Association des bibliothécaires français

SECTION DES PETITES ET MOYENNES BIBLIOTHÈQUES.

Les responsables des bibliothèques municipales d'Aubervilliers, Bagneux, Bois-Colombes, Colombes, Courbevoie, Gennevilliers, Levallois, Montreuil, Nanterre, Neuilly, Le Perreux et Sceaux se sont réunis, le lundi 27 mai, à la Bibliothèque municipale de Neuilly, sous l'égide de la section des P.M.B. et de l'A.B.F.

Mlle Madeleine Esteve, bibliothécaire municipale de Colombes, a donné tout d'abord le résultat du dépouillement de l'enquête ouverte sur le personnel des bibliothèques municipales de la Seine (banlieue), bibliothécaires non-compris. Cette étude a porté sur 48 questionnaires, soit un peu plus de la moitié des communes consultées.

Il en ressort que la moyenne est de 2 ou 3 employés par commune dont au moins un à mi-temps. Ceci confirme le rapport de 1 personne au service de la lecture publique pour 17 500 habitants, établi en 1962.

L'instabilité est grande dans ce genre d'emploi : 1 employé sur 3 est en fonction depuis moins de trois ans. Dans une même proportion, se trouvent les employés temporaires. 10 % seulement ont une formation ou un début de formation professionnelle. 1 sur 13 a droit à un titre tenant compte de ses fonctions. On trouve donc jusqu'à une vendeuse devenue « femme de service » aux yeux de l'administration pour jouer, en fait, le rôle d'employée de bibliothèque, jusqu'à un ouvrier métallurgique devenu « cantonier » pour les besoins de la même cause!

Le procès-verbal qui nous est communiqué par l'A.B.F. résume comme suit les principaux points de la discussion :
- un « commis d'administration » a suivi les cours de l'A.B.F. Comme le statut intercommunal du personnel n'a pas prévu de grade comparable à celui d'assistante, tel qu'il existe pour la ville de Paris, la commune qui l'emploie ne sait comment faire, malgré le désir qu'elle en a, pour tenir compte de sa spécialisation. A Neuilly, même problème pour une diplômée de l'École de bibliothécaires de l'I. C.
- La création d'un E. N. A. M. de lecture publique, comme il en existe déjà un sur le plan administratif ou technique, faciliterait peut-être la valorisation de connaissances demeurées jusqu'ici gratuites.
- Il est regrettable qu'il n'existe pas une Inspection des bibliothèques ayant assez de poids pour décider certaines municipalités à modifier leur façon de procéder. Exemple : quand une Commission incompétente impose son choix des livres au bibliothécaire.
- La publicité des cours de l'A. B. F. devrait être plus large. Une double circulaire aux maires et aux bibliothécaires, envoyée dès novembre, contribuerait à une meilleure information.
- Il serait bon de prévenir la Section des P. M. B., chaque fois qu'est obtenu un résultat concret, en matière de personnel. Par la diffusion de telles informations, les autres bibliothécaires disposeraient, le cas échéant, de précédents à l'appui de leurs revendications.

SECTION DES BIBLIOTHÈQUES-MUSÉES DES ARTS DU SPECTACLE.

Les membres de la Section française des bibliothèques-musées des arts du spectacle de l'Association des bibliothécaires français se sont réunis le 6 juin à la Bibliothèque dramatique de la Radiodiffusion télévision française (158, rue de l'Université) dirigée par Mlle Denise Parent. Cette bibliothèque conserve des documents imprimés (textes dramatiques, revues courantes) mais sa mission principale est d'assurer la multigraphie, puis la conservation des « inédits » qui doivent passer sur les ondes ou à la télévision.

Les responsables des divers centres de documentation de la R. T. F. avaient été conviés à cette réunion et tour à tour exposèrent comment, dans leur propre domaine, se posaient les problèmes de documentation. Ont pris la parole en particulier Mlle Anne-Marie Giteau, chef de la documentation des journaux parlés et télévisés, Mlle Lafont, chargée de la documentation photographique du journal télévisé, Mlle Le Tailleur, de la documentation musicale, Mme Choublier, chargée du service de documentation de la décoration pour la télévision, Mlle Declerck dont le centre de documentation au service de la Recherche est plus spécialement orienté vers la sociologie et la psychologie de l'auditeur et du téléspectateur.

A l'issue de la réunion, Mr Veinstein, président de la Section, fit allusion au sixième Congrès international des bibliothèques-musées des arts du spectacle qui se tiendra à Munich les 28, 29 et 30 novembre 1963.

