Chronique des bibliothèques

Bibliothèque nationale d'Alger.

La Bibliothèque nationale d'Alger, installée dans ses nouveaux et vastes locaux du boulevard De Lattre de Tassigny, dont l'aménagement vient d'être terminé, a ouvert ses portes au public le lundi 12 mai 1958, en présence de M. le Recteur de l'Académie d'Alger, directeur général de l'Éducation nationale. La cérémonie d'inauguration solennelle a dû être reportée à une date ultérieure.

Dès maintenant, la Bibliothèque fonctionne normalement et rencontre un vif succès, tant auprès de la population algérienne que des nombreux visiteurs étrangers de passage à Alger. La section de prêt à domicile, nouvellement créée, est particulièrement fréquentée. Les différents services de la bibliothèque ont été l'objet d'émissions radiodiffusées et télévisées, qui seront d'ailleurs renouvelées et complétées, à l'occasion de l'inauguration.

Deux jours avant l'ouverture de la bibliothèque, le samedi 10 mai, a eu lieu une petite fête intime, d'un caractère spécifiquement algérien, et qui marquera dans les annales de l'établissement. A la demande du personnel musulman, il avait été décidé de faire un mechoui en l'honneur de la nouvelle bibliothèque. Dans une tranchée pratiquée sur la colline, derrière le bâtiment, un mouton bourré d'épices fut cuit à la broche, en plein air, et dûment arrosé de beurre fondu et de sauce tomate, par quatre cuisiniers aussi dévoués qu'improvisés. Porté par deux hommes sur une traverse de bois, le mechoui fut ensuite descendu boulevard De Lattre de Tassigny, en un cortège où figuraient l'Administrateur et le personnel de la Bibliothèque nationale. On le mangea - comme il se doit - avec les doigts en des agapes qui se prolongèrent jusqu'à une heure avancée de l'après-midi, au milieu des chants en arabe et en français et de la plus franche gaieté.

Ceux qui eurent la chance de participer à cette petite fête ne sont pas près d'oublier l'ambiance de camaraderie et d'entrain qui présidèrent à l'ouverture de la nouvelle Bibliothèque nationale d'Alger.

Bibliothèques universitaires.

Dakar (Afrique occidentale française).

A Dakar, du 13 mai au 30 juin 1958, la Bibliothèque de l'Université a participé à une exposition : « Que peut-on lire, où peut-on lire à Dakar ? » présentée dans le hall du Bureau de presse et d'information, sur l'initiative de M. Rousset de Pina, conservateur en chef, et de M. Paye, recteur de l'Université, avec la collaboration des bibliothèques et centres de lectures de Dakar : Alliance française, Archives du Haut-Commissariat, Association pour le développement des bibliothèques publiques en Afrique, Bureau d'information du Haut-Commissariat, Centre culturel des étudiants catholiques, Cercle militaire, Cercle de l'Union, Chambre de commerce, Collège moderne de jeunes filles, Conservatoire de musique, Église protestante, Fraternité Saint-Dominique, Grand Conseil, Institut français d'Afrique noire, Institut Pasteur, Laboratoire central d'élevage, Lycées Delafosse et Van Vollenhoven, Maison des jeunes, Mission catholique, Organisme de recherche pour l'alimentation et la nutrition, Service de la jeunesse et des sports du Sénégal, Service météorologique, Société africaine des pétroles.

Ce sont ainsi 25 participants qui ont répondu à l'appel manifestant à la fois l'activité des cercles privés ou confessionnels et celle des organismes officiels, celle des centres d'études et de recherches scientifiques et techniques.

