Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale. Paris.

Exposition : les Salons littéraires au XVIIe siècle. - La Bibliothèque nationale avait été sollicitée d'organiser des manifestations à la mémoire d'Honoré d'Urfé et à celle de Georges de Scudéry en l'année 1967 qui a marqué le quatrième centenaire de la naissance du premier et le troisième centenaire de la mort du second. Elle a préféré mettre sur pied une exposition d'ensemble sur la préciosité montrant ainsi l'évolution de ce mouvement depuis l'Astrée jusqu'à la fin du XVIIe siècle. Cette présentation tout en conservant le caractère propre à la Bibliothèque nationale, a voulu faire davantage appel à l'agrément visuel en insistant sur un aspect de la préciosité peu exploré jusqu'à ce jour : l'aspect iconographique et artistique. Grâce au concours de la Société des décorateurs français, M. Jean Adhémar, conservateur en chef du département des Estampes, a pu en effet restituer l'atmossphère des ruelles.

La galerie Mazarine dont la voûte fut décorée en 1646 et 1647 par Romanelli qui prit pour modèles, nous confie un contemporain, des Élégantes de la cour, se prêtait particulièrement à cette évocation.

Une première salle au seuil de la galerie Mazarine était consacrée aux documents évoquant la vie et l'œuvre d'Honoré d'Urfé, ce gentilhomme campagnard qui, après avoir pris part aux guerres de religion, écrivit l'Astrée « bréviaire aux dames et galands de la Cour ».

On pénétrait ensuite dans le domaine où régna la divine Arthénice... Son hôtel, ses familiers, la Chambre bleue si célèbre, dont cependant il n'existe aucune gravure, aucun dessin. Seules les descriptions de ceux qui la fréquentèrent et l'énoncé des inventaires dressés après la mort du marquis de Rambouillet, puis de la marquise en donnent les éléments. Sur l'initiative de M. Pierre Delbée, président de la Société des décorateurs français, la reconstitution de la Chambre bleue fut proposée en concours à une classe de l'École Camondo. La meilleure maquette devait être retenue pour l'exposition... mais la qualité des différentes exécutions rendit tout choix impossible... Le visiteur restait seul juge du cadre le plus digne de l'incomparable Arthénice.

Plus loin, pour faire comprendre le cheminement des idées, une « ruelle » était présentée dans ses détails, car, ainsi que le notait l'abbé de Pure « comme la perle vient de l'Orient, la précieuse se forme dans la ruelle ». C'est dans cette atmosphère que se développa le goût de la conversation, le goût des œuvres romanesques comme en témoigne le Grand Cyrus publié en 1650 et qui compte plus de 13 000 pages émaillées de portraits dans lesquels on s'efforçait de reconnaître les contemporains.

La présentation d'instruments de musique, de géographie ou de mathématiques évoquait les préoccupations à la mode; une large place était bien sûr réservée aux jeux de l'esprit : Carte du tendre, etc. Des portraits célébraient les « beautés de l'heure ». Enfin, les pièces de Molière rappelaient la réaction des honnêtes gens face aux excès de la préciosité, excès qui ne doivent pas faire oublier que, comme le note M. Étienne Dennery dans la préface du catalogue 1 établi à cet effet.

« L'esprit précieux a contribué, jusque dans ses exagérations, à créer l'ambiance grâce à laquelle la langue se fixera, l'analyse des sentiments s'aiguisera, l'influence littéraire de la bourgeoisie et surtout celle des femmes s'affirmeront. »

Bibliothèque nationale et universitaire.

Strasbourg (Bas-Rhin).

Expositions. - La salle d'exposition de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg a connu au cours du dernier trimestre 1967 une grande activité liée, en partie, à la coutume des semaines nationales.

Du 7 au 15 octobre, lors de la Semaine britannique, la salle a été prêtée au « British Council » qui montait simultanément deux expositions : Estampes britanniques contemporaines et Vingt ans de décor théâtral en Grande-Bretagne.

Estampes britanniques contemporaines. - Le choix de 46 œuvres de 18 artistes 2 soulignait le renouveau d'intérêt en Grande-Bretagne pour l'estampe et l'évolution de cet art depuis la fin de la seconde guerre mondiale. On pouvait comparer les œuvres du sculpteur Henry Moore (1898) à celles de la génération des artistes nés après 1930 et la variété des procédés dont certains d'une technique hardie.