Ce congrès aura lieu à l'occasion de l'inauguration du Théâtre national à Munich. Il se tiendra au « Clara Ziegler Museum » (Galeriestrasse 4 a, München 22) et sera organisé sous la direction du conservateur de ce musée, Mr Schöne.

Le programme de travail de ce Congrès portera sur les points suivants :
I° le catalogage des œuvres d'art graphiques : décors, costumes, architecture théâtrale, illustrations relatives aux fêtes;
2° la muséographie et les arts du spectacle; valeur documentaire et rayonnement culturel des « objets » provenant des arts du spectacle;
3° les problèmes posés par les collections de documents sonores.

Pour tous renseignements et inscriptions, écrire au Dr Schöne, conservateur en chef du « Clara Ziegler Museum ».

CONGRÈS DES BIBLIOTHÉCAIRES ALLEMANDS A SARREBRUCK ET RÉUNION DE L'A.B.F. A NANCY.

Le 53e Congrès annuel de l'Association des bibliothécaires allemands (« Verein deutscher Bibliothekare »), qui s'est tenu cette année à Sarrebruck du 4 au 8 juin, a remporté un succès encore plus grand que ceux des années précédentes, avec plus de 550 inscrits.

Figuraient parmi eux environ 25 invités étrangers, représentant les associations de bibliothécaires de différents pays : Autriche, Belgique, France, Grande-Bretagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Suisse...

La séance solennelle d'ouverture se tint le 5 au matin dans l'auditorium maximum de la Faculté de droit de l'Université de la Sarre, salle moderne et parfaitement équipée dont cette réunion constituait la séance inaugurale. Ouverte par un discours du président Kluth, directeur de la Bibliothèque universitaire de Hanovre, elle eut lieu en présence des autorités universitaires et municipales de Sarrebruck et d'un représentant du « Wissenschaftsrat » de Bonn, organisme fédéral de liaison entre les ministères de la culture des différents Lânder.

Au cours de cette séance, Mr Jacques Lethève, secrétaire général de l'Association des bibliothécaires français, fit un exposé sur « les bibliothécaires et l'évolution des bibliothèques d'étude en France ».

Parmi les problèmes traités au cours de ces journées, qui ne comportaient contrairement à d'autres années aucun thème général, figuraient la question des exemplaires multiples dans les bibliothèques destinées aux étudiants, celle du regroupement des publications officielles et l'emploi des machines électroniques dans les bibliothèques.

Le samedi 8 juin une partie des congressistes se rendit à Strasbourg. Cent trente d'entre eux préférèrent Nancy où l'Association des bibliothécaires français avait préparé une réunion, destinée avant tout à permettre cette rencontre entre associations.

Organisée par MM. Nouat et Cuénot, conservateurs des bibliothèques universitaire et municipale, en liaison avec le Bureau de l'Association, cette réunion comptait une soixantaine de participants français, venus de la région lorraine, de Paris, de Strasbourg, de Mulhouse, de Châlons-sur-Marne, de Lille, de Dijon, d'Auxerre, de Lyon, de Nantes, de Brest.

La séance d'accueil dans la salle d'honneur de l'Université de Nancy s'ouvrit par une allocution du recteur Mr Imbs. Mr Marty, président de l'A. B. F., Mr Kluth, président du « Verein deutscher Bibliothekare », Mr Cuénot, conservateur de la Bibliothèque municipale, Mr Kolb, conservateur honoraire de la Bibliothèque universitaire, prirent ensuite la parole pour se réjouir de cette rencontre et préciser le rôle intellectuel de Nancy. A l'Hôtel de Ville en fin de matinée, le Dr Weber, député maire devait, en accueillant les participants français et allemands, reprendre le thème du rapprochement entre les deux peuples.

Divisés en quatre groupes, les participants visitèrent la ville au début de l'après-midi : les places, les deux bibliothèques (y compris une petite exposition de livres rares à la Bibliothèque municipale), le Musée lorrain.

Après le départ des Allemands vers 17 heures la soirée se termina à Lunéville où les membres de l'A. B. F. après un dîner en commun assistèrent au spectacle « son et lumière » présenté dans les jardins du château.

Le dimanche matin, à la Bibliothèque universitaire, sous la présidence de Mr Breillat, une séance dirigée par Mlle Houssay, président du groupe A. B. F. de Lorraine, permit d'entendre de brefs exposés, certains illustrés de projections en couleur, consacrés au problème de la lecture publique dans les villes en expansion.

La réunion de l'A. B. F. devait se terminer le dimanche après-midi par une visite à la colline de Sion-Vandémont, au monument de Barrès et au château d'Haroué.