La section pharmacie de la Bibliothèque universitaire de Montpellier

Madeleine Wagner

Installée depuis 1969 dans de nouveaux locaux dont on trouvera ici la description et les plans, la section pharmacie de la Bibliothèque universitaire de Montpellier est située au milieu des bâtiments d'enseignement et de recherche. Pour satisfaire les besoins des étudiants et des chercheurs, diverses dispositions et mesures ont été adoptées tant sur le plan de la présentation et du classement des collections que sur celui de la multigraphie des fiches et de la reprographie grâce à un équipement dont les caractéristiques et les avantages sont fournis avec précision. En dernier lieu sont analysés divers éléments, qui font du deuxième niveau de cette section un centre de documentation, et plus particulièrement la publication d'un bulletin d'information et de listes d'acquisitions.

Héritière d'une tradition séculaire d'enseignement pharmaceutique structuré dès 1572, l'École spéciale de Pharmacie de Montpellier a été créée par la loi du 21 Germinal an XI, en même temps que celles de Paris et de Strasbourg; devenue École supérieure en 1852, elle a été érigée en Faculté en 1920. Logée dans de vénérables locaux du vieux quartier universitaire, la Faculté, en raison de l'accroissement de ses effectifs étudiants et de ses services de recherche, dut songer, après la création de l'Institut de pharmacie industrielle, à une nouvelle installation. Des constructions neuves commencèrent à s'élever dans un vaste périmètre du quartier nord de la ville, première réalisation du nouveau quartier universitaire.

L'ancienne École spéciale possédait une bibliothèque dont le fonds, riche de plus de 3 000 volumes, - dont au moins 150 antérieurs au XIXe siècle - fut transféré à la Bibliothèque universitaire lors de la création des instituts d'université en 1890. Comme la Pharmacie restait dans des bâtiments distincts de ceux qui abritaient Facultés des lettres, de droit et des sciences, un nouveau fonds se reconstitua peu à peu à l'École de pharmacie. Aussi une bibliothèque fut-elle prévue dans les plans de la nouvelle faculté.

Cette bibliothèque, au premier étage du bâtiment administratif, était constituée par une salle de lecture de trente-deux places, avec un magasin à livres en mezzanine.

Cependant, la Bibliothèque universitaire prévoyait le transfert des sections « Lettres » et « Sciences » dans les bibliothèques qui seraient édifiées auprès des nouvelles facultés qui, à la suite de la pharmacie, émigraient au nord-est de la ville. Dans le même temps, la clairvoyance du Doyen Giroux l'incitait à réclamer une section de la Bibliothèque universitaire pour la pharmacie, ce qui fut accepté par la Direction des bibliothèques en 1962. Mais dès l'année précédente, une sous-bibliothécaire avait commencé, à la suite d'une décision prise en commission de la bibliothèque, à recenser le fonds de la Faculté de pharmacie, ainsi que les collections acquises par la Bibliothèque universitaire.

Dans un premier temps, en 1963, les fonds récents de pharmacie de la Bibliothèque universitaire furent transférés et fusionnés avec les ouvrages provenant de la faculté; dès la rentrée 1963, la salle fut ouverte au public; le personnel de la nouvelle section comprenait seulement une sous-bibliothécaire, un magasinier et une dactylo.

Mais les locaux mis à la disposition de la Bibliothèque universitaire par la Faculté étaient trop exigus pour permettre à la nouvelle section de se développer conformément aux besoins des étudiants, des enseignants et des chercheurs. Un programme pédagogique fut établi, et un emplacement pour un bâtiment indépendant déterminé; les travaux de construction ont été menés, sous la direction de M. J. de Richemond, architecte, en même temps que ceux de la troisième tranche de bâtiments de la faculté. L'emplacement choisi a placé la Bibliothèque à la charnière des différents bâtiments d'enseignement et de recherche, auxquels elle est reliée par des galeries couvertes, vis-à-vis du grand amphithéâtre, au milieu d'un agréable jardin.

Le programme

Le programme pédagogique établi par M. François Pitangue, conservateur en chef de la Bibliothèque universitaire, approuvé en mars 1965 et revu en janvier 1966, s'appuyait sur les Instructions du 20 juin 1962 concernant les nouvelles sections et les sections transférées des Bibliothèques des universités. Rappelons que ces instructions, dont les sections « Médecine » sont exclues, ne disent mot d'éventuelles sections de pharmacie, pas plus que le programme proposé à l'architecte qui avait pour base un texte du 18 mars 1963 : « Programme pour une bibliothèque universitaire à secteurs spécialisés », sans qu'il soit précisé à quelle discipline se rattacherait l'essentiel du fonds, ni à quelle spécialité se consacraient étudiants, enseignants et chercheurs.

Le bâtiment

Prévue pour répondre aux besoins d'une faculté de 2 000 étudiants - chiffre atteint dès l'année 1969-1970 - la nouvelle bibliothèque présente une surface de plancher de 3 100 m2.

Le terrain qu'occupe la nouvelle Faculté de pharmacie est bordé sur un de ses côtés par un ruisseau qui, comme tous les cours d'eau méditerranéens, offre la caractéristique d'être sujet à des crues subites et importantes; cela a nécessité d'importants apports de terre qui ont placé jardins et voies de circulation intérieure de la Faculté au-dessus de la cote des plus hautes eaux relevées lors des plus fortes crues. Le sol du rez-de-chaussée de la bibliothèque a été prévu à environ un mètre au-dessus du niveau du terrain. La limitation de la place disponible sur ce terrain pour s'étendre en surface au sol et l'impossibilité de prévoir aucun local en sous-sol pour les locaux techniques, services intérieurs, etc. ont conduit l'architecte à proposer un étage inférieur bas; on y trouve tous les locaux qui doivent être en contact avec le sol (locaux techniques de chauffage et de climatisation, transformateur électrique, garage) et également ceux qui peuvent y trouver place dans le fonctionnement normal de la bibliothèque (salles de manutention, entrée principale, conciergerie, bureau d'accueil, toilettes, vestiaire et cantine du personnel, ainsi qu'une partie relativement importante du magasin à livres, ce qui a permis de réduire d'autant la surface de ce magasin aux quatre niveaux supérieurs correspondant aux deux hauteurs de salles de lecture). L'entrée principale avec tambour et vestibule se trouve donc dans l'étage bas du rez-de-chaussée, sous la surveillance d'une employée de bureau qui assure, installée dans un bureau vitré, accueil, renseignements et inscriptions, ainsi que le service du standard téléphonique, la réception et la diffusion du courrier. Les usagers empruntent directement le grand escalier, face au tambour d'entrée, pour trouver la bibliothèque proprement dite.

Au premier étage, le palier de l'escalier donne accès au hall, dont il est séparé par le bureau et le guichet de contrôle, avec, à droite et à gauche de ce bureau vitré, deux portes à double battant, l'une pour l'entrée et l'autre pour la sortie. Au fond du hall, la banque de prêt communique directement avec le magasin desservi par un escalier intérieur, un monte-charge et un monte-livre, tous deux munis de deux portes, ouvrant les unes sur le magasin, les autres sur la banque de prêt ou le couloir de desserte des bureaux. L'accès et la sortie de la salle de lecture, qui occupe, à droite, le bâtiment sur toute sa longueur se font sous le contrôle direct de la banque de prêt. La partie de la cloison de la salle qui la sépare du hall est entièrement vitrée, comme la paroi gauche du hall ainsi largement éclairé sur trois côtés. A gauche de la banque de prêt, un couloir dessert trois bureaux en les séparant du magasin, auquel ils ont cependant directement accès. Le premier de ces bureaux ouvre directement sur le hall dont il est séparé par une cloison et une porte vitrée.

La disposition générale du deuxième étage est à peu près identique à celle du premier. Le bureau du conservateur chargé de la section ouvre directement sur le hall.

Ce bâtiment, dont les articulations entre les éléments constitutifs - services publics, magasins et services intérieurs - sont excellentes, se présente donc comme un parallélépipède rectangle, mais ce qu'un tel volume pourrait avoir de lourd et de monotone a été évité grâce au parti architectural extérieur très réussi, à la fois s'intégrant parfaitement aux autres bâtiments de la Faculté et exprimant la réalité intérieure des locaux, tels qu'ils sont distribués sur les plans des divers niveaux.