Vingt ans de décor théâtral en Grande Bretagne. - Les 65 dessins 3 relatifs au décor théâtral, en grande partie propriété du « British Council », témoignaient également d'un essor, soutenu par la décision du gouvernement anglais de subventionner certains théâtres de Londres et par la création de départements de décoration théâtrale dans les plus importantes écoles des beaux-arts. Certains des onze exposants ont une activité variée : sculpteurs, aquarellistes, dessinateurs de vitraux, caricaturistes. Les maquettes de décors étaient présentées avec celles des costumes et aussi avec les échantillons des tissus employés à les confectionner. Suivant les termes des organisateurs « l'isolement d'autrefois du théâtre britannique est arrivé à son terme. En conséquence, les jeunes décorateurs montrent une connaissance croissante des styles internationaux ».

Exposition Anvers-Strasbourg. - Sous le haut patronage de M. Pierre Pflimlin, maire de la ville de Strasbourg et de M. L. Craeybeckx, bourgmestre d'Anvers, le Consulat général de Belgique a compris, dans le cadre des Journées culturelles belges, du Ier au 10 décembre 1967, une exposition historique consacrée aux relations religieuses, culturelles et économiques entre Anvers et Strasbourg, centres européens de l'humanisme et du protestantisme et importantes places d'affaires aux xve et XVIe siècles.

Le catalogue imprimé 4, réalisé avec le concours de l'Association des intérêts portuaires d'Anvers et mis gracieusement à la disposition des visiteurs, illustrait l'intensité et la richesse de ces relations. Les documents exposés provenaient des Archives municipales et du musée Plantin-Moretus à Anvers ainsi que des Archives municipales, du Chapitre Saint-Thomas et de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg. Parmi les pièces les plus intéressantes à signaler, le Vierschaar Buch d'Anvers qui révèle que, dès le xve siècle, la cathédrale de Strasbourg était un lieu de pélerinage célèbre, aspect encore inconnu.

Un collectionneur avait prêté le registre héraldique des bourgmestres de Liège au XVIIe siècle, une Vierge mosane du XIIIe siècle avec ses atours d'époque, un tête-à-tête aux armes d'un gentilhomme liégeois du XVIIIe siècle : faïences, argenterie, verrerie ancienne du Val-Saint-Lambert; du Val-Saint-Lambert également des cristaux représentant l'artisanat d'art d'aujourd'hui avec des dentelles de Bruges, des poteries d'étain d'Huy et des armes de Liège. Un autre collectionneur avait permis de décorer la salle avec de superbes tapisseries flamandes.

Exposition de travaux des lauréats des bourses Zellidja. - Pour la première fois à Strasbourg l'Association des lauréats des bourses Zellidja, sous le patronage de M. le Recteur de l'Académie de Strasbourg, a réuni des travaux et rapports, notamment de boursiers originaires d'Alsace, des souvenirs de voyage et des documents photographiques relatifs aux pays visités. Inaugurée le 16 décembre 1967, l'exposition a connu jusqu'à Noël un vif succès, surtout auprès des jeunes, venus nombreux pendant les deux semaines d'ouverture.

Bibliothèque universitaire.

Orléans (Loiret).

Exposition sur la coopération. - La ville d'Orléans organisait du 8 au 17 décembre 1967 une semaine franco-africaine et malgache au programme de laquelle on pouvait relever différentes expositions, conférences, soirées de rencontre ou projections de films.

En prélude à cette semaine, la Bibliothèque universitaire abritait, du Ier au 8 décembre, une exposition sur la Coopération avec les pays africains. Installés sur le pourtour du hall d'entrée, une vingtaine de panneaux illustraient au moyen de photographies et de graphiques les problèmes du développement des jeunes états africains et l'efficacité de la coopération dans les différents domaines de l'assistance technique. Ces panneaux ont été largement consultés par les étudiants du campus qui pouvaient y trouver une information objective, présentée de façon claire et agréable.

Bibliothèques municipales.

Bordeaux (Gironde).

Le négoce bordelais au XVIIIe siècle. - La Bibliothèque municipale a participé par le prêt de nombreux documents, en particulier des monnaies et des gravures, à cette exposition 5 réalisée au Centre régional de documentation pédagogique de Bordeaux par M. J. Cavignac, conservateur aux Archives départementales de la Gironde, et Mme Gré, chargée des relations culturelles au Centre régional de documentation pédagogique. Cette manifestation a été inaugurée le 19 janvier 1968 par M. G. Delaunay, préfet d'Aquitaine; elle est restée ouverte jusqu'au 29 mars.

Exposition : L'Art des Mayas du Guatemala. - L'exposition « L'Art des Mayas du Guatemala », présentée au cours de ces derniers mois à Marseille, Strasbourg, Nantes et Chambéry, a été organisée à Bordeaux par le Musée d'Aquitaine dans la salle d'exposition de la Bibliothèque municipale. Elle comprenait 274 œuvres et portait sur dix-huit siècles d'art maya.