Parmi les bibliothèques les plus importantes de Dakar, il faut citer la Bibliothèque de l'Université avec 65.000 volumes et I.552 périodiques, la Bibliothèque de l'Institut français d'Afrique noire (37.000 volumes, 2.800 périodiques ou collections), la Bibliothèque des Archives (2.000 ouvrages et 350 périodiques). En ce qui concerne la lecture publique, les bibliothèques les plus actives sont celles de l'Alliance française qui compte 9.000 volumes et qui est ouverte à tous et celle de la Maison des jeunes qui s'adresse plus spécialement à la jeunesse africaine; enfin, une initiative nouvelle et intéressante est à inscrite à l'actif du Service de la jeunesse et des sports du Sénégal, premier essai jusqu'ici fort encourageant de fournir des livres aux quartiers populaires ou excentriques de Dakar et de sa grande banlieue : dix dépôts de livres, alimentés périodiquement par un bibliobus et des caissettes de livres, fonctionnent actuellement grâce au dévouement des instituteurs.

Au total, 150.000 volumes et plus de 3.500 périodiques différents se sont ainsi révélés à la disposition des lecteurs de Dakar désireux de se renseigner, de s'instruire ou simplement de se distraire

Une vitrine de documents d'archives présentée par M. Charpy, conservateur des archives du Haut-Commissariat en Afrique occidentale française, faisait connaître un certain nombre de pièces illustrant l'histoire des bibliothèques en Afrique occidentale française et le rôle qu'ont joué les archivistes dans le développement de la lecture publique. On a pu voir notamment un inventaire de la Bibliothèque du Greffe de Saint-Louis du 18 Vendémiaire an XI, un arrêté du Gouverneur du Sénégal sur le service de la Bibliothèque de Saint-Louis (1849), un avis imprimé d'envoi de livres adressé par le Ministère de la marine et des colonies au Commandant de Gorée (1856), le règlement de la Bibliothèque communale de Dakar fondée en 1806 ainsi que le premier rapport daté de 1912 de l'archiviste de l'Afrique occidentale française sur la Bibliothèque du Gouvernement général

Cette exposition a rencontré un succès appréciable qui s'est traduit par le nombre de ses visiteurs : II.659 dont 5.402 Africains.

Plusieurs visites guidées ont été organisées à l'intention des représentants du Corps consulaire, des élèves des lycées, collèges et écoles de Dakar. Trois émissions ont été données à Radio-Dakar par M. Charpy, conservateur des archives, sur les pionniers de la lecture publique en Afrique occidentale française, et par M. Rousset de Pina sur les bibliothèques de Dakar et sur Boufflers, fabuliste et bibliothécaire.

A la clôture de l'exposition, la plupart des participants ont répondu à l'invitation qui leur avait été faite à la radio en vue de fonder, sous le signe du Chevalier de Boufflers, un groupement amical de bibliothécaires et de Dakarois amis des livres, qui s'est donné pour but de resserrer les liens noués au cours de cette manifestation et de coordonner leurs efforts et leurs informations pour un meilleur rendement de leurs ressources au profit des diverses catégories de lecteurs.

Strasbourg (Bas-Rhin).

Sur l'initiative et sous le patronage de la section d'Alsace de l'Association Guillaume Budé (dont le président, M. Maurice Roche, secrétaire général du Bas-Rhin, avait obtenu une importante subvention du Conseil général), une exposition consacrée à « l'Humanisme en Alsace » fut solennellement inaugurée le jeudi 12 juin, dans le cadre idéal du Musée de l'Œuvre Notre-Dame, et avec le concours du quatuor de Radio-Strasbourg qui donna un concert d'oeuvres de la Renaissance. L'exposition s'est poursuivie jusqu'au dimanche 27 juillet.

La grande majorité des objets exposés avait été fournie par les Musées de Strasbourg (M. Hans Haug, directeur) pour les tableaux, sculptures et objets d'art et par la Bibliothèque nationale et universitaire (M. Georges Collon, administrateur) pour les incunables, les livres illustrés du XVIe siècle et les portraits gravés. Mais de belles pièces étaient venues aussi du Musée du Louvre, de la « Staatliche Kunsthalle » de Karlsruhe, des bibliothèques municipales de Colmar, Haguenau et Sélestat, du Chapitre Saint-Thomas, des facultés de médecine, des sciences et de l'Observatoire de l'Université de Strasbourg.