L'étage inférieur bas constitue un soubassement, soit largement vitré lorsqu'il éclaire le vestibule d'entrée, soit très fermé en face des locaux techniques, soit enfin percé de fenêtres et portes éclairant les locaux de service et l'appartement du concierge, sur la façade du Sud-Est, la plus agréablement ensoleillée.

Aux étages, orientée vers le centre de la faculté et constituant un fond pour la cour-jardin située entre deux bâtiments de recherche et le grand amphithéâtre, la grande façade Nord-Ouest, sur laquelle prennent jour les salles de lecture, est entièrement vitrée et munie, sur toute la longueur, de pare-soleil verticaux en lames d'aluminium profilées, fixes, mais dont l'orientation permet au jour de pénétrer largement dans les salles, tout en brisant les rayons directs du soleil, en fin d'après-midi, du printemps à l'automne.

Les façades Nord-Est et Sud-Est sont traitées en grands murs pleins en pierre -semblable à celle des autres façades de la faculté, afin d'assurer une unité de matière dans des formes architecturales volontairement différentes - avec comme seuls éléments particuliers : du côté nord-est, la grande baie éclairant l'escalier principal et dont la menuiserie dessine une composition géométrique très harmonieuse ; du côté opposé, au Sud-Ouest, l'escalier extérieur de secours, dont les volutes hélicoïdales se découpent sur un mur uni sans aucune fenêtre.

Enfin, la façade Sud-Est distingue, en saillie, la zone entièrement vitrée des deux étages de bureaux et de halls, sur laquelle ces éléments s'éclairent, en opposition aux sanitaires, exprimés par des fentes horizontales dans le nu du mur de façade. Un élément décoratif est fourni par les allèges extérieures; pour les bureaux, en tôle émaillée bleue; pour les halls, en glace sécurit teintée « fumée »; par ailleurs toutes les fenêtres des bureaux et halls sont munies de volets roulants à lamelles horizontales en duralumin.

La construction a été achevée - excepté les galeries extérieures et perrons d'accès - à l'automne 1969, concrétisant ainsi un projet très minutieusement élaboré par l'architecte en collaboration avec le service technique de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique, et sur place avec le conservateur en chef et les conservateurs chargés de la Section : M. Jean-Pierre Bernard de 1965 à 1967, et moi-même depuis lors.

Le premier niveau

L'utilisation actuelle du bâtiment ne correspond pas tout à fait au programme initial. Les modifications apportées portent principalement sur la conception du premier niveau et ensuite sur l'organisation des services intérieurs. Lorsque j'arrivai en pharmacie, forte d'une expérience de quatre ans auprès de Mlle Boisserolle, à la nouvelle Section « Sciences » de Montpellier, les marchés avec les entrepreneurs venaient de se conclure; il ne pouvait plus être question que de changements mineurs dans la disposition intérieure. Mais on pouvait se rendre compte, d'après les plans, qu'il serait assez aisé de réaliser au premier niveau, une bibliothèque en libre accès total pour les étudiants des quatre premières années. En effet, au point de vue pédagogique, la valeur en est indéniable et les inconvénients du système surtout sensibles au personnel. Or la raison d'être de la bibliothèque ce n'est pas le personnel, mais les utilisateurs. Si l'on s'en était tenu à un premier niveau de type traditionnel où les ouvrages consultés sont conservés en magasin et communiqués seulement après consultation du catalogue, les étudiants n'auraient utilisé que le seul manuel traditionnel et ils auraient considéré la bibliothèque uniquement comme une salle de travail confortable où ils se seraient contentés d'étudier les cours polycopiés de leurs professeurs; le libre accès aux livres donne aux étudiants le goût de la recherche personnelle, le désir d'élargir leur horizon, des habitudes de curiosité intellectuelle. Pour toutes les disciplines scientifiques, il est assez aisé de faire la discrimination entre les ouvrages utilisables par les étudiants et ceux qui concernent seulement enseignants et chercheurs. Dans une bibliothèque pour de futurs pharmaciens, qui doit comprendre des ouvrages de disciplines diverses, allant des mathématiques aux sciences économiques, en passant par la chimie, les sciences biologiques, pharmaceutiques et médicales, le nombre de titres est finalement assez restreint (1060 actuellement à Montpellier mais qui représentent, en raison du nombre d'exemplaires 3 680 volumes). Il a donc été assez aisé de les loger sur les rayons installés contre les murs pleins - à l'exclusion de 18 mètres de cloisons vitrées - et sur les rayons des allèges d'une salle de 38 mètres de long sur 14 de large. Une dizaine de périodiques sont aussi à la disposition des étudiants. Les ouvrages sont classés suivant la C.D.U., la signalisation semble satisfaisante : un panneau, au centre de la salle, mentionne les grandes divisions de la C.D.U. représentées dans la salle; sur chaque tablette de rayonnage, une étiquette indique la cote du premier ouvrage qui doit y être placé. Le guide du lecteur, remis à chaque étudiant lors de son inscription à la bibliothèque contient une brève initiation à la C.D.U. Mais le libre accès implique une aide pédagogique active de la part du personnel. C'est pour cette raison qu'au bureau de renseignement primitivement prévu à gauche dans le hall a été substitué un bureau vitré faisant saillie dans la salle, à peu près en son centre, communiquant à la fois avec la salle, la banque de prêt et les magasins. Un sous-bibliothécaire s'y tient en permanence, assurant un travail de catalogage, en même temps qu'un service de renseignements et qu'une surveillance discrète sur la salle. Cette salle d'ailleurs, malgré ses dimensions est accueillante et confortable, parfaitement insonorisée grâce à un double plafond et à son sol recouvert d'une épaisse moquette, d'entretien facile et qui résiste bien aux quelque 75 000 paires de pieds qui l'ont foulée depuis dix-huit mois.

Le libre accès impliquait aussi une moindre importance accordée aux catalogues. Au premier, les fichiers n'occupent qu'une place restreinte dans le hall dont la moitié gauche, en dehors de la zone de circulation, a été installée en coin détente, avec sièges bas, plantes vertes... et cendriers; cette partie du hall est fort appréciée des étudiants et les sièges, face aux baies donnant sur un vaste espace vert, y sont rarement inoccupés. Qui dit libre accès dit aussi contrôle plus strict des allées et venues. C'est pour cette raison qu'il a été établi un bureau de contrôle à l'entrée et à la sortie du hall et que les étudiants doivent obligatoirement déposer, avant d'entrer dans la salle de lecture, serviettes et sacs à la banque de prêt dans sa partie gauche, derrière laquelle des rayonnages ont été installés à cet effet.

Pour le libre accès également, l'organisation du prêt s'inspire du système de Newark. Chaque lecteur inscrit reçoit une carte d'emprunteur, chaque volume est muni d'une fiche de prêt, mais cette fiche n'est pas conservée à l'intérieur du volume, mais à la banque de prêt. Le système de prêt a d'ailleurs eu une incidence sur cette banque de prêt qui a été conçue en fonction d'impératifs précis; elle comporte deux postes de travail, l'un - le plus proche de la salle de lecture - pour les livres empruntés, l'autre pour leur retour. Le même employé peut y travailler simultanément, mais aux heures de pointe, il est aidé par un collègue; les hauteurs du plan de travail et de la tablette où le lecteur s'appuie pour inscrire la cote de l'ouvrage qu'il emprunte ont été calculées en fonction des gestes qu'accomplit l'employé qui travaille assis sur une chaise roulante. Des bacs à fiches mobiles ont été prévus dans le corps de la banque. Les uns, accessibles directement au poste des ouvrages prêtés, contiennent les fiches de tous les volumes, classés par cotes C.D.U. et à l'intérieur d'une même cote par numéro d'inventaire, constituant ainsi un fichier topographique qui permet de faire à tous moments des récolements partiels. Les autres contiennent le fichier des ouvrages sortis; il est classé chronologiquement et pour chaque jour suivant l'ordre des numéros d'inventaire.