Cette manifestation a été inaugurée le 20 janvier 1968, par M. Chaban-Delmas, président de l'Assemblée nationale, maire de Bordeaux et par S. E. M. Miguel Asturias, ambassadeur du Guatemala, prix Nobel de littérature en 1967, en présence de très nombreuses personnalités bordelaises. Elle demeurera ouverte jusqu'au 5 mai 1968.

Brest (Finistère).

Exposition des thèses de culture régionale. - Du 15 décembre 1967 au 15 janvier 1968, s'est tenue dans les vitrines du hall de la Bibliothèque municipale de Brest, une vivante exposition.

Plusieurs jeunes gens montraient un éventail de leurs travaux exécutés dans le cadre de l'épreuve de « Culture régionale » du Diplôme national des Beaux-Arts. Peintres et sculpteurs, ils ont essayé de dégager dans une monographie adaptée et abondamment illustrée, soit le sens d'un événement historique ou légendaire, soit l'aspect d'ensemble d'un paysage ou d'une activité humaine locale. Avec la couleur, le dessin, la composition et beaucoup de conviction, ils recréèrent ce que leur pays a de plus attachant.

La Merveilleuse histoire de Ronan de Cornouaille, La Côte des légendes du Léon, Fanch Garrec tailleur de granit ou Brest Ouessant résumaient le côté hiératique de la Bretagne du Ponant.

Le Monde sauvage de Tristan Corbière rappelait l'analyse caustique d'un précurseur. Le Chant secret d'Argoat à côté de l'Irradiante Armor permettait de plonger dans une nature vierge où la découverte est continuelle.

Trégorois et Léonards se rencontraient dans Samedi à Morlaix et les vieux bateaux abandonnés étaient de dignes personnages dans Ferrailles et vieilles coques au port de Brest.

Chartres (Eure-et-Loir).

Exposition Guy Chabrol et Jean Villette. - Au cours du quatrième trimestre 1967, la Bibliothèque a accueilli dans la salle du premier étage, deux expositions de peintres Chartrains : Guy Chabrol et Jean Villette.

Jean Villette, connu par ses livres sur la cathédrale et ses vitraux avait volontairement choisi des dessins et croquis de vacances. Désirant montrer qu'il n'était pas uniquement le peintre de Chartres, il nous conviait à un voyage à Vézelay, Laon, Strasbourg, puis, délaissant les cathédrales, vers les petits villages d'Alsace et du Quercy. Ses carnets de croquis, avec toutes leurs notations, ont été feuilletés avec intérêt par les visiteurs.

Manifestations.

Les Gitans. - La salle du second étage a accueilli la présentation d'un montage audio-visuel sur les Gitans exécuté par un groupe de jeunes qui ont su voir le problème avec suffisamment de profondeur et d'objectivité, pour recevoir une bourse des services de la Jeunesse et des Sports.

Arbre de noël. - Le 14 décembre c'était le, maintenant traditionnel, arbre de Noël, pour les enfants participant aux activités du jeudi. Après la lecture de deux contes de Noël et quelques chants, un montage fut présenté. Il s'agissait simplement de l'audition du concerto pour guitare d'Aranjuez et Joaquin Rodrigo. Les enfants en connaissent tous une partie sans le savoir puisque Richard Antony en a pris quelques phrases pour sa chanson « la Rose ». Il a donc été facile de les rendre attentifs à l'œuvre tout entière, pendant l'audition de laquelle on leur a projeté de très belles photographies de Corse, austères et dépouillées. L'auditoire n'a pas été insensible à certaines concordances particulièrement bien trouvées par l'animateur et l'on peut espérer l'avoir aidé à dépasser un peu le niveau de la chanson.

La séance s'est terminée par une présentation de marionnettes, où un jeune noir s'est fait particulièrement applaudir, dans la Belle-au-Bois-dormant, par une incarnation de fée Carabosse qui semblait sortir du fond de l'Afrique.

Un contre tous. - Le 7 décembre, la bibliothèque a dû accueillir l'émission de Guy Lux « Un contre tous ». Décidé à en faire vraiment un jeu, un public très large avait été convié dans la salle de lecture, afin de ne pas risquer de ridiculiser les historiens de bonne volonté, au cas où ils ne répondraient pas. L'ambiance a été très sympathique et Chartres a finalement gagné.

Douai (Nord).

Concours pour jeunes. - Pour la troisième année consécutive, la Bibliothèque municipale a organisé deux concours réservés aux jeunes, pendant les vacances de Noël.

Le premier concours invitait les enfants à examiner des dessins-affiches qui décoraient les murs de la salle des « Heures Joyeuses ». Ces images représentaient des proverbes. Il appartenait aux concurrents de donner des légendes aux dessins en identifiant les proverbes. Fables de La Fontaine, dictionnaires, livres illustrés furent feuilletés avec ardeur par les nombreux participants et les trente meilleures réponses furent récompensées.

