Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale.

Exposition Pol Neveux

A l'occasion du vingtième anniversaire de la mort de l'écrivain Pol Neveux, qui fut inspecteur général des Bibliothèques et membre de l'Académie Goncourt, une exposition rassemblant quelques souvenirs de l'auteur disparu avait été organisée à la Bibliothèque nationale. Elle fut inaugurée, le 10 décembre, en présence de M. Julien Cain, administrateur général de la Bibliothèque nationale, et de MM. Roland Dorgelès et Gérard Bauër, de l'Académie Goncourt, qui ont prononcé des allocutions retraçant l'œuvre, la carrière et la personnalité de Pol Neveux. Le 18 décembre, les bibliothécaires des bibliothèques centrales de prêt réunis à Paris à l'occasion des Journées d'étude de la lecture publique rurale ont visité cette exposition à laquelle M. Julien Cain avait bien voulu les convier.

On trouvera plus loin 1 le texte de l'hommage à Pol Neveux rédigé par M. Julien Cain.

Exposition Marceline Desbordes-Valmore

Le Bulletin des Bibliothèques de France a déjà rendu compte 2 de l'exposition Marceline Desbordes-Valmore organisée à la Bibliothèque municipale de Douai du 28 juin au 30 septembre 1959. A son tour, Paris rend hommage à l'auteur des Pleurs : l'exposition Marceline Desbordes-Valmore 3 a été inaugurée, le mardi 22 décembre 1959, dans le salon d'honneur de la Bibliothèque nationale. Cet hommage a été principalement axé sur l'œuvre du poète; autour de ses principaux recueils sont groupés de nombreux manuscrits, des carnets, des albums provenant en particulier de la Bibliothèque de Douai et de collections privées. Les vitrines consacrées à la biographie évoquent sa vie d'artiste, ses amours avec « Olivier », sa famille, ses amitiés avec les écrivains de son temps. L'exposition fait revivre la figure attachante de cette femme malheureuse qui connut de son vivant l'estime et le succès et recueillit après sa mort les hommages de Baudelaire et de Verlaine.

Exposition « Mireille ».

L'initiative prise par M. Julien Cain d'associer étroitement la Bibliothèque nationale et le Musée national des Arts et traditions populaires pour célébrer en commun par une exposition, au Palais de Chaillot, le centenaire de Mireille, qui s'était heurtée d'abord à certaines objections, a trouvé aussitôt l'accord de M. Georges Henri-Rivière, conservateur en chef du Musée.

Il est maintenant évident que cette formule nouvelle a permis de donner plus de sens et d'éclat à la commémoration d'un important événement littéraire. Très différentes par la nature des objets présentés, les deux parties de l'exposition concourent cependant harmonieusement au même but.

La première, organisée au nom de la Bibliothèque nationale par M. J. P. Séguin, conservateur au département des Imprimés, et Mlle Pascal, bibliothécaire au département des Périodiques, se propose d'abord de situer Mireille dans l'histoire de la langue d'oc, des origines au début du XIXe siècle. Elle retrace sommairement la floraison poétique, puis la longue éclipse et enfin la résurrection de cette langue, si longtemps méprisée, revenue en faveur à la veille de la naissance de Mistral. On voit ensuite comment s'éveilla, au milieu de quelles incertitudes, le génie poétique de celui-ci et comment il conçut son poème. C'est aussi et surtout, illustrée par de nombreux documents manuscrits, dont certains fort peu connus, voire inédits, l'histoire de la publication de Mireille et des rencontres de Mistral et de Lamartine. Enfin, une salle retrace la fortune de l'œuvre: extraits de presse, éditions, traductions, illustrations musicales.

Dans la seconde partie, organisée par le Musée des Arts et traditions populaires, le poème est commenté, animé, chant par chant, au moyen d'objets évoqués dans Mireille.