Un appareil de photocopie, fonctionnant par l'introduction d'une pièce de 50 centimes, est à la disposition des étudiants dans le hall, mais à la sortie de la salle de lecture et sous la surveillance directe des employés de la banque de prêt.

Le premier niveau se présente donc comme une bibliothèque quasi-autonome; mais si les lecteurs des quatre premières années de pharmacie et de médecine - ceux-ci constituant, en attendant le transfert, dans quelques années, de la section médecine dans des locaux moins exigus, le quart de l'effectif - n'ont pas accès au deuxième niveau, ils peuvent demander communication d'ouvrages ou de numéros spéciaux de périodiques qu'ils auront repérés au catalogue. En effet, nous avons doublé le catalogue alphabétique de sujets, ainsi qu'une partie du catalogue auteurs et anonymes; dans ce dernier sont intercalées les fiches principales des ouvrages du second niveau, comme au second niveau celles des ouvrages du premier.

Au bout de deux années scolaires de fonctionnement dans son nouveau local, on peut avancer quelques remarques sur le fonctionnement du niveau « étudiants ». Dès l'année scolaire 1968-1969, nous avions pu, dans l'ancien local, après avoir réussi à offrir 64 places assises au lieu des 38 du début, instaurer un libre accès pour un fonds passé de 300 volumes à 1650. Nous avons vu le nombre d'étudiants inscrits à la bibliothèque passer de 422 à 995 (toutes années comprises), les entrées de 12 000 à 23 ooo, tandis qu'il n'y avait que 129 étudiants de plus à la Faculté; la fréquentation n'a pas cessé depuis de s'accroître dans une bien plus forte proportion que le nombre d'étudiants à la Faculté :
- en 1969-1970, pour les seules quatre premières années : 971 inscrits sur 144I, totalisant 23 200 entrées.
- En 1970-7I (fin mai) : 1 057 inscrits sur 1 527, 27 300 entrées.

Le nombre de prêts à l'extérieur n'a pas augmenté dans les mêmes proportions; mais la lecture sur place, bien que ne pouvant être chiffrée, est très pratiquée : il suffit de se promener dans la salle de lecture pour s'en rendre compte. Les étudiants apprécient la bibliothèque mais déplorent souvent que certains ouvrages ne soient pas en plus grand nombre d'exemplaires; il faut alors prendre la peine de leur expliquer que tel autre ouvrage, dans la même discipline peut leur rendre service. Dans le même ordre d'idées, petit à petit, il s'instaure entre le personnel de la bibliothèque et les enseignants - surtout les maîtres assistants qui sont plus proches des étudiants - une collaboration fructueuse pour une meilleure utilisation de la bibliothèque.

Le second niveau

Le second niveau est ouvert aux étudiants de 5e année et de l'Institut de pharmacie industrielle, à ceux qui préparent des C.E.Sp., C.E.Sup., ou des thèses, comme au personnel enseignant, aux chercheurs, aux techniciens, sur proposition de leur chef de service; les personnes inscrites dans les autres sections de la Bibliothèque universitaire, niveau Recherche, ont également accès aux collections de ce niveau. L'ensemble de ces catégories a donné pour l'année scolaire en cours près de 600 lecteurs inscrits qui ont totalisé jusqu'à présent 10 200 entrées contre 6 300 au total l'an dernier.

Ces lecteurs trouvent, comme au premier niveau dans le hall, les fichiers des catalogues disposés près des portes d'accès à la salle de lecture. Ces catalogues sont plus importants qu'au premier niveau, comportant notamment outre le catalogue des périodiques (près de 600 titres), les catalogues des thèses (topographique et chronologique, les fiches « auteurs » se trouvant classées dans le catalogue « auteurs » général), enfin un catalogue de congrès, très apprécié des chercheurs; ce catalogue comporte les notices des comptes rendus ayant fait l'objet d'une publication séparée, mais aussi les comptes rendus parus dans les périodiques reçus à la bibliothèque.

Comme au premier étage, un coin détente permet une pause coupant les recherches bibliographiques longues et parfois fastidieuses. Dans le hall, deux panneaux d'affichage donnent des informations, mises à jour chaque semaine, relatives aux congrès à venir; sur deux tables, on trouve des prospectus d'éditeurs et des exemplaires des listes de nouvelles acquisitions ou du bulletin d'information, dont nous reparlerons plus loin. Comme au premier niveau aussi, la banque de prêt occupe le fond du hall. Le système de prêt est analogue à celui que nous avons décrit au niveau étudiant; mais pour les périodiques, il a été établi une fiche par volume 1 ; ces fiches sont classées dans un fichier Flambo Roule-Dactyl, incorporé au plan de travail de la banque, sur près de la moitié de sa longueur. Le service de photocopies (machine Arcor-Polyclair 4 correspondant véritablement aux besoins d'une bibliothèque) est également installé derrière la banque de prêt; il emploie un magasinier à raison de 5 heures par jour. Le service de photocopies est complété par un lecteur-reproducteur de microfilms et microfiches, de marque Arcor-Polyclair lui aussi, à la disposition des lecteurs, dans la salle de lecture.

A la charnière des deux parties de la salle - bibliographie et lecture proprement dite - a été installé un bureau entièrement vitré, non prévu dans le plan initial. Ce bureau, confortablement aménagé, ouvre à la fois par un guichet et une porte sur le hall et par une porte sur la salle; muni d'un poste téléphonique, comme d'ailleurs les banques de prêt, il sert de liaison directe avec les laboratoires de la faculté : les chercheurs savent qu'une sous-bibliothécaire, également chargée du prêt-interuniversitaire, sera toujours prête à leur répondre avec compétence et courtoisie, pour vérifier une référence bibliographique ou leur indiquer plus simplement si tel fascicule de périodique est arrivé à la bibliothèque. Cette sous-bibliothécaire a sous la main les catalogues imprimés de diverses bibliothèques et les répertoires de périodiques. L'emplacement et l'aménagement du local -meubles de rangement sur lesquels ouvrages ou photocopies attendent les emprunteurs qui sont avisés personnellement dès l'arrivée du prêt; fauteuil placé vis-à-vis de la sous-bibliothécaire et permettant au lecteur, quand il vient déposer sa demande, de préciser certains détails et de participer à la recherche bibliographique - en font un point vital de la bibliothèque de recherche.

Le service du prêt inter-bibliothèque est très important numériquement, surtout en ce qui concerne les emprunts, la bibliothèque n'étant pas encore assez riche en périodiques; cependant depuis la parution de l'I.P.P.E.C. 1965, on constate une très forte progression des prêts - du simple au double - parfois sous forme de don de photocopies, quand il s'agit d'un article de moins de 10 pages; les emprunts ne diminuent pas, le total des opérations effectuées dépassant sensiblement déjà cette année celui de l'an passé, malgré la supression des emprunts, par l'intermédiaire du service, aux autres sections de la Bibliothèque de Montpellier.

La grande salle de lecture qui, comme au premier, occupe toute la longueur du bâtiment, était primitivement prévue partagée en deux par une cloison délimitant une salle de bibliographie et les « secteurs spécialisés ». Pour des raisons d'économie, la cloison n'a pas été réalisée, mais la différenciation reste marquée, d'abord par l'implantation du bureau de prêt-inter, puis par des meubles-présentoirs de périodiques, formant une cloison de près de deux mètres de hauteur, enfin par un ameublement agencé différemment. A droite, dans la partie réservée à la bibliographie, une grande table en fer à cheval, permet d'organiser conférences ou séances d'initiation à la bibliographie; parfois même la salle se transforme en salle de cours pour l'enseignement professionnel, voire en salle d'examen. Autour de la grande table, qui peut accueillir trente personnes, à proximité des rayonnages sont installées, le long de la façade vitrée, sept tables individuelles, que les chercheurs peuvent se réserver d'une séance à l'autre, et sur deux autres côtés de la salle, de grandes tables qui permettent à seize lecteurs de consulter à l'aise les revues bibliographiques dont ils ont les collections complètes à portée de la main.