Préfacé par M. Hans Haug, un catalogue soigné des 267 numéros de l'exposition a été établi par M. Jean Rott, conservateur à la Bibliothèque nationale universitaire et M. Victor Beyer, conservateur du Musée de l'Œuvre Notre-Dame 1. Les grandes divisions de la présentation : philologie humaniste et biblique, pédagogie, théologie, philosophie, morale, droit, politique, histoire, archéologie, architecture, littératures nationales, théâtre, musique, géographie, sciences exactes, sciences naturelles, médecine, instruments scientifiques, sont précédées chacune d'une introduction.

Bibliothèques municipales.

Avranches (Manche).

Une exposition d'art religieux s'est tenue du 13 juillet au 18 août 1958 dans les locaux de la Bibliothèque municipale d'Avranches. Elle rassemblait, dans un décor de reliures anciennes, bannières de procession, broderies, reliquaires, statues de bois, de pierre ou d'albâtre, peintures, ornements liturgiques, objets d'orfèvrerie, etc... provenant de collections privées ou d'églises de la région.

Caen (Calvados).

Une section pour enfants vient d'être créée à la Bibliothèque municipale de Caen, dans une salle équipée d'un mobilier neuf. Les lecteurs de 6 à 15 ans pourront y consulter sur place ou emprunter à domicile les albums, livres d'images, contes, romans, etc..., qui, au nombre de mille déjà, garnissent ses rayons. Elle a été mise en service le 24 juillet 1958 et sera ouverte les lundi, mardi et vendredi de 16 h. à 19 h.; les jeudi et samedi de 9 à 12 h. et de 14 à 19 h. Une sous-bibliothécaire municipale est affectée spécialement à ce service et chargée de guider les jeunes lecteurs.

La section de lecture publique des adultes, qui était logée depuis la destruction de la bibliothèque dans les locaux du Musée Laumonnier, a fait l'objet d'un transfert dans une salle voisine de la bibliothèque pour enfants et, comme elle, équipée d'un mobilier moderne. Sa réouverture a eu lieu le même jour.

Cherbourg (Manche).

La bibliothèque pour enfants de Cherbourg a ouvert pour la première fois ses portes aux jeunes lecteurs le 6 août 1958. M. Schmitt, maire de Cherbourg, accompagné de Mme Schmitt, avait tenu à accueillir les enfants au cours de la première heure d'ouverture. Les résultats déjà obtenus sont des plus encourageants malgré les nombreux départs en vacances.

Pour annoncer au public la création de cette bibliothèque, un stand avait été installé dans l'enceinte de la Foire-exposition de Cherbourg, du 26 juillet au 4 août.

Lyon (Rhône).

Les manifestations destinées à célébrer l'année du bimillénaire de la ville de Lyon (octobre 1957-octobre 1958) devaient se clore par quatre grandes expositions simultanées, ouvertes de juin à octobre : « Lyon romain » au Musée des Beaux-Arts; « Lyon au XVIe siècle » à la Bibliothèque municipale; « Lyon de la Révolution à nos jours » dans la chapelle du Lycée Ampère; « L'Urbanisme à Lyon depuis les origines » au Conservatoire. Elles ont été inaugurées les trois premières le samedi 28 juin, la quatrième le mercredi 9 juillet, par M. le Maire de Lyon.