Excellente formule, bien supérieure à celle primitivement envisagée et qui eût consisté à présenter, en marge de la première partie de l'exposition, des chefs-d'œuvre de l'art populaire provençal. Initiative courageuse aussi, car on devine quel tour de force représentait sa réalisation. La réussite en est certaine : à une grande rigueur scientifique, dont rend compte le catalogue, s'allie un goût subtil. De tant d'objets si beaux et si bien mis en valeur se dégage une indéniable poésie, conforme à celle du poème.

Cabinet des manuscrits.

Dons et acquisitions pour l'année 1959. - Il n'y a pas à signaler cette année de pièce exceptionnelle, mais les fonds du Cabinet se sont enrichis d'un certain nombre de manuscrits et de documents intéressant l'histoire, et en particulier l'histoire littéraire.

L'époque médiévale n'est représentée que par des manuscrits latins concernant la liturgie et l'histoire ecclésiastique. Un bréviaire à l'usage de Paris au début du XIVe siècle, contenant les fêtes spéciales de la Sainte-Chapelle (Translation de la Couronne d'épines le II août et fête des reliques de la Chapelle du Roi le 30 septembre) a été acquis à la vente Giraud-Badin en mars 1959. De très petit format, il contient de nombreuses initiales peintes et ornées d'une finesse et d'une élégance qui s'accordent avec la perfection de la calligraphie (n. acq. lat. 3095). Un coutumier de l'ordre des Chanoines réguliers d'Arrouaise, transcrit au début du XVe siècle, a été acheté récemment chez B. M. Rosenthal, New-York (n. acq. lat. 3096).

Un lot de pièces du XVIe et du XVIIe siècle, comportant des lettres de Charles IX et de Montmorency au Maréchal de Fourquevaux, et un dossier concernant l'abbé de Louvois ont été donnés par le Cte Blaise de Montesquiou. Des archives du château de Sully, proviennent deux recueils achetés récemment grâce aux Amis de la Bibliothèque nationale, qui contiennent des documents du XVIe au XVIIIe siècle. Une copie des lettres du général Loison, don de M. de Froidcourt, renferme des renseignements sur les dernières années du Directoire (n. acq. fr. 25122).

D'un intérêt plus personnel sont les lettres de Tourville à son père et celles de Marie Amélie, alors qu'elle était duchesse d'Orléans (acquisitions). Un autre achat a apporté à la Bibliothèque des pièces qui touchent à la fois aux lettres et à la politique, car ce lot comporte des papiers de Lockroy et de Salvandy, ainsi que des lettres de R. de Montesquiou à Mme Daudet. Un don de Mme de Binder-Kutrba a mis à la disposition des historiens de l'époque contemporaine des papiers de l'ambassadeur Jean Pawlowski.

La vente Lucien-Graux a vu passer des pièces remarquables et la Bibliothèque nationale a pu en acquérir quelques-unes. Quarante-deux manuscrits d'œuvres de jeunesse de Gustave Flaubert, en grande partie encore inédites; un manuscrit de Maurice Barrès : « Un Pèlerinage national », et le « Noël des Milords », article autographe d'Apollinaire. A ceci, Mme Lucien-Graux a ajouté en don gracieux le manuscrit autographe d'un roman de Paul Adam, « les Robes rouges ».

Une autre acquisition intéressante pour l'histoire de la littérature et de la Société du XIXe siècle est celle de correspondances de George Sand et de sa famille : lettres de George Sand à Simonnet et de Solange Clésinger à sa mère.

Les lettres de Victor Hugo à Louise Bertin (acquisition) et un don important, suite des libéralités de Mme Palachowsky-Petit, constitué par des manuscrits autographes et des lettres des Dumas, père et fils, contribuent aussi à enrichir la collection littéraire de cette époque. De même, le don fait par Mme Carré de la belle collection d'autographes réunie par E. Carré : Alfred de Vigny, Joubert, Stendhal, Verlaine, etc... Des auteurs plus récents viennent les rejoindre : poésies autographes de Pierre Louys, don des Amis de la Bibliothèque nationale, de Francis Jammes, don de Mme Jammes, à l'occasion de l'exposition organisée l'an dernier à la Bibliothèque nationale en l'honneur du poète, de M. Rollinat, poème intitulé : « A l'abîme » (acquisition).