La partie gauche de la salle - la plus vaste - est divisée en unités de travail, limitées par des meubles-présentoirs à revues disposés perpendiculairement à la plus grande longueur; les périodiques des cinq dernières années sont rangés par ordre de numéros d'inventaire, avec une signalisation récapitulative en bout d'épi, tandis que les ouvrages, disposés comme au premier niveau, sont classés suivant la C.D.U., et à l'intérieur d'une même classe de la C.D.U. par numéro inventaire, (la C.D.U. étant indiquée sur une étiquette de couleur « tabac », et la partie numérique sur des étiquettes blanches); cette cotation indique tout de suite que le dernier livre à droite sur un rayon est l'acquisition la plus récente dans un domaine donné.

Le programme de 1963, comme les instructions de 1962, prévoyait une division en secteurs spécialisés regroupant chacun ouvrages et périodiques intéressant une discipline. Nous avons signalé que les périodiques, comme à Lyon,  2 et pour des raisons analogues, ne sont pas cotés en C.D.U. La seule distinction, matérialisée sur les rayons, a consisté à regrouper les collections entières de publications bibliographiques d'un côté, et de l'autre les publications primaires, dont les têtes de collection sont rangées dans les deux étages de magasins correspondant à la hauteur totale de la salle de lecture. Cette décision a été prise en commission de la bibliothèque, car il est très difficile de déterminer avec précision la spécialisation d'une revue, très souvent - et de plus en plus - pluridisciplinaire. Cette difficulté de classement se retrouve d'ailleurs pour certains ouvrages, car on arrive à un stade de la recherche scientifique qui se situe aux « frontières » des divisions classiques en sciences fondamentales et sciences appliquées. La décision de classer les ouvrages selon la C.D.U. n'a pas été prise sans beaucoup d'hésitations. En effet, si les instructions de 1962 préconisent la C.D.U. pour les sections Lettres, Sciences et Droit, elles ne disent mot des sections nouvelles de Pharmacie, alors inexistantes. D'autre part, la classification de la National Library of Medicine, proposée pour les nouvelles sections de médecine et les bibliothèques de C.H.U. est difficilement utilisable dans une bibliothèque spéciale de pharmacie, dont le point de convergence est le médicament. En 1963, les premières acquisitions furent classées selon la C.D.U. Il aurait été matériellement très difficile de recoter d'une manière différente, par exemple en appliquant une classification qui aurait été commune aux nouvelles sections de pharmacie qui se sont créées depuis ou sont en cours de création. Par ailleurs, si l'on divisait le fonds en secteurs spécialisés, on ne pouvait désigner ces secteurs par les lettres correspondant aux disciplines représentées, telles qu'elles sont attribuées dans les Instructions ; en effet, ce système a été prévu pour répartir les lettres de l'alphabet entre toutes les sections d'une bibliothèque universitaire, afin de voir immédiatement dans un catalogue collectif à quelle section appartient tel ouvrage. Alors, puisque, nous l'avons vu, on retrouve en pharmacie une bonne partie des disciplines scientifiques et quelques-unes de sciences économiques et juridiques on aurait eu à nouveau des secteurs A, B, C, D, E, F, etc. et il aurait été impossible de discerner où se trouvait tel ou tel livre. Mais comme à la Section Sciences de Montpellier, les sciences appliquées sont classées dans le même secteur que la science fondamentale dont elles sont les applications, la lettre F n'était pas utilisée. Nous avons alors décidé d'avoir un seul inventaire caractérisé par la lettre F; cette lettre apparait sur les fiches de catalogues, mais non sur les étiquettes des volumes. Par le choix d'un inventaire désigné par la lettre F (Farmacia, a-t-on fait remarquer avec humour, en raison du jumelage de l'Université de Montpellier avec celle de Barcelone), nous nous intégrions ainsi dans l'ensemble des nouvelles sections de la Bibliothèque universitaire de Montpellier, à défaut d'une harmonisation avec les autres bibliothèques pharmaceutiques françaises. Par ailleurs, la parution en 1968 par les soins de la Société pharmaceutique du Japon, de la révision de la classe 615 - édition trilingue anglaise-allemande-japonaise - a permis une utilisation de la C.D.U. en conformité avec l'état actuel de la pharmacie.

Nous ne saurions clore cette description des services publics de la bibliothèque, sans mentionner qu'une grande partie du vestibule d'entrée est occupée par des vitrines d'exposition, contenant des objets, des documents et des livres anciens, appartenant à la filiale montpelliéraine de la Société d'histoire de la pharmacie. Ces collections, le fonds d'ouvrages anciens, que nous avons déjà mentionné, le dépôt systématique de tout le matériel publicitaire pharmaceutique, un fonds d'archives manuscrites, que nous avons reçu en dons d'origines diverses, tout cela constitue un ensemble important, appelé à s'accroître, et qui peut être exploité soit comme illustration de l'enseignement d'histoire de la pharmacie, donné par le Docteur Louis Dulieu, secrétaire général de la Société internationale d'histoire de la médecine, dans le cadre du programme de cours de la cinquième année, soit comme stock documentaire d'un centre de recherches sur l'histoire de la pharmacie; c'est ainsi que nous avons déjà été appelés à fournir à des laboratoires pharmaceutiques des données sur l'histoire de tel ou tel médicament.

Les services intérieurs

Ainsi existe-t-il à la Bibliothèque universitaire de pharmacie un début de « Centre de documentation » sur l'histoire de la pharmacie qui semble devoir se développer rapidement. J'ai fait plus haut allusion à un « bulletin d'information » et j'ai signalé également que j'avais été amenée à apporter des modifications -outre le libre accès au premier niveau - au programme initial.

En effet si, jusqu'à ces dernières années, les deux fonctions essentielles d'une bibliothèque étaient la conservation et la communication - concrétisées dans les structures architecturales par les services intérieurs, les magasins et les services publics - une nouvelle fonction se dessine d'une façon de plus en plus contraignante : la diffusion de l'information; celle-ci a pour conséquence, outre une transformation des tâches des différentes catégories de personnel, une modification importante des différents circuits qui relient le document à l'utilisateur. En 1963, M. l'Inspecteur général Lelièvre pouvait dire 3 que le programme des bibliothèques universitaires « ne comporte aucune incertitude dans le présent », mais qu'il fallait « en même temps, prévoir les mutations possibles ». Ces mutations, surtout en ce qui concerne les disciplines scientifiques, ont des causes diverses, les unes relatives au document lui-même, les autres à l'utilisation des documents; on a pu parler « d'explosion documentaire », comme « d'explosion de la recherche ». Il n'est pas question, dans le cadre de cet article, d'analyser ces différents phénomènes, mais plutôt, certaines des « mutations possibles » devenant effectives, d'illustrer par l'exemple d'une section de Pharmacie, cette autre phrase de M. l'Inspecteur général Lelièvre : « les bibliothèques évolueront différemment suivant les disciplines qu'elles représentent. »

Nous avons déjà vu, en décrivant le premier niveau, comment le libre accès total avait nécessité l'implantation d'un bureau d'inscriptions et d'orientation dans le vestibule du rez-de-chaussée, avant le « filtrage » à l'entrée commune des deux bibliothèques que sont le niveau « étudiant » et le « niveau recherche »; il a fallu aussi prévoir la présence permanente, auprès des étudiants, d'un bibliothécaire, connaissant parfaitement les ressources qu'offrent les ouvrages mis à la disposition des lecteurs. C'est pour cette raison qu'il nous a semblé bon de confier à ce bibliothécaire l'ensemble des opérations de traitement des ouvrages du premier niveau : cotation, indexation, catalogage, puis intercalation des fiches dans les différents catalogues. L'équipement des volumes se fait, non plus dans la salle de manutention prévue au rez-de-chaussée, mais dans l'espace compris derrière la banque de prêt et par les soins du personnel préposé au prêt et au reclassement en rayons des ouvrages prêtés à l'extérieur.

