Chronique des bibliothèques

Bibliothèques municipales.

Douai (Nord).

Ouverte le 5 octobre 1956, la. section réservée aux jeunes de la Bibliothèque municipale de Douai, les « Heures Joyeuses » a rencontré rapidement auprès- des lecteurs de six à quinze ans un accueil enthousiaste. Le cadre attrayant, la possibilité de choisir sur les rayons des ouvrages intéressants, attirent le jeudi en nombre croissant les jeunes lecteurs.

Parmi les dernières statistiques, nous relevons les chiffres suivants :
- jeudi 14 novembre 1957 : 19I lecteurs, 143 emprunteurs, 172 livres prêtés;
- jeudi 21 novembre 1957 : 151 lecteurs, 166 emprunteurs, 200 livres prêtés;
- jeudi 28 novembre 1957 : 233 lecteurs, 174 emprunteurs, 220 livres prêtés.

S'occuper de tout ce petit monde, l'attirer et le retenir à la bibliothèque, lui montrer tout ce que les livres peuvent lui apporter constituaient une tâche au-dessus des possibilités d'une seule employée.

Aussi la directrice de l'École normale d'institutrices et le directeur de l'École normale d'instituteurs de Douai, répondant à l'appel de la bibliothécaire, Mme Duhamel, ont accepté de mettre à la disposition des « Heures Joyeuses » pendant l'année scolaire, le jeudi après-midi, un groupe de leurs élèves de 4e année s'intéressant particulièrement aux bibliothèques enfantines.

Cette collaboration étudiée et mise au point avec les professeurs de pédagogie des deux établissements a eu pour résultat non seulement de permettre le fonctionnement normal du service, aux heures de grande affluence, mais encore de créer des activités annexes : « l'heure du conte » et les clubs de lecteurs.

Six élèves-maîtres sont responsables de « l'heure du conte ». Le jeudi de 15 à 16 heures dans une petite salle décorée et aménagée pour recevoir une trentaine d'auditeurs, deux normaliens à tour de rôle viennent conter une histoire. Le calendrier de ces contes est établi au début du trimestre ce qui permet de le faire insérer dans la presse locale et d'afficher le titre de l'histoire chaque semaine, dans la bibliothèque. Les conteurs s'ingénient à varier les présentations. Ainsi le conte de Noël en 1956 s'accompagnait d'une audition de disques. Une autre fois, les personnages apparaissaient sous la forme de silhouettes en carton.

L'intérêt des lecteurs les plus jeunes pour cette activité va grandissant. Les 30 places disponibles sont parfois insuffisantes : 34 enfants le jeudi 21 novembre, 39 le jeudi 28.

Trois équipes d'élèves-maîtresses prêtent également leur concours aux « Heures Joyeuses ». Elles s'occupent du service proprement dit de la bibliothèque, du matériel et des expositions, des clubs de lecteurs.

Le service de la bibliothèque est assuré par quatre futures institutrices; à tour de rôle deux d'entre elles initient les nouveaux lecteurs au fonctionnement des « Heures Joyeuses » tandis que les deux autres aident l'employée pour le prêt et la rentrée des livres, les inscriptions, les renseignements et parfois pour le maintien de la discipline. En outre, elles établissent à l'usage des enfants de courtes bibliographies sur certains sujets, que l'équipe chargée du matériel illustre. Le club « Exploration du monde » par exemple ayant consacré une de ses séances à la vie des Esquimaux, une liste illustrée de nos ouvrages sur les régions polaires et leurs explorateurs fut affichée.

Trois jeunes filles composent l'équipe chargée du matériel et des expositions. Dans un bureau mis à leur disposition, elles préparent des cartons permettant aux nouveaux venus de comprendre plus facilement le fonctionnement du prêt et l'utilisation du catalogue; elles illustrent des affiches pour la salle de lecture ou pour celle de « l'heure du conte »; elles confectionnent du matériel d'exposition.

Enfin, depuis le 24 octobre 1957, trois clubs de lecteurs animés chacun par deux normaliennes se réunissent à tour de rôle de 16 h. 15 à 17 h. i5, chaque jeudi Ce sont les clubs de « Poésie », des « Légendes de France et d'ailleurs », de l' « Exploration du monde ». L'accueil assez réservé des lecteurs à l'annonce de ces réunions s'est rapidement transformé. Le premier club de poésie ne groupait qu'une douzaine de jeunes, ils étaient trente-quatre trois semaines après. Enthousiastes, les jeunes poètes font maintenant des recherches pour découvrir le poème qu'ils illustreront ou qu'ils réciteront. Le club des « Légendes, coutumes et folklore », veut évoquer les différentes provinces de France à travers les légendes. « L'Exploration du monde », après avoir étudié la vie de l'esquimau, a pris, à la demande unanime, pour thème de la deuxième réunion le Maréchal Leclerc.

Les animatrices ne manquent pas d'apporter à chaque séance quelques livres traitant du sujet évoqué et pris sur les rayons de la bibliothèque.

Loin de considérer la collaboration qui leur était demandée comme un « pensum », les élèves-maîtres et les élèves-maitresses, animés du meilleur esprit, ont apporté à leur service toute la bonne volonté et tout l'enthousiasme de leur jeunesse.

Grenoble (Isère).

Depuis le Ier janvier 1957, la Bibliothèque municipale expose dans sa salle de lecture les principaux périodiques en cours. Ils sont disposés sur un grand chevalet et leur renouvellement a lieu chaque semaine d'après un classement par matières qui est le suivant : revues générales, philosophie, religion et sciences sociales, littérature et philologie, sciences, beaux-arts, histoire et géographie, revues dauphinoises. Le nombre des périodiques ainsi exposés est de 131. Après leur exposition, ils sont placés dans une armoire « Classoblic » qui se trouve dans la salle de lecture, ce qui facilite une consultation rapide des numéros anciens. A proximité du chevalet a été placé un support rotatif « Exo » où figurent avec leur cote tous les périodiques actuellement reçus par la bibliothèque, aussi bien ceux exposés, que ceux moins courants qui sont classés dans des casiers proches de la salle de lecture. Le lecteur peut ainsi se faire rapidement une idée de l'ensemble des publications reçues. Après un an de fonctionnement, ce système a donné d'excellents résultats : la consultation des périodiques a considérablement augmenté et l'attente pour le lecteur est devenue négligeable.

Tours (Indre-et-Loire).

La première exposition organisée par la Bibliothèque municipale de Tours dans ses nouveaux locaux a été consacrée à La Touraine, terre d'élection et d'inspiration à travers les oeuvres d'écrivains qui virent le jour ou qui établirent leur résidence dans cette contrée.

Elle a été inaugurée le 18 janvier 1957 en présence de nombreuses autorités départementales et municipales. Une place de choix a été réservée à Béranger, dont on commémorait en 1957 le centenaire de la mort. Un autre intérêt de l'exposition était d'évoquer des figures d'écrivains dont les liens avec la Touraine n'avaient pas toujours été mis en valeur. Par exemple, le séjour de Commines dans la prison de Loches, ceux de l'abbé de Saint-Pierre, de Rousseau, de George Sand, de Gustave Flaubert, à Chenonceaux, de l'abbé Barthélémy et de Beaumarchais, à Chanteloup, chez les Choiseul; au XIXe et au XXe siècles, enfin, outre Anatole France et Paul-Louis Courier à qui la Bibliothèque municipale de Tours avait déjà consacré des expositions, il faut encore citer les noms de Bergson, d'André Theuriet, de Maurice Bedel, de René Benjamin, etc., qui ont été attirés par la Touraine.