Mme Chartier a donné des manuscrits d'Alain et des correspondances provenant de ses dossiers. Un autre don a été celui d'un des derniers textes écrits par son ancienne élève Simone Weil : « Profession de foi ».

La collection de documents réunie par Mrs. Curtiss en préparant un ouvrage sur Bizet, et qu'elle a eu la générosité de remettre à la Bibliothèque, comprend les archives de Georges Bizet, notes intimes et divers textes autographes, ainsi que les papiers de F. Halévy, son beau-père. Le don fait par Mme Dayot de documents concernant les Vernet réunis par son mari Armand Dayot intéresse l'histoire de l'art.

M. P. Bérès a donné des papiers du grand bibliophile que fut Gabriel Hanotaux. Il a été encore reçu deux manuscrits autographes d'études de R. d'Harcourt sur la littérature allemande : « C. F. Meyer » et « la Jeunesse de Schiller ». Deux lettres de Gandhi, don de leur destinataire, Miss Behn, ont été placées dans le fonds anglais, en raison de la langue employée par le grand ascète de l'Inde.

On doit signaler, à côté des dons et acquisitions, les manuscrits « récupérés » par nos fonds latin et français, grâce à l'activité conjuguée des bibliothécaires et de l'atelier de reliure, c'est une source d'accroissements qui n'est pas dépourvue d'intérêt ni de valeur. Qu'il suffise de dire que le dernier volume ainsi constitué des « nouvelles acquisitions latines » renferme des fragments de manuscrits du IXe siècle.

Le Cabinet oriental n'a acquis qu'un manuscrit persan, daté de l'an 1056 de l'Hégire (1646). C'est un recueil de poésies mystiques de Massip Kachani. En fac-similé, ont été acquis la reproduction des manuscrits bouddhistes de Gilgit publiés par le professeur Raghu Vira, directeur de l'« International academy of India culture », et obtenue par les Échanges internationaux la grande collection des 25 histoires dynamiques chinoises publiées à Formose d'après les éditions les plus anciennes Song, Yuan ou Ming; elle comporte 934 volumes. Par les échanges internationaux aussi l'édition du Talmud, de Babylone, en 20 volumes, publiée à Jérusalem (1956-1958) est arrivée au département.

Département des cartes et plans.

Au cours de l'année 1959, le département des Cartes et plans a pu enrichir ses collections d'un certain nombre de pièces rares ou curieuses achetées à l'occasion de ventes en France ou à l'étranger. Il nous a paru intéressant de signaler ici les plus remarquables.

- Un astrolabe arabo-coufique de l'an 615 de l'Hégire, acheté à Londres chez Sotheby. Cette pièce a une histoire assez originale qui a été rapportée dans le Bulletin des Bibliothèques de France, n° 7-8 de juillet-août 1959 : M. Foncin, D'un astrolabe perdu et retrouvé.

- Un lot de 138 cartes japonaises des XVIIe, XVIIIe et xixe siècles, parmi lesquelles figurent un grand plan de Yédo dressé en 1680 et une curieuse carte du Monde datée de 1683. Ces documents proviennent d'une vacation de la Salle des ventes et faisaient partie d'une très importante collection de livres et d'estampes japonaises.

- Achetée chez un marchand parisien d'estampes et de cartes anciennes, une mappemonde gravée, datée de 1632, dont un autre exemplaire seulement est signalé dans les collections du British museum : Orbis terrarum Descriptio duobus Planis Hemisphaeri : comprehens. Nic. Geilekerck fecit. - Amsterdam, Joannes Janssonius, 1632.

