrangers : publications des pays socialistes, livres français, etc. (Librairies des rues Gorki, Herzen etc.)

d) Pour les périodiques, il existe un organisme spécialisé dans les abonnements des revues étrangères : c'est le Sojuzpetchat (l'Union de la Presse). Les bibliothécaires travaillant au Service des acquisitions étrangères doivent connaître une, deux ou même trois langues. Le travail est d'ailleurs organisé par langue.

6. Traitement des ouvrages.

Il s'effectue selon les méthodes traditionnelles. Seule, la reproduction des fiches est assurée par xérographie. Les ouvrages sont classés selon la C.D.U., adoptée en 1963.

7. Catalogues.

La Chambre du livre, qui répartit les exemplaires du dépôt légal, assure le catalogage centralisé des ouvrages. Elle adresse aux bibliothécaires les livres accompagnés d'une fiche de catalogue imprimée. Mais, un certain délai est nécessaire pour que ces fiches parviennent à destination et les bibliothécaires préfèrent souvent rédiger eux-même leurs fiches, pour gagner du temps. La première fiche est tapée à la machine. Les autres sont multigraphiées par xérographie, en autant d'exemplaires qu'il convient. Les vedettes sont ajoutées, puis reproduites par un procédé photomécanique. Les catalogues en usage sont : le catalogue alphabétique d'auteurs, le catalogue systématique, selon la C.D.U., le catalogue matières 7 et le catalogue des périodiques.

8. Prêt.

Il est consenti aux chercheurs, aux candidats au doctorat, aux organismes spécialisés, etc. 3 800 personnes en bénéficient, ainsi que 8 ooo collectivités, tant à Moscou que dans les autres villes de l'U.R.S.S. La durée du prêt est, en général, d'un mois. A défaut des originaux, on prête des microfilms. Les livres étrangers les plus précieux et les traductions sont d'ailleurs systématiquement microfilmés. La gestion du service du prêt est mécanisée.

9. Service des traductions.

La bibliothèque est chargée, sur le plan national, de coordonner les traductions d'ouvrages techniques étrangers, en vue d'éviter les doubles emplois. Elle reçoit, par le dépôt légal, un exemplaire de toutes les traductions paraissant en U.R.S.S. Un fichier, établi par ordre alphabétique et chronologique, rassemble les traductions, en toutes langues, d'ouvrages étrangers, faites ou en cours d'exécution et relatives à II branches de la technique. Un Index des traductions paraît deux fois par mois.

II. Centre national de bibliographie technique.

La Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S., à Moscou, constitue un important centre bibliographique, à l'échelle de l'Union, pour tout ce qui concerne les publications techniques parues, tant en U.R.S.S. qu'à l'étranger. Son service de références bibliographiques dispose d'un effectif de 15 personnes et d'un fonds considérable d'usuels : bibliographies, encyclopédies, dictionnaires, etc. Une salle spéciale est réservée pour la consultation, avec fichiers alphabétique et systématique.

Un ensemble de publications bibliographiques est édité par la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. :
I. Index des périodiques reçus à la bibliothèque.
2. Répertoire des catalogues industriels, russes et étrangers.
3. Index des traductions.
4. Répertoire bibliographique des bibliographies scientifiques et techniques de l'U.R.S.S. C'est une bibliographie des bibliographies concernant la technique et la technologie élaborées dans les principales bibliothèques soviétiques.

Trois séries de bibliographies sélectives, destinées aux ouvriers, sont, par ailleurs, élaborées par les bibliothèques scientifiques et techniques des différents secteurs de l'industrie, travaillant en liaison avec les ingénieurs, techniciens et enseignants :

A. Listes bibliographiques à l'intention des ouvriers des professions polyvalentes (c'est-à-dire sans spécialisation). Ces bibliographies rétrospectives doivent servir à la formation professionnelle des ouvriers, suivant le programme d'enseignement et les normes de chaque métier.

B. La Technique moderne expliquée aux ouvriers. Cette publication se différencie de celles destinées aux ingénieurs ou au grand public. Elle signale des ouvrages qui ne sont pas spécialement destinés aux ouvriers, mais ont un caractère descriptif.

c. Nouveaux ouvrages techniques pour les ouvriers. Ce bulletin, paraissant tous les mois, en 9 séries, selon les branches de la technique, comprend 8 à 16 feuillets imprimés au recto et encartés dans une couverture en couleur. Chaque feuillet, contenant une notice bibliographique annotée, est détachable.