Il n'était pas possible, avec le peu de personnel de service dont nous disposons (deux chefs-magasiniers, un magasinier, un agent saisonnier) et qui doit assurer en permanence - de 9 h 30 à 19 h - le service public à trois postes de travail (contrôle à l'entrée, prêt au premier niveau, prêt au second niveau), avec des moyennes quotidiennes de plus de 280 entrées et 80 prêts à l'extérieur, de distraire quelqu'un pour travailler au rez-de-chaussée, dans la « salle de manutention » ou « l'atelier de reliure ». Il n'était pas possible pour des raisons analogues (trois sous-bibliothécaires, dont deux travaillant à temps plein en service public), que le traitement des collections se fasse dans les bureaux de ce même rez-de-chaussée. Nous avons donc attribué ces locaux à un service commun à toutes les sections de la bibliothèque : l'imprimerie, dont nous reparlerons. Toujours pour la même raison d'effectif de personnel, le service de reproduction de documents est installé à la banque de prêt du second niveau, comme nous l'avons mentionné. C'est là aussi que l'on équipe les ouvrages du second niveau, les thèses, ainsi que les fascicules de périodiques, qui sont également bulletinés en ce même lieu. Nous nous sommes rendus compte que des erreurs étaient évitées, que les éventuelles réclamations se faisaient plus rapidement et plus logiquement, si paquets et enveloppes étaient ouverts par les personnes chargées de leur traitement, sur le lieu de ce traitement : paquets et caisses d'ouvrages au service des acquisitions et entrées (installé au premier étage, dans le bureau du fond du couloir); périodiques au poste de bulletinage; prêt-inter dans le bureau que nous avons déjà décrit.

Une conséquence directe de l'explosion documentaire comme de l'explosion de la recherche est l'obligation où se trouvent les bibliothèques de coopérer entre elles, afin d'harmoniser leurs acquisitions et de faciliter les échanges de services, d'où découle la nécessité de diffusion de listes de nouvelles acquisitions ainsi que l'établissement de catalogues collectifs. Une autre conséquence, pour l'utilisateur celle-là, est l'impossibilité où il se trouve de venir à bout tout seul de la masse documentaire qui lui est nécessaire et dont d'ailleurs le centre de gravité s'est déplacé du livre vers l'article de revue. Enfin la progression des sciences ne constituant plus des chapitres clairement délimités d'une classification générale des connaissances, aboutit à des réseaux interdisciplinaires de plus en plus serrés, et ceci est particulièrement net avec la pharmacie, type même d'une « science-carrefour »; alors l'utilisateur ne peut plus se satisfaire d'une recherche documentaire spécialisée, mais doit faire appel à des informations provenant de disciplines parfois très éloignées de son propre domaine; et le bibliothécaire, de son côté, ne peut plus se contenter d'un simple classement des documents contenus dans sa bibliothèque, mais doit alors effectuer une indexation en profondeur.

Concrètement, comment cela se traduit-il ? Tant qu'il n'est pas possible d'envisager une automatisation complète, aussi bien de la gestion bibliothéconomique que de la recherche documentaire, cela représente d'abord un grand nombre d'exemplaires de la fiche de base du document : intercalation aux différents catalogues, et pour chaque type de catalogues, plusieurs entrées secondaires; diffusion des nouvelles acquisitions sous forme de fiches; constitution de catalogues collectifs à divers échelons : local, régional, national. Il ne peut plus être question de la reproduction de ces fiches manuellement : dès 1966, un service de multigraphie par procédé Offset était créé à la B. U. de Montpellier. Ensuite cela implique une extrême rigueur dans la phase de collecte des documents qui constitue une chaîne d'opérations complexes : sélection, vérifications, décision d'acquisition, acquisition proprement dite. Mais cela aboutit également à une rigueur non moins grande dans le classement et l'indexation. Enfin cela nécessite une intégration aussi poussée que possible de la bibliothèque à la vie de la faculté : connaissance des objectifs de la recherche menée dans les laboratoires et des programmes détaillés de l'enseignement dispensé. Le personnel scientifique de la bibliothèque doit aussi, à travers la littérature périodique qui arrive à la bibliothèque, essayer de discerner les lignes de force de la recherche biologique et pharmaceutique, afin de prévenir les besoins bibliographiques des chercheurs et enseignants et de les orienter judicieusement vers de nouvelles sources d'information.

Pour faire face à ces impératifs, afin que la bibliothèque ne faillisse pas à sa mission de collaboration à la recherche, à l'enseignement et à la formation permanente, il a fallu, en organisant le travail de la section Pharmacie dans ses nouveaux locaux, tenir compte de la situation actuelle, analyser les besoins présents et à venir, prévoir des solutions immédiates ou à plus longue échéance. Mais d'une manière générale, il est apparu que l'intégration de la bibliothèque à un réseau de services documentaires automatisés, était la solution inéluctable, à une date que nous ne pouvons certes pas fixer; il fallait dès à présent préparer personnels et utilisateurs à de nouvelles méthodes de travail et même à de nouvelles formes de structures mentales. C'est là un objectif ambitieux mais passionnant, surtout lorsqu'il est accepté par toute une équipe, à tous les échelons.

Il nous reste maintenant à décrire quelques réalisations, illustrations de ce que nous venons d'exposer,

Le bulletin d'information et le dépouillement des périodiques

En mai 1968, nous avons été amenés à aider étudiants et enseignants à rassembler des informations utilisables pour les travaux des différentes commissions et assemblées qui ont alors été créées. Nous avons publié des listes de références sur les sujets d'actualité : problèmes de l'université, des professions médicale et pharmaceutique, de la pédagogie et de l'enseignement, de la politique de recherche. Ces listes se sont transformées en bulletin paraissant à une cadence mensuelle et où les références ne sont plus données en vrac mais regroupées sous les quatre rubriques mentionnées ci-dessus. Au départ, je transcrivais moi-même les références sur des feuilles en leur attribuant un numéro suivant la rubrique à laquelle elles se rapportaient : 1, 2,3,4. Puis la secrétaire les recopiait sur un stencil, en les regroupant par rubriques, ce qui l'obligeait à repasser quatre fois la liste que je lui donnais. Chaque page de bulletin ainsi obtenue contenait en moyenne quinze références, sur le recto seul de la feuille. A partir de juin 1970, quand nous sommes sortis de la période de rodage de la composeuse automatique IBM, le Bulletin a été réalisé par frappe directe sur plaque-papier offset et nous avons pu ainsi obtenir une moyenne de vingt-deux références par page, sur une feuille imprimée recto-verso sur un papier moins coûteux que celui utilisé avec un duplicateur à stencil; à côté de l'économie ainsi réalisée, la qualité de présentation est bien meilleure. Ce bulletin diffusé dans les différents services et laboratoires est également envoyé maintenant à certaines sections d'autres bibliothèques universitaires.

Mais il nous a semblé judicieux d'intégrer l'élaboration de ce bulletin à une autre série d'opérations : le dépouillement des périodiques en vue de la signalisation des numéros spéciaux et des comptes rendus de congrès, du repérage de publications intéressant la Pharmacie en vue d'acquisitions éventuelles, de la formation continue du personnel scientifique de la bibliothèque dans les domaines pharmaceutiques et annexes. Pour cela, nous avons défini la séquence suivante :
- après bulletinage, les publications primaires sont apportées dans mon bureau, tandis que les publications secondaires sont mises en place immédiatement dans la salle de bibliographie.
- je note au crayon sur les sommaires, en les signalant par leurs numéros de rubrique, les articles qui apparaîtront sur le bulletin d'information.
- j'indique par des signets de couleurs différentes
- les numéros spéciaux;
- les comptes rendus de congrès;
- les pages, à photocopier, qui comportent des informations sur les congrès à venir;
- les informations bibliographiques sur des publications nouvelles pouvant intéresser la bibliothèque.
- je renvoie à la banque de prêt les fascicules ne contenant aucune des indications ci-dessus;
- je transmets à ma collègue les autres fascicules.

Elle-même procède ensuite ainsi :
- elle relève les références pour le bulletin, directement sur une fiche qu'elle classe, par numéro de rubrique dans un fichier d'attente transmis tous les mois à la secrétaire chargée de l'enregistrement sur la Composeuse automatique.
- elle détermine mots-matière et indices C.D.U. pour les numéros spéciaux et congrès, les transcrit sur une fiche de catalogage, transmet le tout à la sous-bibliothécaire qui établira la notice au recto de la fiche qui comporte déjà ainsi une partie du rappel des vedettes secondaires.
- les fascicules sont mis alors à la disposition des lecteurs.