Le second concours proposait aux jeunes de classer, d'après leur valeur esthétique, des timbres-poste exposés dans le hall de la bibliothèque. Les philatélistes en herbe se révélèrent nombreux et le concours obtint un vif succès.

Fontaine (Isère).

Exposition du 50e anniversaire de la Révolution russe. - Dans le cadre des manifestations organisées par la municipalité de Fontaine à l'occasion du 50e anniversaire de la Révolution russe d'octobre 1917, une exposition fut inaugurée à la bibliothèque municipale « Paul Eluard » le 28 octobre 1967 en présence de M. Louis Maisonnat, député-maire, conseiller général de la ville de Fontaine.

Cette exposition était organisée de la façon suivante :
- dans les vitrines extérieures les documents étaient groupés autour du thème de « l'analphabétisme à l'automation ». Un texte résumait le sens profond de l'événement, d'autres textes, des photos montraient l'évolution culturelle de l'Union soviétique. De nombreux livres invitaient les passants à sedocumenter. Des affiches, fac-similés d'affiches russes d'époque, rythmaient la présentation;
- le hall du rez-de-chaussée était consacré à « La Révolution russe à travers la presse dauphinoise ». D'intéressantes photocopies avaient été fournies par M. Avezon, conservateur en chef des Archives départementales. On retrouvait là encore les affiches éditées par le Cercle d'Art.

Les murs, au long du grand escalier, présentaient dans un ordre chronologique textes et photos agrandis : I° le Tsarisme; 2° la Révolution de 1905; 3° la guerre.

Enfin le grand hall du Ier étage, grâce à de nombreux panneaux, abritait l'historique de la Révolution d'octobre elle-même. Une place était faite aux grands écrivains russes : Maiakovsky, Gorki, etc.

Expositions. - La bibliothèque « Paul Eluard », en accord avec le Centre culturel laïque de Fontaine a réalisé depuis la rentrée 1967 :
- une exposition de gravures, du 17 au 27 octobre 1967 6, suivie d'une conférence-causerie sur les procédés et l'histoire de la gravure;
- une soirée littéraire avec Catherine Claude, auteur de Ciel Blanc;
- une exposition Fernand Léger, du 8 au 20 janvier 1968, organisée grâce aux prêts consentis par le musée Fernand Léger de Biot et son directeur (20 lithographies, 2 céramiques, 2 sculptures, 1 tapisserie). Un professeur du Centre régional de documentation pédagogique de Grenoble donna à cette occasion une conférence;
- une soirée consacrée au phénomène olympique, à propos du livre de Gabriel Cousin et Christian van den Bussche Grenoble face aux jeux, le 2 frévier 1968.

Limoges (Haute-Vienne).

Exposition de porcelaine de Wedgwood. - Du 20 novembre au 8 décembre 1967, s'est tenue à la Bibliothèque municipale une exposition de porcelaine de Wedgwood organisée par l'Association France-Grande-Bretagne.

Le British Council avait envoyé une vingtaine de livres sur la porcelaine de Wedgwood; la Bibliothèque municipale en avait fourni autant sur la porcelaine anglaise. A ces livres, s'ajoutaient quelques pièces de porcelaine : plats, tasses, soucoupes.

L'inauguration de l'exposition a eu lieu le 22 novembre 1967, en présence de M. Sfitherman, consul général de Grande-Bretagne.

Melun (Seine-et-Marne).

Exposition. - Sur la demande de ses lecteurs, la Bibliothèque municipale de Melun a exposé, en décembre 1967, un choix d'ouvrages anciens et modernes.

Du XIIe au xxe siècle, une série de petits tableaux donnait un aperçu de l'histoire et de la technique du livre, et une notice détaillée soulignait, pour chaque document présenté, les qualités qui le rendent rare et précieux. Les visiteurs purent notamment admirer, parmi les manuscrits, un très curieux Mahzor, recueil de prières en hébreu pour les fêtes de Rosh-hashana (Nouvel an) et de Yom-Kuppour (jour des Expiations), une Bible latine du XIIe siècle, sur vélin, avec de jolies initiales, les remarquables miniatures à pleine page des Livres d'Heures du xve siècle; parmi les incunables, un Virgile de 1483, les Croniques de France d'Enguerran de Monstrellet (éditées par Antoine Vérard); parmi les ouvrages plus récents, les œuvres de Ronsard (1584), signées du poète, les Vies parallèles de Plutarque, « translatées de grec en français par Jacques Amyot », d'abondantes illustrations de Gustave Doré, Grandville, Tony Johannot, des éditions originales d'auteurs romantiques, une lettre autographe de Victor Hugo. Les amateurs d'histoire locale ont particulièrement apprécié l'Histoire de Melun, de Sébastian Roulliard (1628), les plans de la duché-pairie de Vaux-le-Villars, dressés par Desquinemarre en 1740 (le maréchal de Villars avait acquis Vaux-le-Vicomte en 1705), un exemplaire de luxe de Melun, ville royale, par l'Abbé Bridoux.