Depuis 1969, la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. n'édite plus ces bibliographies, mais elle assume, à l'égard des bibliothèques qui les réalisent, un rôle de direction méthodologique. Elle a également collaboré avec la Bibliothèque Saltykov-Chtchédrine de Léningrad qui a une longue expérience des bibliographies destinées aux ouvriers. Les deux bibliothèques ont rédigé, en collaboration, un manuel destiné aux bibliothécaires des bibliothèques techniques : Méthode d'établissement des bibliographies sélectives destinées à favoriser la production. Un autre manuel a été publié pour les petites bibliothèques : L'Utilisation méthodique d'une bibliographie sélective dans une bibliothèque d'usine (Moscou, 1962).

III. Centre de documentation et d'information scientifiques.

Depuis 1960, le développement des services d'information scientifique et technique et du réseau de bibliothèques techniques qui en font partie tend à faire de ces services un système intégré, dont les éléments collaborent à une même tâche, tout en gardant leur individualité propre. Un décret du 29 novembre 1966 a défini les modalités du développement d'un système d'information et de documentation unifié à l'échelon national. Les bibliothèques spécialisées, devenues de véritables centres de documentation dans un domaine déterminé, sont intégrées dans un système global d'information scientifique et technique. A ce titre, la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S., à Moscou, assure la coordination des services de documentation des bibliothèques techniques de l'U.R.S.S. et collabore avec le VINITI, en vue de la diffusion de l'information dans le domaine de la documentation et de l'informatique.

IV. Direction méthodologique des bibliothèques techniques.

Créée au moment de la réforme de l'industrie soviétique, la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. s'est vu confier la direction méthodologique du réseau des bibliothèques techniques de l'U.R.S.S., dans le domaine de la bibliothéconomie et de la bibliographie. Elle assume cette tâche en liaison avec la Bibliothèque Lénine, les bibliothèques scientifiques et les instituts d'information.

En quoi consiste cette direction méthodologique exercée par la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. à Moscou, à l'égard des autres bibliothèques techniques ? Elle se manifeste sous différentes formes :

I. Envoi d'instructions aux bibliothèques techniques, en particulier aux bibliothèques scientifiques et techniques centrales. Il ne s'agit pas de prescriptions ayant un caractère obligatoire, mais plutôt de recommandations, d'une étude approfondie des problèmes. C'est au Ministère de la culture qu'il appartient d'imposer, le cas échéant, ses décisions.

2. Analyse et diffusion des résultats d'expériences réalisées dans les bibliothèques, en matière de bibliothéconomie et bibliographie. Édition de publications spécialisées comme « Les Bibliothèques scientifiques et techniques de l'U.R.S.S. », de manuels pratiques, tels que « Pour aider les travailleurs des bibliothèques techniques ».

3. Coordination des activités des bibliothèques techniques, pour éviter les doubles emplois.

4. Organisation de séminaires, colloques, conférences scientifiques et pratiques, par régions géographiques, secteurs d'économie ou branches de l'industrie  I.

5. Collaboration avec les facultés et les instituts de la culture (écoles de bibliothécaires), en vue d'organiser l'enseignement de la bibliographie et de diffuser l'information scientifique.

6. Perfectionnement professionnel des bibliothécaires des bibliothèques techniques des différentes républiques, par l'organisation de stages.

7. Formation et recyclage du personnel de la bibliothèque. Tout bibliothécaire nouvellement nommé à la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. doit suivre, à son arrivée, un séminaire de trois mois, à titre de recyclage. Certains membres du personnel scientifique, recrutés parmi les spécialistes de chaque branche et n'ayant pas reçu de formation professionnelle, doivent participer, en outre, pendant une année, aux travaux d'un séminaire destiné à leur faire acquérir les connaissances professionnelles indispensables.

8. Cours d'initiation à la recherche, à l'usage des lecteurs, selon les différentes branches de la technique.

V. Centre de recherches sur l'automatisation.

La Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. à Moscou est un important centre de recherches en informatique, qu'il s'agisse de la mécanisation de ses propres services ou de l'automatisation des bibliothèques soviétiques, dans leur ensemble.

I. Mécanisation partielle des services de la bibliothèque.

La bibliothèque a réalisé, en partie, la mécanisation de ses services. Elle est, par ailleurs, fort bien équipée du point de vue de la reprographie.

A. Service de Xéroxcopie. Ce service peut être considéré comme le premier du monde pour le nombre de copies fournies : plus d'un million de copies par mois. Une salle spéciale est destinée aux commandes des usagers. Le personnel compte une cinquantaine de personnes. On reproduit des ouvrages, des articles et les fiches des catalogues 8.

L'équipement comprend 6 Rank Xerox 720, débitant une copie par 5 secondes. Les ateliers comportent également un appareil de prise de vues de microfilms, le VDM2, de fabrication soviétique et 2 Copyflo.