Organisée par Mme Alice Joly, archiviste municipale, M. Henri Joly, conservateur en chef de la Bibliothèque municipale de Lyon et M. Jean-Louis Rocher, bibliothécaire, l'exposition présentée à la bibliothèque soulevait de difficiles problèmes. Devant l'impossibilité de comprimer en une vingtaine de vitrines cent ans de l'histoire de Lyon, dont le demi-siècle de son apogée, il a fallu sélectionner les aspects les plus marquants de la vie lyonnaise au XVIe siècle et, au prix d'éliminations successives, ne présenter, sous chacun de ses aspects, que des pièces originales contemporaines, choisies pour leur valeur d'évocation, leur rareté ou leur pittoresque. Six grandes divisions ont été adoptées :
I. Plans et vues. L'unique exemplaire de l'archétype dont dérivent tous les plans postérieurs, le plan d'Androuet du Cerceau a été prêté par le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale. A côté de lui figurent trois vues de Lyon jusqu'ici tout à fait inconnues, dessinées à la plume avant 1562 par un anonyme néerlandais et libéralement communiquées par la « Staatsgalerie » de Stuttgart; l'original du vénérable Plan scénographique, gravé et enluminé entre 1550 et 1556, exposé pour la première fois; tous les plans du XVIe siècle et les deux plus anciennes vues authentiques de la rive droite de la Saône : le bois de Bernard Salomon en tête de la Saulsaye de Maurice Scève, 1544 et le cuivre de Woeiriot, gravé en 1558.
2. La vie municipale. Documents d'archives, manuscrits et imprimés retracent le fonctionnement et l'histoire du Consulat (notamment les rouleaux enluminés des syndicats ou procès-verbaux d'élections), depuis les lettres patentes de Charles VIII de décembre 1495 jusqu'à l'édit de Chauny, décembre 1595; les affaires financières; les fondations du Consulat : l'Aulmosne generale et le Collège de la Trinité ; les foires, les banques, les métiers de la soie et du livre; le développement de la Réforme; les guerres de religion et la Ligue.
3. Les rois et Lyon. Entrées solennelles de Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II, Charles IX, Henri III et Henri IV, illustrées par des gravures, des publications de circonstance, des comptes de dépenses (notamment une supplique autographe de Bernard Salomon au Consulat, 1549, demandant à être payé des peintures qu'il a faites pour l'entrée d'Henri II). Dans cette section figurent également les portraits de François Ier et de Marguerite d'Angoulême, de l'atelier de Clouet, prêtés par le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale.
4. La vie intellectuelle. Symphorien Champier et Pierre Sala représentent la transition entre le Moyen âge et l'aube de la Renaissance avec les innombrables ouvrages dus au premier et le manuscrit du second : Prouesses des roys prêté par le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale où une grande miniature donne une vue précieuse de l'Antiquaille, de la cathédrale Saint-Jean et de l'archevêché vers 1519. Après eux sont présentés les écrivains qui séjournèrent à Lyon et s'y firent imprimer : Rabelais (pièces d'archives le concernant, édition originale de Gargantua, Fr. Juste, 1534), Lemaire des belges, Bonaventure des Periers, Marot, etc... Enfin les éditions princeps des trois poètes de la Renaissance lyonnaise : Pernette du Guillet, Maurice Scève et Louise Labé (le seul document manuscrit contemporain concernant la Belle Cordière, son testament, prêté par les Archives départementales, est exposé pour la première fois) avec celles de leur disciple Pontus de Tyard, suivies d'œuvres d'écrivains lyonnais contemporains.
5. Imprimeurs et éditeurs lyonnais peuplent deux grandes vitrines doubles où voisinent, à côté de la première impression de Guillaume Leroy en 1473, prêtée par la Bibliohèque municipale de Grenoble, les plus beaux livres sortis des ateliers lyonnais et notamment de ceux de Guillaume Rouillé et de Tournes. Deux vitrines de reliures montrent surtout ces décors mosaïqués de cires polychromes, qu'une vieille tradition n'avait pas tort d'attribuer aux ateliers lyonnais, notamment une reliure aux armes de Benoît Le Court, venue de la collection Baudrier, une autre aux armes de Gabrielle de Gadagne et celle d'un Livre d'Heures de la Primatiale.
6. La vie artistique enfin apporte une véritable révélation, avec les 36 panneaux peints de la collection J. Cailleux exposés pour la première fois et qui couvrent presque la totalité des parois du salon d'exposition. Leur confrontation avec les bois dont Bernard Salomon a illustré La Métamorphose d'Ovide figurée, publiée et republiée plusieurs fois par Jean de Tournes depuis 1557, comme avec ceux des Quadrins, des Marguerites, des Hymnes du temps, rend vraisemblable leur attribution au Petit Bernard dont ils seraient les seules peintures jusqu'à nous. D'autres illustrateurs du livre lyonnais sont représentés : Guillaume II Leroy, le Maître au nombril, le Maître à la capeline, Holbein, Faber, Woeiriot, Duvet, Cruche dit Vase et le grand architecte Philibert Delorme.