Cette exposition a reçu 700 visiteurs.

Metz (Moselle).

Réouverture de la Bibliothèque municipale de l'avenue de Magny-Bouchotte. - Installée dans de nouveaux locaux du Centre social, la Bibliothèque municipale de l'avenue Magny-Bouchotte vient d'être réouverte. Ce transfert a été bénéfique puisqu'il a permis de mettre à la disposition des jeunes un local spécialement réservé aux enfants de 6 à 14 ans. Une sous-bibliothécaire anime ce secteur. Un bulletin 7 destiné aux jeunes lecteurs leur offre divers moyens pour participer activement à la vie de leur bibliothèque : initiation au classement, au prêt, au rangement des livres, organisation d'expositions de livres et de concours nécessitant la lecture et la consultation d'ouvrages, préparation à un « diplôme d'aide bibliothécaire ».

Le local, propriété, comme celui réservé aux adultes et aux adolescents, de la Caisse d'allocations familiales qui le met gracieusement à la disposition de la Bibliothèque municipale, sera inauguré prochainement.

Nantes (Loire-Atlantique).

Exposition Hugues Rebell. - Les chemins de la littérature sont souvent passés par Nantes au xixe siècle : le romantisme (Victor Hugo, nantais par sa mère), le parnasse (Leconte de Lisle fait à Nantes ses débuts scolaires, J. M. de Hérédia épouse une jeune fille d'origine nantaise et fait de fréquents séjours à Savenay, dans l'abbaye de Blanche-Couronne devenue le rendez-vous des artistes depuis que Toulmouche y habite), la critique littéraire avec Monselet et Léon Séché, sans parler de Jules Sandeau qui épousa une Nantaise, de Lamartine qui aima Julie Bouchaud, d'Eugène Sue issu d'une famille de médecins nantais et de Jules Verne bien entendu.

Il manquait à Nantes d'avoir participé à la « mêlée symboliste », elle le fit pourtant et eut son « poète maudit », Hugues Rebell, de son vrai nom, Georges Grassal, né en 1867 l'année même où meurt Baudelaire.

C'est pour le centenaire de sa naissance que la Bibliothèque municipale a ouvert fin décembre une exposition commémorative avec l'aide de la famille de l'auteur, de l'écrivain Auriant, principal biographe d'Hugues Rebell, et de nombreux collectionneurs nantais.

Poète, Hugues Rebell fut aussi un polémiste ardent, lié avec Maurras et Barrès, un admirateur convaincu de Nietzsche et de Wagner, un critique d'art, un critique théâtral et surtout, c'est par là qu'il est le plus connu, un romancier très influencé par Huysmans et par Sade, La Calineuse, Les Nuits chaudes du Cap français situent l'auteur à mi-chemin entre le Moulin rouge et le libertinage érotique.

En contrepoint l'exposition de la Bibliothèque faisait une large place à l'évocation de sa famille, excellente bourgeoisie nantaise du second empire, et du Nantes qu'il a connu et habité, à travers les silhouettes périmées des « cris de la rue » évoqués par Trigo et les paysages perdus de la ville, immortalisés par les gravures de Lepère.

Orléans (Loiret).

Semaine franco-africaine et malgache. - Du 8 au 18 décembre 1967 s'est déroulée à Orléans sur l'initiative du Secrétariat d'État à la Coopération, une semaine franco-africaine et malgache à laquelle a participé la Bibliothèque municipale, en collaboration avec le Centre régional de documentation pédagogique, la Maison de la culture, la Bibliothèque universitaire, la Maison des jeunes et de la culture du quartier de la gare et diverses associations, dont notamment les « Amis de la Bibliothèque ».

Inaugurée en présence de M. Y. Bourges, Ministre de la Coopération, et des ambassadeurs des pays africains d'expression française, cette semaine comportait des expositions, en particulier une exposition d'art africain, des conférences et des rencontres d'information auprès des étudiants, sur la coopération.

La Bibliothèque municipale y a participé de deux manières :

I° En accueillant une exposition philatélique mise en place par l'Association philatélique du Loiret qui a présenté les collections prêtées par le Secrétariat d'État à la Coopération en y joignant ses propres collections de timbres africains et malgaches.

2° En organisant, sous l'égide des « Amis de la Bibliothèque », une conférence sur la littérature africaine d'aujourd'hui, prononcée par M. Bhély-Quenum, écrivain dahoméen et directeur de la Revue Afrique actuelle. Une exposition d'ouvrages accompagnait cette conférence et présentait l'Afrique sous divers aspects de son activité : littéraire, artistique, mais aussi économique, social, éducatif.