2 Xerox 813 fonctionnent dans d'autres services, pour la reproduction des catalogues industriels, sur grandes feuilles.

B. Petite mécanisation. La bibliothèque dispose d'un certain nombre de Supertypers IBM, ou de fabrication suisse, sortes de Flexowriters à sphères de caractères différents, interchangeables, frappant 15 signes à la seconde. Ils sont utilisés, notamment, au service des périodiques étrangers, au catalogue collectif et au service du prêt. ,

c. Ordinateurs. La bibliothèque a son propre centre de calcul et dispose de deux ordinateurs :

I. Depuis 1967, un Minsk 22, de fabrication soviétique, pouvant faire 5 000 opérations par seconde. Cet ordinateur fonctionne dans un autre local, avec trois équipes de techniciens, travaillant jour et nuit.

2. Depuis la fin de 1970, un Minsk 32, pouvant effectuer 30 000 opérations par seconde. Des bibliothécaires spécialistes reçoivent présentement une formation technique en vue de l'utilisation de cet ordinateur.

D. Services mécanisés.

a) L'Index des périodiques étrangers reçus à la bibliothèque. Il est préparé au moyen d'un Supertyper IBM.

b) Les commandes passées au Ministère du commerce extérieur. 4 000 ouvrages sont commandés, chaque année, au moyen du Supertyper.

c) Le service de coordination des traductions dispose de deux télex : l'un pour l'Union soviétique, l'autre pour l'étranger.

d) Le catalogue collectif des livres étrangers reçus dans 400 bibliothèques scientifiques de l'U.R.S.S. Ce catalogue systématique, entrepris de concert avec la Bibliothèque nationale de littérature étrangère, est déjà réalisé, à titre expérimental, sous forme de volumes, mais quelques difficultés restent encore à surmonter, en ce qui conçerne la préparation et le codage. Les fiches des ouvrages étrangers reçus par les bibliothèques scientifiques sont rassemblées à la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. Les notices sont à nouveau rédigées, puis tapées sur Supertyper. Après vérification, les bandes perforées sont envoyées à l'ordinateur, pour enregistrement des données sur bandes magnétiques et impression du catalogue.

e) Gestion du service du prêt. Ce service comporte deux sections : l'une pour les prêts à Moscou, l'autre pour les prêts avec les autres villes soviétiques.

Quand un livre appartenant aux collections de la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. est demandé par un emprunteur, il est apporté des magasins au service du prêt. Les indications bibliographiques, ainsi que le numéro de l'abonné et la cote, sont tapés sur Supertyper, lequel fournit une fiche perforée de prêt et un ruban perforé. Celui-ci est transmis, le lendemain, au centre de calcul de l'ordinateur, qui enregistre les données sur bande magnétique et, dans un délai d'une heure ou deux, renvoie au service du prêt l'adresse imprimée de l'emprunteur, que l'on colle sur le papier d'emballage du livre. Auparavant, quatre personnes étaient occupées à écrire les adresses des emprunteurs. Maintenant, ce travail est fait, en cinq minutes, par l'imprimante de l'ordinateur.

Quand le volume est restitué, on reprend la fiche perforée classée dans le fichier du prêt et on obtient automatiquement, par l'intermédiaire du Supertyper, un ruban perforé dit ruban de retour du livre, lequel est envoyé à l'ordinateur. Après confrontation du fichier des prêts et du fichier des retours, l'effacement du livre emprunté est effectué sur la bande magnétique et, en cas de dépassement du délai fixé, une feuille de rappel est automatiquement établie au nom de l'emprunteur.

L'ordinateur peut assurer la production des documents de gestion : liste des ouvrages sortis, sur simple indication du n° de l'abonné ou fiche d'emprunteur, sur indication de la cote.

2. Coordination des recherches sur l'automatisation.

La Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S., à Moscou, ne limite pas ses recherches à la seule mécanisation de ses services. Elle assume le rôle d'un centre de coordination des recherches entreprises, sur le plan national, en vue de l'automatisation de l'ensemble des bibliothèques soviétiques. Elle travaille en liaison avec la Bibliothèque Lénine, le VINITI et divers centres de documentation soviétiques et coordonne les expériences en cours dans ces derniers établissements.

La Bibliothèque Lénine a, elle aussi, son propre ordinateur, le M. 2000 et son département spécial d'automatisation, où les ingénieurs travaillent en collaboration étroite avec les bibliothécaires des départements du catalogage, de la classification, des références bibliographiques et de la bibliothéconomie. Le département du catalogage a mis sur pied un bordereau normalisé de notice bibliographique, sorte de carte d'identité du livre, où les caractéristiques de chaque ouvrage (auteur, titre, adresse bibliographique, type de publication, origine, prix, cote) sont mentionnées et codées, en vue de la mécanisation. Un thesaurus est en cours d'élaboration. La partie concernant la bibliothéconomie est déjà terminée.

