Journée européenne de photo-journalisme

Boulouris, 19-21 mai 1960

Pour la seconde fois, des journées européennes de photo-journalisme se sont tenues à Boulouris sur l'initiative de M. Plessis, président des « Gens d'images ». Elles ont rassemblé des rédacteurs en chef d'hebdomadaires français ou étrangers (allemands, italiens et suisses) donnant une large place à la photographie, des directeurs d'agences de presse, des éditeurs, des papetiers; M. Adhémar, conservateur au département des Estampes de la Bibliothèque nationale, M. Egly, du Centre audiovisuel de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, et le directeur de l'école Estienne y ont également pris part.

Certaines observations relatives à l'évolution et à la diffusion de la presse illustrée peuvent être mises en parallèle avec celles qui ont parfois été faites par des bibliothécaires. Une enquête menée il y a plusieurs années à Annecy (ville de grande expansion industrielle et où la vie culturelle est active) auprès de 500 foyers a montré que la moitié de la ville lit deux magazines (toujours le samedi, non le dimanche); le choix en est fait par le chef de famille qui s'intéresse surtout aux actualités; la photographie n'intéresserait particulièrement que 8 % des lecteurs. En général les hebdomadaires illustrés considèrent qu'ils sont très menacés par la télévision et cherchent une formule leur permettant de surmonter cette concurrence : les uns complètent les émissions de télévision en publiant des reportages sur les vedettes; les autres font des « previews » des événements, montrant d'après des .documents anciens que l'événement a des chances de se passer; d'autres enfin s'orientent vers une forme plus sérieuse fondée sur l'étude du passé : on voit dans ce dernier cas combien ils auront davantage recours aux bibliothèques et en premier lieu au cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale.

M. Adhémar, appuyé par M. Egly, a fait un exposé sur le métier nouveau de documentaliste et son rapide développement en insistant sur la préparation spéciale qu'il paraît indispensable de donner aux documentalistes chargés de réunir des images. Il est possible que les « Gens d'images » s'intéressent activement à cette préparation.