Pau (Basses-Pyrénées).

L'Office socio-culturel de Pau et le développement de la lecture publique. - Le problème des équipements collectifs (culturels, sociaux, sportifs...) dans les villes en expansion n'est pas particulier à Pau. Toutefois, il y prend sans doute un relief assez prononcé, car cette ville est, avec Grenoble, Rennes et quelques autres, une de celles qui ont connu le taux d'accroissement le plus élevé. De plus, elle a connu en peu d'années une mutation profonde : les jeunes générations - étudiants, techniciens, ingénieurs de la Société nationale des pétroles d'Aquitaine, de Turboméca, etc., ont submergé l'ancienne population, où dominaient les retraités et les fatigués ; la moitié de la ville est composée de quartiers neufs.

Pour aborder cette situation nouvelle avec quelque méthode, un Office socio-culturel a été créé, sorte d'organe coordinateur, patronné par la municipalité et par la Caisse d'allocations familiales. Trois commissions le constituent : commission sociale, commission de la jeunesse, commission culturelle. Tous les établissements existants (musées, bibliothèques, maisons de jeunes, foyers sociaux, etc.), et toutes les associations culturelles, éducatives, etc., sont représentées dans l'une ou l'autre de ces commissions.

Il a paru au conservateur de la Bibliothèque municipale qu'il y avait là une chance à saisir : utiliser cet Office socio-culturel comme une tribune providentielle, où le problème du développement de la lecture publique serait à la fois porté au grand jour et relié aux autres problèmes culturels. Et, simultanément, faire étudier cette question de la lecture de la manière la plus large : par les différentes autorités responsables (municipalités de Pau et de sa banlieue, Jeunesse et sports, etc.), mais aussi par tous les groupes et organismes intéressés de près ou de loin.

Ce qui fut fait. La première séance de la « Commission culturelle » de l'Office eut une différence essentielle avec la plupart de ces réunions où l'on parle « culture », et où il n'est jamais question de la lecture. Bien au contraire une sous-commission « Lecture publique » fut constituée dès cette première réunion, en même temps que d'autres chargées du théâtre, de la musique, du patrimoine artistique, etc.

La direction de cette sous-commission de la lecture fut confiée au conservateur de la Bibliothèque municipale, à charge pour lui d'en faire un groupe d'études et de le composer avec des personnes de son choix. Deux maires de banlieue, membres de la commission culturelle, demandèrent immédiatement à faire partie du groupe, car ils se montraient très intéressés par l'idée d'un bibliobus intercommunal desservant l'agglomération paloise. A ces volontaires furent adjointes des personnes appartenant aux catégories suivantes : membres du Comité de la Bibliothèque municipale; représentants de l'Enseignement, de la future Maison de la culture, des Maisons de jeunes; libraires; personnes chargées de bibliothèques d'entreprises, de bibliothèques privées.

La première séance de travail fut consacrée, outre une prise de contact entre personnes s'intéressant diversement à la lecture, à établir un bilan des bibliothèques existantes, puis à examiner les besoins d'une catégorie de population : la jeunesse, - enfin à étudier l'aspect géographique du problème de la lecture : les besoins des quartiers périphériques.

Sur ce dernier point, les assistants furent informés des différentes solutions possibles : dépôts, annexes, bibliobus. Un premier résultat positif, bien qu'encore théorique, fut dès lors obtenu : l'assurance que toute installation de bibliothèque dans une M.J.C., dans la future Maison de la Culture, etc., se ferait en liaison avec la Bibliothèque municipale, de façon à constituer déjà l'amorce d'un réseau d'annexes de quartier fonctionnant selon des principes communs. Dès maintenant, les Bibliothèques des quartiers Ousse-des-Bois et Fouchet-Tourrasse sont organisées dans cet esprit, en attendant de devenir véritablement « municipales ».

Quant à la discussion sur la lecture des jeunes, elle démontra la nécessité de faire une enquête sérieuse sur les bibliothèques scolaires. C'est un inspecteur de l'enseignement primaire qui en fit la proposition. Selon son vœu, un questionnaire fut établi par la Bibliothèque municipale, puis diffusé par les inspecteurs départementaux auprès des chefs d'établissements. L'enquête n'est pas terminée à ce jour, mais 32 écoles, soit la plus grande partie, ont déjà répondu. Il sera intéressant d'analyser de manière détaillée ces réponses, qui portaient sur 21 questions différentes. La réponse la plus importante, toutefois, a déjà été donnée : la majorité des chefs d'établissement souhaitent le passage d'un bibliobus scolaire, non pour remplacer les bibliothèques de classes, mais pour les renforcer et pour « élargir l'éventail du choix » offert aux jeunes lecteurs.