- Un très curieux plan cavalier gravé sur bois en 1570 et figurant la région comprise entre Paris et Saint-Denis. Il s'intitule : Le Pourtraict véritable de la Bataille donnée entre Paris et Saint-Denis le 10 novembre 1567. - Lyon, par Jean le Maistre, en rue Mercière, 1570.

C'est le seul exemplaire connu d'un « canard » de l'époque illustrant les événements de cette journée du 10 novembre 1567 où le Prince de Condé et l'Amiral de Coligny se heurtèrent au Connétable de Montmorency en cherchant à s'emparer de Charles IX et de Catherine de Médicis.

Ce document était l'une des pièces maîtresses d'une très belle collection patiemment rassemblée par un amateur de l'histoire de Paris et qu'une vacation dispersa à l'Hôtel Drouot au mois de mai dernier. Le département des Cartes et plans acheta en plus deux plans de Paris qui ne figuraient pas dans ses collections :
- un plan à vol d'oiseau publié à Amsterdam par J. de Ram, vers 1680 : Lutetia Parisorum Universae Galliae Metropolis novissima et accuratissima delineatio ;
- un grand plan dessiné et gravé en 1725 par Gaspard de Bailleul : Nouveau Plan de la ville et fauxbourgs de Paris divisé en vingt quartiers.

On pourrait s'étonner à juste titre que ces deux documents, surtout le dernier, publié en France et qui n'est pas une pièce rare, aient échappé jusqu'ici au département des Cartes et plans. Mais si l'on sait que l'essentiel du fonds de cartes anciennes y a été constitué par Jomard au XIXe siècle seulement, on n'est plus surpris de rencontrer parfois des cartes anciennes, gravées en France, qui ne figurent pas encore au catalogue.

Bibliothèque nationale d'Alger 4.

Dans le cadre des cérémonies qui ont marqué le cinquantenaire de l'Université s'est placée l'inauguration de la Bibliothèque nationale d'Alger, le jeudi 3 décembre. Devant une nombreuse assistance composée des représentants des Universités françaises et étrangères, des allocutions ont été prononcées par M. le Recteur Capdecomme, M. l'Inspecteur général Lelièvre et M. le Secrétaire général de la Délégation générale.

Bibliothèques universitaires.

Bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris

Un arrêté, en date du 8 décembre 1959, fixe le tarif des travaux effectués par les laboratoires de photographies et le service de reproductions microfilmées de la Bibliothèque de la Faculté de médecine (J. O. n° 299, 25 décembre 1959, pp. 12335-12336).

Bibliothèques municipales.

Blois (Loir-et-Cher).

La Bibliothèque municipale et le Musée de Blois, en collaboration avec les Services d'archives du département, préparent pour 1960 (juin-juillet) une importante exposition sur Gaston d'Orléans. L'exposition mettra l'accent sur le rôle de collectionneur et de mécène de l'oncle de Louis XIV à qui il légua ses collections. Les bibliothécaires qui posséderaient dans leur dépôt des documents sur Gaston d'Orléans et en particulier sur son rôle de collectionneur ou sur son entourage d'hommes de lettres, poètes, musiciens et savants, voudront bien les signaler à la bibliothécaire de Blois, Mlle Souberbielle.

Bordeaux (Gironde).

L'exposition du XIIIe Salon national de la photographie, qui est ouverte jusqu'au 3 janvier 1960 à la Bibliothèque municipale de Bordeaux, a été inaugurée le 4 décembre 1959, en présence de M. Delaunay, préfet de la Gironde, de Me Fonade, adjoint au maire de Bordeaux, représentant M. Chaban-Delmas, et de nombreuses autres personnalités.

Cambrai (Nord).

Exposition « Du manuscrit au livre ». - Le 24 novembre 1959, M. Gernez, député-maire de Cambrai, a inauguré en présence du sous-préfet et d'un certain nombre de personnalités locales une exposition rassemblant sous le titre : « Du manuscrit au livre », les plus précieux des I.400 manuscrits conservés par la bibliothèque municipale, présentés pour la première fois au public de la ville.