Des pièces de soieries, prêtées par le Musée des tissus, des faïences venues des Musées lyonnais ou de collections privées, des monnaies et des médailles du Musée des Beaux-Arts ou de la collection de M. Jean Tricou, achèvent d'orner cette exposition, la plus complexe et la plus importante de toutes celles qu'ait faites la bibliothèque de la ville.

L'essai d'éclairage de quelques vitrines par tubes fluorescents donne d'excellents résultats.

Un catalogue collectif 2 des quatre expositions est édité par l'imprimerie Audin. Les « Aspects de Lyon au XVIe siècle » y figurent de la page 33 à la page 109, avec 18 illustrations hors-texte, dont une en couleurs (l'un des panneaux attribués à B. Salomon).

Nîmes (Gard).

A l'occasion du centième anniversaire de la publication des Amoureuses (1858), premier livre d'Alphonse Daudet, une exposition consacrée à cet écrivain est présentée au Musée des Beaux-Arts, du 29 juin au 30 septembre 1958.

Elle a été réalisée en commun par la Bibliothèque et les musées de la ville, avec le concours de la Bibliothèque nationale, de la Bibliothèque de l'Arsenal, des bibliothèques municipales d'Arles, d'Avignon, de Montpellier, des Archives du Gard, du Musée du Louvre, du Musée Carnavalet, du Musée historique de Lyon, de la famille Daudet, de divers collectionneurs et bibliophiles, de sociétés d'éditions cinématographiques et de la Cinémathèque française.

Une section évoque la vie de Daudet (portraits de diverses époques, maisons où il a vécu, lieux où il a écrit ses livres). Parmi les documents présentés figure le célèbre portrait par Carrière (Musée du Louvre), le registre contenant l'acte de naissance de l'écrivain (Archives du Gard) et des lettres de Daudet ou adressées à lui par Zola, Edmond de Goncourt (Bibliothèque nationale, de l'Arsenal, d'Avignon, famille Daudet).

D'autre part, on a présenté, dans leur ordre chronologique, les nombreux ouvrages de l'écrivain : éditions originales, éditions rares ou illustrées. Le manuscrit du Nabab, généreusement prêté par Mme Lucien Daudet, et qui montre de façon particulièrement frappante le rôle de collaboratrice de Mme Alphonse Daudet, est entouré de documents qui en complètent la leçon : portraits des personnages authentiques qui ont servi de modèles pour la création des personnages du roman, documents se rapportant à l'adaptation théâtrale, caricatures.

L'œuvre du romancier a été popularisée aussi par le théâtre, grâce à des adaptations auxquelles il a souvent lui-même collaboré; on a essayé de le faire ressortir clairement par la présentation de documents dont beaucoup proviennent du fonds Rondel de la Bibliothèque de l'Arsenal : programmes, vues de scènes des pièces; pour Sapho, notamment que l'on voit passer du livre à la scène, puis à la scène lyrique, enfin au cinéma.