Un autre document de travail a été établi : c'est une courte synthèse rédigée par le syndicat des libraires de Pau sur les nouveaux goûts et les nouvelles exigences de la clientèle, et sur la composition de cette clientèle.

En définitive, l'existence de ce groupe de travail doit permettre de proposer à la municipalité de Pau (et à celles de banlieue) un programme cohérent et précis de développement des bibliothèques et de la lecture.

Rennes (Ille-etVilaine).

Aménagements. - L'annexe du boulevard Magenta de la Bibliothèque municipale a été transférée Square Charles-Dullin, dans le nouveau quartier (ZUP) de la zone sud, l'ancien local devant être détruit prochainement.

Cette installation permettra de desservir un quartier beaucoup plus éloigné du centre de la ville. Le fonds est composé de 8 000 ouvrages dont 4000 romans environ. Le nombre des abonnés, 320 en octobre 1967, s'accroît rapidement.

Les Affiches de Savignac. - La Bibliothèque municipale a abrité du 9 décembre 1967 au 6 janvier 1968, l'exposition circulante : « Les Affiches de Savignac » sous les auspices de la Maison de la culture.

Rouen (Seine-Maritime).

Exposition Robert Musil. - Une exposition sur Robert Musil a été inaugurée à la Bibliothèque municipale le 6 janvier 1968 par le Dr Rambert, adjoint aux Beaux-Arts, en présence de M. Lecanuet, sénateur, premier adjoint. Le Pr Kögler, de l'Institut autrichien, promoteur de l'exposition, a présenté les quelque deux cent quatre-vingts documents provenant des archives Robert Musil de Klagenfurt. Ce sont des photographies et des photocopies de manuscrits, retraçant les différentes étapes de la vie de l'écrivain et la lente élaboration de l'Homme sans qualités. On pouvait voir aussi les livres de Musil dans leurs différentes éditions, leurs traductions dans la plupart des langues, les études qui lui furent consacrées et qui témoignent du rayonnement de son œuvre.

Saint-Dié (Vosges).

Acquisition d'une collection de numismatique. - Le Ier décembre 1967, la salle de la Réserve de la bibliothèque s'est enrichie de 14 500 pièces de monnaie et médailles achetées par la municipalité de Saint-Dié à un collectionneur local désireux de se défaire d'une collection patiemment constituée durant 50 années.

Composé de II 627 pièces grecques, romaines, gauloises, de 2 75I pièces féodales, royales, impériales et républicaines françaises et d'un petit lot de médailles et de monnaies étrangères, le tout réparti en 588 plateaux et accompagné de la documentation imprimée réunie par le collectionneur, cet ensemble est moins remarquable par la nature des pièces (bronze et argent) que par leur ensemble. Il forme spécialement pour Rome une suite quasi-complète des frappes opérées sous l'Empire. Après expertise de M. Lafaurie, conservateur au cabinet desmédailles de la Bibliothèque nationale, l'acquisition en a été décidée par la ville de Saint-Dié, à la suite du rapport de M. Lafaurie et de la notification d'une subvention très substantielle de la Direction des bibliothèques et de la lecture publique.

Les résultats des fouilles sur des sites gallo-romains de la région de Saint-Dié conduites depuis quatre ans avec succès, ont sensibilisé l'opinion publique et ont également contribué à l'issue favorable de négociations au cours desquelles M. l'Inspecteur général Caillet s'est fait le convainquant avocat de l'entrée dans notre établissement de cet important ensemble. Au cours de l'année 1968, une exposition associera le matériel archéologique trouvé dans les fouilles de la Société philomathique vosgienne et une sélection de la collection numismatique. Avec ce nouveau dépôt qui enrichit son fonds précieux, la Bibliothèque municipale de Saint-Dié offre mieux encore que par le passé son double visage de centre culturel ouvert au public le plus large et de conservatoire du patrimoine intellectuel de la montagne vosgienne.

Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône).

Nouveaux locaux. - Créée en 1923 avec de modestes moyens, la Bibliothèque municipale de Salon-de-Provence reçut asile dans un immeuble de la ville servant également d'école primaire. Salon comptait alors moins de 15 000 habitants. La lecture était peu répandue et le nombre de volumes modeste. Les années passèrent, l'École de l'air s'installa et la cité de Nostradamus qui comprend maintenant deux lycées et compte plus de 30 000 âmes, n'avait plus une bibliothèque en rapport avec le nombre de ses lecteurs. Aussi, en 1965, sous l'influence de Me Georges Tessier adjoint au maire, président du Syndicat d'initiative et des Beaux-Arts, le conseil municipal a-t-il décidé de transférer la bibliothèque dans un immeuble spacieux situé au cœur de la ville.