A ces manuscrits avaient été joints quelques incunables illustrés et quelques-uns des premiers livres imprimés à Cambrai. Des panneaux explicatifs permettaient aux visiteurs de comprendre comment étaient réalisés les manucrits, d'avoir une idée de l'évolution de l'écriture et de l'enluminure au cours des siècles.

Un catalogue de l'exposition a été publié sous forme multigraphiée.

Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).

Exposition archéologique. - La salle d'exposition de la Bibliothèque municipale a été mise, du 6 au 23 décembre 1959, par la municipalité à la disposition de M. Eychart, professeur de dessin au Lycée Blaise Pascal et à l'École des beaux-arts. Celui-ci y a organisé une exposition archéologique et présenté, sous ce titre le résultat de plusieurs années de fouilles, faites au plateau des côtes de Clermont (au nord de la ville). Des plans, des relevés, des photographies aériennes permettaient de situer le cadre géographique. Dans les vitrines étaient exposés des éléments de sculpture en arkose, des tessons de diverses époques, des fragments de statuettes en terre blanche de l'Allier, un bouton en émail dans une bague de bronze, une pièce de monnaie (Aurélien 270-276), des morceaux de verrerie.

Un squelette attribué à l'époque néolithique était présenté dans son bloc de terre.

Troyes (Aube).

Association des amis de la Bibliothèque de Troyes. - L'assemblée générale annuelle de l'« Association des amis de la Bibliothèque de Troyes » a groupé une centaine de personnes, principalement des éducateurs, le 5 décembre 1959.

Le thème abordé concernait les journaux dits « pour enfants ». Au cours de la séance a été présenté le film de la Ligue de l'enseignement : « On tue à chaque page », complété par celui de l'Unesco : « A la découverte du livre ».

Versailles.

Dans la Galerie de l'Hôtel des Affaires étrangères s'est tenue, le 2I octobre, à 20 h 30, l'Assemblée générale de la Société des amis de la Bibliothèque. Au cours de cette réunion, qui groupait 130 personnes, Maurice Martin du Gard prononça sur l'Abbé Henri Bremond : Littérature, prière et poésie, une conférence fort applaudie, dont une partie annonçait le tome 2, à paraître prochainement, des Mémorables.

La ville de Versailles étant jumelée avec Giessen (Hesse) fut naturellement invitée à participer à la Grande semaine de culture française organisée, au pays natal de Friedrich Diez et de Justus Liebig, par la Deutsch-Französische Gesellschaft. Cette société d'amitié franco-allemande groupe à Giessen un nombre d'adhérents tel qu'elle peut se permettre d'entretenir une bibliothèque française, riche de plusieurs milliers de volumes, et accessible tous les jours ouvrables. A l'occasion de cette Deutsch-Franzôsische Woche, M. Breillat, conservateur de la Bibliothèque municipale de Versailles, a installé, dans le vaste hall de la nouvelle Bibliothèque de l'Université de Giessen, une Exposition, sur le thème, demandé par les autorités de Giessen : Versailles, la cité, dans le passé et dans le présent. Le matériel, plus de 120 pièces, livres, documents, gravures et plans, peintures anciennes et modernes, médaillons, affiches, photographies, disques, etc... avait été fourni par la bibliothèque de Versailles, les Archives municipales (conservateur : Mlle A. Joly), et le Musée Lambinet. Au cours de l'inauguration, première et solennelle manifestation de la semaine franco-allemande, le dimanche 29 novembre, M. Breillat, représentant la ville de Versailles, exposa le plan et la portée de cette exposition, qui tendait à montrer non seulement la création et les développements successifs d'une cité conçue par une pensée de « jardinier », en pendant au grand Parc, de l'autre côté du Château, mais à manifester la hardiesse et la nouveauté de l'urbanisme versaillais, dont les hautes leçons ont inspiré bien des architectes et modeleurs de villes, Haussmann ou Lenfant, de Paris à Washington. La Bibliothèque universitaire de Giessen avait aimablement fait multigraphier le catalogue de l'exposition, ainsi que le discours d'ouverture de M. Breillat.