Il arrive, en moyenne, 25 fascicules par jour et c'est chaque jour que se répète le circuit ci-dessus, ce qui ne retarde guère la mise en service des fascicules. Nous avons décrit en détail ce processus pour montrer comment une diffusion documentaire - le bulletin - pouvait s'intégrer dans une tâche purement bibliothéconomique : l'exploitation des revues en vue des acquisitions. Mais cela nous permet aussi de souligner au passage l'application d'une règle de travail : chercher à n'enregistrer qu'une seule fois les données de base d'un document déterminé, de façon à gagner en efficacité et en rapidité. C'est ce principe qui nous a guidé lors de la décision d'achat de la composeuse automatique IBM.

La multigraphie des fiches et les listes de nouvelles acquisitions

Comme nous l'avons vu, la multigraphie par procédé offset existe à la Bibliothèque universitaire depuis 1966. Les plaques-papier étaient obtenues par frappe directe avec une machine à écrire électrique à partir des fiches de base établies par les sous-bibliothécaires et regroupées par huit (en raison de la surface de la plaque-papier), suivant le nombre d'exemplaires de la fiche de base que l'on désire en sortie. La secrétaire conservait les fiches de base jusqu'au retour des tirages et reportait manuellement alors les vedettes secondaires. A partir d'un exemplaire de cette fiche, on constituait ensuite la liste des nouvelles acquisitions. Cette liste se présentait - se présente toujours - sous forme de brochure, imprimée recto seulement; en découpant les notices et en les collant sur des fiches bristol, chaque professeur ou chercheur à qui est diffusée la liste peut ainsi se constituer un fichier des ouvrages qui l'intéressent et en demander facilement communication, le moment voulu, à la bibliothèque. La fabrication de ces listes, partagée entre la section et l'atelier de reproduction, alors installé dans un local de la Section des Lettres, se déroulait de la manière suivante : on établissait la maquette des différentes pages de la brochure, en classant les fiches par ordre alphabétique, après avoir distingué « ouvrages français » et « ouvrages étrangers » ; la page de titre était tapée directement sur une plaque offset papier; après vérification des maquettes, celles-ci étaient paginées, puis envoyées, avec la plaque de la page de titre au service de reproduction; on y opérait d'abord le clichage des maquettes en réduction (4/5), puis le tirage offset des plaques ainsi obtenues, et enfin le brochage, après assemblage. Ce processus apportait une amélioration par rapport à la fabrication utilisant un duplicateur à stencil; le gain de temps était réel : le temps de frappe du stencil correspond à peu près à celui de la confection d'une maquette, mais on évite le collationnement du texte des fiches avec le stencil; les risques d'erreur dans l'établissement du stencil sont supprimés; enfin l'économie de papier était très substantielle, puisqu'il était possible, du fait de la réduction, d'avoir en moyenne douze notices par page, contre sept par stencil; mais le prix de revient du cliché en réduction restait assez élevé.

Comme l'achat de la machine offset n'était pas amorti par le seul tirage des fiches et des listes d'acquisitions, qui en étaient le sous-produit, il fut décidé de transformer l'atelier de reproduction en « imprimerie intégrée » et de l'installer dans les locaux « techniques » de la nouvelle bibliothèque de pharmacie. La seule impression des bulletins de prêt nécessaires à l'ensemble des sections de la B. U. permettrait une économie de 800 %. On prévoyait l'acquisition d'une Multipoint 1 B M Standard, afin de composer les textes de tous les imprimés administratifs utilisés à la bibliothèque universitaire. Par ailleurs, en préparant le programme d'équipement mobilier et matériel de la nouvelle section, il a été possible d'affecter une part importante des crédits à l'achat de différentes machines, ceci parce que nous avons choisi des mobiliers de « série », moins coûteux que des meubles « sur mesure » mais qui ont permis, par le choix de fournisseurs différents, de personnaliser l'aménagement de chaque bureau.

Si une machine à écrire à têtes d'impression interchangeables en quelques secondes, offre des possibilités de typographie extrêmement variées et fait réaliser d'importantes économies de papier en faisant entrer, par exemple, sur une seule fiche 75 × 125 une notice longue, elle ne permet pas des compositions complexes; si avec une Multipoint, on obtient un texte justifié ou des titres en centrage, la double dactylographie exigée par la justification ralentit le travail; une machine à écrire à bandes magnétiques trouve son plein emploi dans la production de textes courts et répétitifs - comme les différents exemplaires d'une fiche de catalogue -avec des possibilités de modification et de correction par transfert de bande à bande, mais elle ne permet qu'une composition « en drapeau » avec des caractères de machine à écrire, à espacement fixe. Une composeuse Multipoint à bandes magnétiques associe les ressources des trois types de machine que nous venons de caractériser brièvement. En fait, le SCM/BM IBM (Système composeuse Multipoint à bandes magnétiques) comprend deux ensembles totalement indépendants : une machine à écrire IBM 72 à bandes magnétiques (modèle IV K), pour l'entrée et l'enregistrement et, pour la sortie, une Multipoint à bandes magnétiques.

Le premier ensemble est constitué d'une machine à écrire, à tête d'impression mobile, et d'une unité magnétique (à une - modèle V - ou deux bandes - modèle IV K) qui joue le rôle d'organes de mémoire et de programmation. Les textes dactylographiés sont mis en mémoire par la machine; enregistrés sur bande qui peut contenir 24 000 caractères, ces textes peuvent être contrôlés sur une épreuve dactylographique produite simultanément, reproduits à volonté sans erreur par frappe automatique à la cadence de 1 000 frappes par minute, corrigés et modifiés, sans qu'il soit nécessaire de dactylographier une nouvelle fois les parties de texte demeurant inchangées; les bandes magnétiques peuvent comporter 79 « adresses », c'est-à-dire 79 localisations unitaires de texte de toute longueur : au cours de la reproduction par frappe automatique, les divers composants du texte sont placés, sur commande, dans un ordre différent. Une touche spéciale permet de transformer certains caractères du clavier en instructions de composition. La vérification de la validité de l'enregistrement est automatique : la moindre erreur de frappe en contradiction avec la logique de la machine se traduit par l'arrêt de la machine et l'allumage, au pupitre de commande, du voyant « erreur ».

Le second ensemble comporte, à côté de la composeuse multipoint, qui peut être d'ailleurs utilisée manuellement, une unité de traitement comprenant un calculateur électronique, une unité d'enregistrement magnétique et un pupitre de commande qui permet d'introduire les dernières instructions de mise en page et de qualité typographique, spécifique à chacun des travaux. L'unité de traitement est munie de deux stations de lecture, l'une destinée à la bande originale, l'autre à la bande de corrections et permet la fusion des textes enregistrés sur chacune des bandes; la vitesse de lecture et de frappe est de 20 caractères par seconde, mais la bande est explorée, en phase de recherche, à la vitesse de 900 caractères par seconde.

Pour un travail donné, le temps nécessaire à l'enregistrement, comportant frappe dactylographique et collationnement avec le manuscrit, est plus long que le temps de sortie. Mais pour remédier à cet écart, qui aboutirait à un sous-emploi de la composeuse multipoint, alimentée, pour l'instant, par un seul enregistreur, nous l'utilisons manuellement pour le report des entrées secondaires sur les différents exemplaires de la fiche de base et pour la réalisation des maquettes des imprimés (en-têtes de lettres, bulletins de prêt, lettres de rappel, cartes de lecteur, etc.; 35 imprimés différents sont édités actuellement par l'imprimerie de la bibliothèque). La machine à écrire à bandes magnétiques IV K sert également à sortir des lettres circulaires. Le système est utilisé pour composer des textes plus longs : catalogues divers, bulletin d'information, guides du lecteur, comptes rendus des séances de l'Académie des sciences et lettres de Montpellier, etc. Les avantages propres au système sont essentiellement le raccourcissement considérable du cycle des opérations de composition et la possibilité, avec une seule entrée en frappe dactylographique, d'obtenir des variantes de mise en page et même de composition du texte. Comment avons-nous tiré parti de ces avantages pour ce qui demeure, à la bibliothèque, l'utilisation principale : la confection des fiches et des listes et catalogues qui en découlent?