Une section cinématographique montre en effet comment, depuis l'Arlésienne, jusqu'aux Lettres de mon Moulin, l'œuvre de Daudet a bénéficié de ce nouveau moyen de diffusion qu'est le septième art.

Quelques objets anecdotiques ou imprévus complètent cette présentation : Tartarin en santon ou en carte postale, le fusil ayant appartenu à Reynaud, parent de Daudet et prototype de Tartarin, suites d'illustrations de Burnand, Collot, Touchagues, Dufy, disques, etc.

Tours (Indre-et-Loire).

La publication de l'ouvrage posthume de J.M. Rougé, Vieilles demeures tourangelles a fourni l'occasion à la Bibliothèque municipale de Tours de consacrer une exposition à la mémoire de cet attachant érudit, qui y fut bibliothécaire-adjoint de 1923 à 1940.

L'inauguration de l'exposition qui n'a duré qu'une semaine, a eu lieu le 28 juin 1958 en présence de M. le Préfet d'Indre-et-Loire, de M. Lepage, adjoint au maire de Tours, des membres du comité des « Amis de J.M. Rougé » et de nombreuses personnalités. A cette occasion, M. Maurice Genevoix, de l'Académie française, a évoqué la figure de J.M. Rougé et souligné l'intérêt de son livre, recueil de notices consacrées aux vieilles propriétés de Touraine et accompagnées de photographies.

Lecture publique.

Aube.

Les 4 et 5 juillet 1958 ont eu lieu à Troyes des journées d'étude sur l'animation des bibliothèques, organisées par le Bibliobus de l'Aube et le Service culturel de la jeunesse et des sports. Ce stage a réuni une dizaine d'instituteurs, responsables de dépôts du bibliobus dans le département. Son but était d'organiser une exposition vivante, donnant aux lecteurs le désir de lire les ouvrages mis à leur disposition.

Le sujet adopté : « l'Aviation » était assez vaste pour permettre la confection de panneaux ornés de documents illustrés, d'un film de vues fixes qui pourra être accompagné d'un commentaire oral et enfin d'un montage, sur bandes de magnétophone, d'importants extraits de différents auteurs, avec fonds musical.

Cette exposition sera prêtée avec les livres correspondants, à partir du Ier octobre, dans les communes qui en feront la demande.

Bulletins de bibliobus.

Le 8e numéro du bulletin multigraphié de la Bibliothèque centrale de prêt de Loir-et-Cher (juin 1958) : Le bibliobus et ses amis inaugure à la fois une nouvelle série et une nouvelle présentation. A côté des articles de fond (études sur la littérature pour enfants et les bibliothèques pour enfants), il contient un véritable manuel de bibliothéconomie à l'usage des dépositaires du bibliobus. Des renseignements sur le métier de bibliothécaire ainsi qu'une copieuse bibliographie sur les bibliothèques et les bibliothécaires, que ne consulteront pas sans profit les candidats aux examens, complètent ce numéro exceptionnel par le nombre de ces pages aussi bien que par la masse des informations qui s'y trouvent rassemblées.

  1. (retour)↑  L'Humanisme en Alsace. Exposition placée sous le patronage de l'association Guillaume Budé, section d'Alsace. Strasbourg, Musée de l'Œuvre Notre-Dame, juin-juillet 1958. [Catalogue établi par Jean Rott et Victor Beyer. Introd., par Hans Haug]. - Strasbourg, imp. des Dernières nouvelles de Strasbourg], 1958. - 2I cm., 47 p., fig., pl.
  2. (retour)↑  Lyon (Rhône). - Ville de Lyon. Exposition du Bimillénaire. Lyon antique. Aspects de Lyon au XVIe siècle. Lyon de la Révolution à nos jours. L'Urbanisme à Lyon. [Préf. par Louis Pradel. La Destinée de Lyon, par André Latreille]. - Lyon [impr. Audin], 1958. - 24 cm., XIV-193 p., pl., couv. ill.