Un Catalogue des nouvelles acquisitions a été réalisé à titre expérimental, sous forme de volume, au moyen de l'ordinateur. Des échanges de bandes magnétiques et, plus tard, de catalogues sont envisagés entre bibliothèques soviétiques.

En résumé, les recherches se poursuivent collectivement, sur le plan national, dans deux directions principales :

A. Composition de catalogues, par des moyens automatiques.

B. Recherche rétrospective en ordinateur, à partir de données enregistrées sur mémoires magnétiques et diffusion sélective de l'information. Selon le programme établi, l'ordinateur répondra, chaque semaine, aux demandes de recherche des lecteurs, en fournissant des listes de références bibliographiques accompagnées des numéros des résumés enregistrés et en donnant, éventuellement, la copie de ces résumés.

On espère que les recherches concernant l'automatisation des bibliothèques soviétiques pourront aboutir à des résultats concluants avant la fin de la 9e Quinquennale.

  1. (retour)↑  La documentation concernant cet article a été rassemblée lors d'une visite à la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S., à l'occasion d'un voyage d'études en Union soviétique, en mai-juin 197I. Je remercie tout spécialement la direction et le personnel de la bibliothèque qui m'ont permis d'effectuer cette étude dans les meilleures conditions.
  2. (retour)↑  La documentation concernant cet article a été rassemblée lors d'une visite à la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S., à l'occasion d'un voyage d'études en Union soviétique, en mai-juin 197I. Je remercie tout spécialement la direction et le personnel de la bibliothèque qui m'ont permis d'effectuer cette étude dans les meilleures conditions.
  3. (retour)↑  Cette rue sinueuse descend, en pente assez raide, de la Loubianka jusqu'à la rue Neglinnaïa, où coulait autrefois une rivière traversée par le pont des maréchaux, d'où le nom donné à cette rue.
  4. (retour)↑  Bibliothèque publique scientifique et technique de la section sibérienne de l'Académie des sciences, à Novosibirsk. Cette bibliothèque dirige une soixantaine de bibliothèques d'établissements académiques, en Sibérie, et possède plus de 7 millions de volumes.
  5. (retour)↑  Le réseau des bibliothèques de l'État, réparti selon le principe territorial, doit desservir les masses populaires, enfants et adultes. Il comprend les bibliothèques municipales, rurales, d'arrondissements et de districts, les bibliothèques de régions, de territoires et de républiques autonomes, les bibliothèques nationales des républiques de l'Union, les bibliothèques d'importance fédérale, les bibliothèques de musées et les bibliothèques pour enfants.
  6. (retour)↑  « Une soixantaine de bibliothèques scientifiques et techniques fonctionnent au niveau des organes sectoriels d'information. Le réseau territorial des services de documentation et de bibliothèque comprend huit bibliothèques scientifiques et techniques, à l'échelon des républiques et près de 40 bibliothèques « centrales », plus une cinquantaine de filiales dépendant de ces différentes bibliothèques. Le nombre des bibliothèques scientifiques et techniques ou simplement techniques attachées à des instituts de recherche scientifique, des bureaux d'études et des entreprises industrielles s'élève aujourd'hui à 50000 environ ». GLOBACEV (O.I). -La Planification des bibliothèques scientifiques et techniques en U.R.S.S. (In : Bulletin de l'Unesco à l'intention des bibliothèques, t. XXIV, n° I, janvier-février 1970, p. 8). Le nombre des bibliothèques d'entreprises, qui était de 16 000 en 1962, dépasse actuellement 21 ooo.
  7. (retour)↑  Il est difficile d'établir une comparaison avec les collections des bibliothèques françaises, le mode de calcul étant un peu différent. On semble compter par unité bibliographique (ouvrage, brochure, partie d'ouvrage en plusieurs volumes ou volume relié de périodique). Mais les exemplaires multiples d'un même ouvrage sont presque la règle.
  8. (retour)↑  Les catalogues matières sont assez rares dans les bibliothèques soviétiques, qui pratiquent surtout le catalogue systématique. On trouve également, à Moscou, un catalogue matières à la Bibliothèque fondamentale des sciences sociales de l'Académie des sciences et à la Bibliothèque fondamentale de l'Université.
  9. (retour)↑  C'est dans ce cadre que la Bibliothèque publique scientifique et technique d'État de l'U.R.S.S. a organisé des échanges d'étudiants, à l'occasion du Centenaire de la naissance de Lénine.
  10. (retour)↑  6 fiches par feuille, coupées ensuite au massicot.