Fin 1969, après l'analyse qui avait abouti à la décision de transformation de l'atelier de multigraphie en imprimerie intégrée, en entrevoyant les possibilités offertes par la S.C.M./B.M., la commande d'une Multipoint simple fut remplacée par celle du Système; il nous fut livré au printemps suivant; mais l'installation dans les nouveaux locaux, à la fin de l'été, retarda sa mise en service. Au préalable, l'équipe chargée de faire fonctionner le système fit un stage de deux semaines, chez IBM, à Paris. Cette équipe est composée d'une sous-bibliothécaire, d'une dactylographe, du secrétaire d'administration responsable de la gestion et de l'organisation de l'imprimerie et de moi-même; chacun a maintenant sa tâche bien déterminée, mais nous avons tous accompli le même apprentissage, ce qui nous a permis ensuite de mettre au point ensemble les différents processus et de continuer à y apporter des améliorations ou même de prévoir d'autres utilisations. Les quatre stades principaux des travaux que nous exécutons sont : la « préparation de la copie » - qui est ma tâche -; l'enregistrement, par les soins de la dactylographe; la sortie, réalisée par la sous-bibliothécaire; enfin l'impression, contrôlée par le responsable de l'imprimerie, qui établit également les maquettes des imprimés.

Le Système est programmé suivant les compositions typographiques les plus courantes. C'est ainsi qu'un programme correspond aux textes se présentant sous forme de pavés justifiés avec alinéas ou non; un autre est directement utilisable pour allier la justification et des renfoncements successifs; un troisième concerne les compositions en colonnes, pour les tableaux statistiques, par exemple. Le préparateur de copie ou « maquettiste » détermine le programme qui sera utilisé, établit la feuille d'instructions propres au travail considéré, note en rouge sur la copie les codes de composition et transmet le tout à la dactylographe ou « claviste » qui enregistrera instructions de composition et texte, contrôlera avec la frappe en clair, corrigera éventuellement. Bandes d'enregistrement, feuille d'instructions et frappe en clair sont passées au responsable de la sortie. Tant que le tirage offset n'est pas terminé, on ne réutilise pas la bande d'enregistrement, afin de refaire une plaque offset, en cas d'incident technique. Après le tirage, feuilles d'instructions et frappe en clair sont archivées tandis que la bande est réutilisée pour un nouveau travail.

La composition des fiches obéissant à de rigoureuses normes de présentation, après avoir défini le programme qui nous permettait l'enregistrement le plus simple, c'est-à-dire comportant le moins de codes possible, nous avons mis au point des instructions valables une fois pour toutes, tant à l'enregistrement qu'à la sortie et nous permettant de réaliser indifféremment plaques offset de huit fiches, avec cote C.D.U. ou non, listes d'acquisitions où les notices de format réduit -, pour obtenir une brochure de format 29,5 × 21 -, sont rangées sur deux colonnes et séparées toujours par le même intervalle et enfin catalogues où, au contraire, on ne tient plus compte des normes de fiches 7,5 × 12,5.

En ce qui concerne la multigraphie des fiches, nous pouvons nous trouver devant trois cas.

I. Fiches ne paraissant pas sur liste ou catalogue. On opère alors de façon analogue à ce qui se fait quand le cliché offset est obtenu par frappe directe sur une machine à écrire ordinaire, mais on obtient une plaque offset en sortie parfaitement composée et n'ayant nécessité aucun gommage.

2. Fiches demandant le même nombre d'exemplaires (thèses ou périodiques, par exemple) et devant paraître aussi sous forme de liste. On les classe dans l'ordre où elles devront apparaître sur la liste d'envoi ou le catalogue. On les regroupe par huit, en conservant l'ordre préétabli.

Le premier enregistrement servira, en introduisant au pupitre la mesure de ligne voulue, à la sortie des plaques offset des fiches.

On obtiendra par transfert automatique un second enregistrement, en supprimant les mentions qu'on ne veut pas voir apparaître sur la liste et on changera la mesure de ligne au pupitre.

3. Fiches ne demandant pas le même nombre d'exemplaires, mais devant apparaître sur les listes d'acquisition.

On distingue ouvrages français et ouvrages étrangers et on classe chaque série par ordre alphabétique.

On regroupe suivant le nombre d'exemplaires voulus et on remplit le bordereau d'instruction de chaque plaque offset (cf. Annexes 2 et 3). On attribue une « adresse » à chaque séquence alphabétiquement continue. Ensuite on établit la feuille d'instructions pour le transfert : il s'agit de classer les adresses afin de reconstituer l'ordre alphabétique.

Dans tous les cas, la première opération effectuée par le maquettiste est le classement des fiches dans l'ordre où les notices devront apparaître sur la liste ou le catalogue, puis l'attribution du numéro d'ordre dans la séquence retenue (alphabétique ou cotes ou numéro de thèse, par exemple), numéro qui sera inscrit en bas à droite sur la fiche. Sous la perforation, le nombre indiqué est celui du tirage, suivi d'une croix, si la notice doit apparaître sur une liste d'acquisition. A gauche, toujours en bas, on note le numéro d'ordre de la plaque offset et l'indicatif (de 1 à 8) de l'emplacement de la fiche sur le cliché.

Quelques remarques

Le processus adopté permet de réduire considérablement le délai entre l'arrivée d'un ouvrage à la bibliothèque et sa signalisation aux utilisateurs. En dehors du temps nécessaire au catalogage, le report des vedettes secondaires et l'intercalation aux fichiers ralentissent les opérations. Avec l'utilisation de la composeuse à bandes magnétiques, on peut commencer par le tirage de la liste d'acquisition mise ainsi très rapidement à la disposition du lecteur. Dans l'étape qui a précédé celle-ci, la fabrication de la liste d'acquisition, nous l'avons vu, à partir d'un exemplaire des fiches de base ne pouvait se faire, évidemment, qu'après le tirage des fiches. Nous avons signalé plus haut que le prix de revient du cliché en réduction était assez coûteux. La liste obtenue avec la composeuse automatique est bien moins coûteuse, si l'on ne tient compte que des matériaux utilisés; mais si on doit passer, comme c'est le cas encore pour les listes d'acquisition de droit et de médecine, par un enregistrement du texte de fiches déjà obtenues par une frappe dactylographique sur plaque offset, le facteur temps intervient lourdement.

Le processus que nous avons décrit, pour la multigraphie des fiches et listes, à partir d'un enregistrement sur bandes magnétiques, a d'abord été testé avec les fiches de la Section Pharmacie. Notons que le cycle suivi contribue à la connaissance que je peux avoir des ressources de la Bibliothèque; en effet les données signalétiques et analytiques d'un document passent quatre fois sous mes yeux : pour la sélection, puis pour la décision d'acquisition, pour l'indexation, enfin pour la préparation de la copie.

Depuis un an, nous avons pris en charge toutes les fiches de la section Sciences. Mais nous sommes en train d'initier à l'enregistrement une dactylographe de la section Droit et une de la section Médecine. Nous envisageons l'achat d'un second enregistreur, à une seule bande et qui serait commun aux deux sections Droit et Médecine, topographiquement proches dans l'ancien quartier universitaire. Les corrections et transferts continueraient à se faire à la section Pharmacie. Plus tard, un autre enregistreur pourrait être mis en place à la section des Lettres. La préparation de la copie se ferait dans chaque section, mes collègues pouvant y trouver, pour leur information personnelle, l'avantage que j'en tire moi-même. Notons que pour une section de moyenne importance - et dont les crédits sont faibles - la préparation de la copie ne prend qu'une demi-journée... à condition de ne pas être dérangé!

Nous étudions l'application de nouvelles possibilités offertes par la composeuse automatique. Les textes sur bandes en cartouches peuvent être ultérieurement traités en ordinateur, si celui-ci est équipé du lecteur qui lit la cartouche à la vitesse de 945 caractères par seconde. D'autres dispositifs peuvent être connectés à la Multipoint à bandes magnétiques : un lecteur de cartes mécanographiques, permettant par exemple la transcription dactylographique rapide de fichiers d'adresses; ou bien un perforateur de bande papier à huit canaux pouvant livrer à l'ordinateur les données transmises par la composeuse. On peut aussi établir par réseau téléphonique normal, une liaison entre deux ensembles, ce qui peut faire l'économie d'un service télex.