Après d'importantes réparations, la Bibliothèque municipale put prendre possession de ses nouveaux locaux s'étendant sur un étage de l'immeuble : une très grande salle de lecture, hâvre de repos et de détente pour le lecteur. Dans un cadre moderne, sont disposés sur leurs rayons des volumes d'un même ton rouge étiquetés de numéros blancs sur bande plastique noire. Les banques qui supportent les répertoires, en polyester, sont à la disposition des lecteurs pour la manipulation des ouvrages dans les meilleures conditions d'hygiène. Les murs clairs, les nombreuses fenêtres font de la bibliothèque un séjour agréable que les lecteurs, en particulier les jeunes, apprécient.

Bien qu'ayant souffert de déprédations allemandes durant la dernière guerre, le fonds de la bibliothèque compte actuellement près de 7 000 volumes.

L'inauguration de la nouvelle bibliothèque n'a pas encore eu lieu, les problèmes d'urgence ayant priorité; elle ne saurait cependant tarder.

Sarcelles (Val-d'Oise).

Exposition Georges Bernanos. - L'Office culturel et le Club des lecteurs de Sarcelles ont organisé du 19 novembre au 17 décembre 1967 une exposition consacrée à Georges Bernanos. Cette exposition présentait l'écrivain selon un plan chronologique suivant un certain nombre de thèmes : l'enfance, l'écrivain, le christianisme, la pauvreté, le polémiste, l'honneur, les imbéciles, la vérité et la liberté, le monde moderne. L'ensemble était constitué de lettres, photos, manuscrits et objets personnels.

Plusieurs manifestations furent organisées pendant cette période. Sur le plan cinématographique : Mouchette et Le Journal d'un curé de campagne avec la participation de Claude Laydu. Sur le plan littéraire, une soirée sur le thème « Le message de Bernanos à l'homme d'aujourd'hui » par Mgr Pezeril et le concours de Jean Berger, Hélène Bourdan, Suzelle Goffre, Jean-Pierre Jorris et Emmanuel Riva.

Le matériel de l'exposition a été prêté à l'Alliance française qui désirait réaliser deux expositions itinérantes. Une sélection des documents sera ensuite mise à la disposition des organismes qui en feront la demande.

Talence (Gironde).

Inauguration de la Bibliothèque municipale pour enfants. - Presque un an, jour pour jour, après l'inauguration de la Bibliothèque municipale pour adultes, M. Henri Deschamps, député-maire de Talence, a inauguré le 8 décembre 1967 une bibliothèque pour enfants. Ainsi se complète la réalisation du programme établi par la municipalité en matière de loisirs et culture.

Une grande et belle salle, claire, agréable, décorée avec goût, parfaitement aménagée et pourvue d'une grande variété de revues, ouvrages et gravures, permettra aux jeunes Talençais d'avoir ainsi chaque jeudi une distraction saine et salutaire.

  1. (retour)↑  [Exposition. Paris, Bibliothèque nationale. 1968]. - Les Salons littéraires au XVIIe siècle. [Préf. par Étienne Dennery,... Av. pr. par Jean Adhémar,...] - Paris, Bibliothèque nationale, 1968 - 22,5 cm, XVI - 95 p., fig., couv. ill.
  2. (retour)↑  [Exposition. Strasbourg. 1967.] - Estampes britanniques contemporaines. Exposition organisée par le British Council. Préf. d'Edward Lucie-Smith. - [Strasbourg, 1967.] - 22 cm, 16 p.
  3. (retour)↑  [Exposition. Strasbourg. 1967.] - Vingt ans de décor théâtral en Grande-Bretagne. Exposition organisée par le British Council. - [Strasbourg, 1967.] - 22 cm, 12 p.
  4. (retour)↑  [Exposition. Strasbourg. 1967.] - Exposition historique Anvers-Strasbourg. Quelques témoignages de leurs relations religieuses, culturelles et économiques. - [Strasbourg, 1967.] - 2I,5 cm, 12 p.
  5. (retour)↑  Centre régional de documentation pédagogique Bordeaux. - Le négoce bordelais au XVIIIe siècle. Exposition de documents, gravures et objets. [Catalogue établi par J. Cavignac et M. Gré. Préf. par F.-G. Pariset et L. Monnier.] - Bordeaux, Centre régional de documentation pédagogique, 1968. - 19 cm, 54 p., ill.
  6. (retour)↑  [Exposition. Fontaine. 1967.] - Exposition de gravures du 17 au 27 octobre 1967. - Fontaine, bibliothèque Paul Eluard, 1967. - 2I cm, 15 ff.
  7. (retour)↑  BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE. Metz. - Petite gazette des jeunes lecteurs de Magny. - Metz, [1968]. - 27 X 21 cm, [10] p.