Le Consulat général de France et l'Institut français de Francfort s'étaient fait représenter à l'inauguration de cette exposition, qui obtint le succès le plus vif, non seulement le premier jour (de 200 à 300 personnes), mais par la suite, puisqu'il fallut la prolonger, bien au-delà de la semaine prévue, jusqu'au 18 décembre.

Bibliothèques centrales de prêt.

Bas-Rhin.

Les 20 et 21 octobre 1959, en collaboration avec l'Inspection d'académie, le Service départemental de la jeunesse et des sports et les Services culturels de la préfecture du Bas-Rhin, la Bibliothèque centrale de prêt du Bas-Rhin a organisé un stage de formation à l'intention de ses dépositaires. Le nombre des participants avait été fixé à 60 stagiaires, dont 40 enseignants.

Le stage avait pour but la recherche en commun des moyens de former la jeunesse à la culture, en tenant compte des structures existantes et du niveau de culture des usagers du département. Les moyens envisagés étaient, d'une part, l'animation du livre, et notamment le montage d'une œuvre romancée avec exposition, projection, audition de disques formant un cycle culturel, d'autre part, la mise en valeur du livre et les moyens de publicité.

Mlle Delrieu, bibliothécaire de la Bibliothèque centrale de prêt du Bas-Rhin, M. Nazet, instructeur national de la jeunesse et des sports, ainsi que quatre autres instructeurs de la jeunesse et des sports, assurèrent l'encadrement de ce stage qui fut presque entièrement consacré à la préparation et à la présentation de montages d'œuvres littéraires.

Ce stage a permis de jeter les bases d'une collaboration plus étroite entre bibliothèques centrales de prêt, service départemental de la jeunesse et des sports, services culturels de la Préfecture et centre régional de documentation pédagogique régional en vue d'encourager l'organisation de cycles culturels par la mise en commun des moyens matériels au profit des animateurs ruraux. Il est apparu que de telles réunions, organisées en liaison avec tous les services éducatifs, constituaient un des moyens les plus efficaces de formation des dépositaires.

Bulletin de bibliobus.

A livre ouvert. N° 14. - Une reproduction de la première page de La Nef des fous, incunable attribué à l'imprimeur parisien Balsarin, orne la couverture du n° 14 d'A livre ouvert, le bulletin de liaison et d'information des bibliobus de l'Est. Au sommaire de ce fascicule, une présentation du mouvement d'éducation populaire « Peuple et culture », des entretiens avec des éditeurs et de jeunes écrivains champenois et vosgiens, une étude sur Luc Estang et les habituelles notes de lecture.

Bibliothèque de la Comédie-Française.

La Bibliothèque de la Comédie-Française s'est récemment enrichie d'un manuscrit de Lemazurier, qui fut secrétaire du Comité des Comédiens français au début du XIXe siècle. Le manuscrit est le relevé, d'après les registres de la Comédie, des représentations jusqu'à l'année 1798. Il contient notamment les programmes des années 1739-1740 et comble ainsi la lacune qui existait dans les registres pour ces années-là.

  1. (retour)↑  Voir : Mélanges, pp. 587-588
  2. (retour)↑  Voir : B. Bibl. France. 4e année, n° 6, juin 1959, p. 322.
  3. (retour)↑  Bibliothèque nationale. Paris. - Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859), exposition organisée pour le centenaire de sa mort. [Catalogue rédigé par Roger Pierrot et Mme Marie Cordroc'h avec la collab. de Edmond Pognon. Préf. de Julien Cain.] - Paris, Bibliothèque nationale, 1959, 20,5 cm, XII-58 p., 8 pl., couv. ill.
  4. (retour)↑  Voir B. Bibl. France, 4e année, n° 10, octobre 1959, p. 454.