Par ailleurs nous pensons adopter dans un proche avenir, les bordereaux de catalogage du projet MONOCLE, qui nous serviraient de « fiches de base », tout en préparant notre intégration à un réseau bibliothéconomique automatisé.

Conclusions

Peut-on tirer des conclusions de ce que nous venons de décrire? En ce qui concerne la bibliothèque proprement dite, les constatations faites confirment certaines des conclusions auxquelles on arrive pour d'autres sections scientifiques de bibliothèques universitaires (Lyon, Reims, Rennes, etc.) : la division en deux niveaux est valable; on aboutit, sous un même toit, à la juxtaposition de deux bibliothèques à vocations distinctes : l'une pour les enseignés, l'autre pour les enseignants et chercheurs. Nous nous efforçons de faire de la première un outil pédagogique, préparant les étudiants à un travail personnel d'approfondissement de leurs connaissances et d'amélioration de leurs méthodes de travail. Quant au second niveau, il s'oriente nettement, comme ailleurs, vers un service de documentation, mais qui ne tend pas à se dissocier de son aspect purement « bibliothèque », au contraire : la fréquentation ne cesse de s'accroître à une cadence incomparable à celle du potentiel d'utilisateurs :

Potentiel Inscrits Entrées annuelles
1968-1969 556 293 2463
1970-197I 752 500 10400
Variation + 35 % + 70 % + 320 %

Si le prêt à des bibliothèques extérieures augmente dans les proportions que nous avons déjà signalées, les prêts au personnel d'enseignement de recherche de la faculté ont considérablement diminué depuis l'installation dans les nouveaux locaux, où les utilisateurs trouvent, en corrélation avec les services que leur offre la bibliothèque, une incitation à venir faire eux-mêmes leurs recherches bibliographiques et à consulter sur place les documents qu'ils ont repérés ou qu'on leur a signalés, en prolongeant éventuellement cette consultation par des demandes de photocopies. Cet état de fait tiendrait-il à une différence entre les besoins documentaires en pharmacie et en sciences fondamentales ? Nous ne le discernons pas nettement. Un instrument de travail, attendu depuis longtemps, sera peut-être réalisé l'an prochain : un « bulletin des sommaires » de revues les plus consultées, préparé au jour le jour et diffusé chaque semaine. Le bulletin pourrait être complété par des fiches bibliographiques, très succinctes, de références relevées dans les revues n'apparaissant pas dans le bulletin des sommaires et établies d'après un fichier des « profils » d'intérêt des usagers. Ce fichier a été constitué, l'an dernier, par les soins d'un bibliothécaire délégué, titulaire du diplôme de pharmacie industrielle. Une autre orientation qu'il convient de signaler est la collaboration du personnel de la bibliothèque à un enseignement bibliographique et documentaire dispensé dans le cycle d'études, notamment en pharmacie industrielle.

Les locaux actuels répondent-ils aux besoins déterminés par l'évolution de la Section ? En ce qui concerne l'imprimerie, on trouvera en annexe I, une brève description de ce service, rédigée par le secrétaire d'administration qui le gère.

Le bâtiment est « fonctionnel », mais faudra-t-il prévoir une extension des locaux ? Le nombre de places, dans les salles de lecture, semble devoir être suffisant : la fréquentation augmente et continuera à augmenter, mais le potentiel d'utilisateurs stagnera; par contre, une ou deux salles de travail, bien distinctes des salles de lecture, permettraient des séances de travaux dirigés par les enseignants à partir des documents conservés à la bibliothèque. La capacité des magasins risque d'être insuffisante dans un avenir sans doute assez proche : l'accroissement linéaire des périodiques est actuellement de près de 150 mètres par an et ne cesse d'augmenter ; on peut se demander quelle serait la solution la plus économique : une extension des bâtiments ou le stockage des périodiques sous forme de microfiches ou microfilms ? Quant aux autres locaux, diverses modifications pourraient y être apportées, sans frais considérables, et pourraient ainsi améliorer le fonctionnement des services; en particulier il serait bon de pouvoir aménager, en prenant, au second niveau, sur le trop grand hall et le vestiaire quasi inutilisé, la surface nécessaire à un bureau de « documentation », qui ne ferait pas double emploi avec le bureau du prêt-inter.

Notre souci constant - et notre stimulant - reste de savoir discerner correctement les besoins des utilisateurs et de déterminer les solutions les plus efficaces, et pour nous et pour les lecteurs, pour répondre à ces besoins.

Annexe I. Imprimerie

Locaux

Suffisamment vastes et éclairés, les locaux se décomposent en trois parties.
- Un bureau réservé à l'administration du service.
- L'Atelier proprement dit avec une chambre noire destinée aux travaux photo.
- Un magasin pour stockage des fournitures.

Un quai facilite l'accès à l'imprimerie pour les approvisionnements et les expéditions des imprimés terminés.

L'implantation des équipements à l'intérieur des locaux permet une organisation du travail en continu.

Les fiches, les imprimés et catalogues sont traités dès leur impression terminée, par le responsable de l'assemblage, de la reliure ou du massicotage. L'expédition est assurée presque aussitôt, si bien que le temps de traitement d'un travail est toujours réduit au minimum.

Les seules difficultés d'organisation proviennent de la quantité des travaux à effectuer et de la détermination des urgences. Un planning rigoureux du travail est donc pratiquement impossible à réaliser, compte tenu que le service est commun aux différentes sections de la Bibliothèque universitaire.

Équipement

I. Confection des supports offset.

- Système imprimant IBM élément de composition directe des plaques papier offset.

- Banc photographique « GESTEPHOT » permettant les reproductions avec possibilité d'agrandissement (rapport maximum 1 X 1,4) et de réduction (rapport minimum 1 X 0,5).

- Développeuse 620 « Gestetner » qui développe automatiquement le film négatif destiné à l'insolation de la plaque offset.

- Insolateur « GESTEPLATE » permettant l'insolation (Rayons ultra-violets) des plaques offset.

- O E-I Gestetner assurant la confection (rapport 1 X I) par procédé électrostatique des plaques offset.

2. Réalisation des tirages.

- Duplicateur « Ronéo » à stencil.

- Offset « Multilith 85 » (ce modèle aux capacités trop réduites ne présente qu'un intérêt secondaire pour le service).

- Offset « GESTETNER 200 Automat » avec alimentation par patin et système mouillage/encrage séparé. (Ce modèle,bien qu'étant de la gamme des petites offset de bureau, permet une impression de qualité sur des supports de toute catégorie allant du papier 45 gr à la carte de 320 gr au m2).

3. Périphériques.

- Massicot automatique « Multitex » de 63 cm d'ouverture et de 10 cm de hauteur de coupe.

- Assembleuse semi-automatique, « Multitex » à 24 cases (Rendement 5 à 7 fois supérieur à celui de l'assemblage manuel).

- Ensemble taqueuse et appareil à relier par encollage « ORPO PLANAX ».

- Bordeuse électrique B 5 « Multitex ».

- Plieuse. Raineuse « Fordifold » distribuée par « Multitex » équipée en outre d'un accessoire fort utile permettant la perforation en pointillé.

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Rez-de-chaussée

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Premier étage

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Dexuième étage

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Annexe I (1/4)

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Annexe I (2/4)

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Annexe I (3/4)

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Annexe I (4/4)

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Annexe 2 (1/3)

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Annexe 2 (2/3)

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Annexe 2 (3/3)

  1. (retour)↑  Nous tenons à la disposition de nos collègues que cela intéresserait des spécimens de ces fiches synoptiques (13,5 X 21) : nous avons établi 9 modèles différents, correspondant à des périodicités de parution différentes.
  2. (retour)↑  Cf. ROCHER (Jean-Louis). - La Bibliothèque universitaire de Lyon-La Doua. - In : Bulletin des Bibliothèques de France, 15e année, n° II, nov. 1970, pp. 545-574.
  3. (retour)↑  In : L'Architecture française, n° 25I/252, juill.-août 1963, p. 7.