Normalisation et bibliothèques

L'article que Mlle Ruyssen et Mme Honoré ont consacré aux collectivités-auteurs dans le numéro 2 de ce Bulletin aura - s'il en était besoin - appelé l'attention des bibliothécaires sur la normalisation des règles de catalogues. Mais les normes parues, ou même en préparation, que le bibliothécaire doit connaître, ne se limitent pas au catalogage. C'est pourquoi nous voudrions en donner ici une liste brièvement commentée et mentionner les travaux poursuivis sur le plan international.

Au préalable, nous rappellerons, d'une manière très sommaire, ce qu'il faut entendre par normalisation; nous soulignerons la part que les bibliothèques publiques pourraient prendre dans la diffusion des normes; nous décrirons enfin l'organisation nationale française et l'organisation internationale.

« La normalisation a pour objet de définir, en considération d'une catégorie déterminée de besoins, une gamme correspondante de produits ou méthodes propres à les satisfaire (aptitude à l'emploi), en éliminant les complications et les variétés superflues (simplification), afin de permettre une production rationnelle sur la base des techniques valables du moment ».

« Les normes précisent des définitions, caractéristiques, dimensions, qualités, méthodes d'essai, règles d'emploi, etc... Ces différents éléments de la normalisation peuvent être formulés séparément ou combinés dans une même norme ».

Ces définitions figurent en tête du catalogue des normes françaises 1 que toute bibliothèque doit posséder et qu'il suffit de parcourir, même rapidement, pour apprécier le vaste domaine de la normalisation : A. Métallurgie. - B. Carrières, céramique, verre, réfractaires, bois. - C. Électricité. - D. Économie domestique, hôtellerie, ameublement, aménagements. - E. Mécanique. - F. Chemins de fer et tramways. - G. Textiles et cuirs. - H. Emballages et transports. - J. Construction navale et navigation fluviale. - K. Finances, banques, bourses, assurances. - L. Aéronautique. - M. Combustibles. - P. Bâtiment et génie civil. - Q. Papiers et cartons. - R. Automobile, motocycle, cycle. - S. Industries particulières : optique, photographie, cinématographie, acoustique, jeux et sports, matériel de lutte contre l'incendie, matériel médico-chirurgical. - T. Industries chimiques. - U. Matières et objets utilisés en agriculture. - V. Produits de l'agriculture, produits alimentaires. - X. Normes fondamentales, normes générales. - Z. Administration, commerce, documentation.

Une collection complète des normes françaises (4.200 environ ont été homologuées) est conservée à la Bibliothèque nationale, classée selon la classification adoptée par le catalogue officiel et peut être consultée au Département des périodiques. Il va sans dire que les bibliothèques ou centres de documentation techniques possèdent les normes afférant à leur spécialité. Mais il est des normes susceptibles d'intéresser un public assez large et qui mériteraient d'être mises à la disposition des usagers fréquentant par exemple les bibliothèques municipales, en particulier les normes relatives à l'économie domestique. Signalons à cet égard deux numéros spéciaux du Courrier de la normalisation, l'un intitulé : L'Homme de la rue (n° 115, janvier-février 1954), l'autre consacré à La Marque nationale NF (n° 127, janvier-février 1956) 2.

La marque NF, souvent couplée avec une autre marque collective, est une marque de conformité aux normes, créée par un décret-loi du 12 novembre 1938, mais en fait délivrée pour la 1re fois en 1946. Elle signale aux personnes intéressées par un produit ou un type d'appareil, ceux qui, après contrôle, sont garantis conformes aux normes françaises NF correspondantes : par exemple, cahiers scolaires, réfrigérateurs ménagers, papier Kraft, velours, appareils domestiques d'utilisation des gaz, etc... L'AFNOR réédite chaque année, à l'occasion du Salon des Arts ménagers, un Guide de l'Acheteur. Équipement ménager, qui donne la liste de tous les produits ou appareils titulaires de la marque NF.

L'Association française de normalisation a été créée en 1926. Elle est déclarée d'utilité publique depuis 1943 (décret du 5 mars).

Conformément aux articles 8 et 10 du décret du 24 mai 1941, ses attributions sont les suivantes :
« elle centralise et coordonne, sous l'autorité et le contrôle du Commissaire à la normalisation, tous les travaux et études concernant la normalisation;
« elle transmet aux bureaux de normalisation les directives reçues; elle leur prête son concours en vue de l'élaboration des projets de norme qui leur incombent; elle vérifie, notamment par la procédure de l'enquête publique, les projets établis par eux et les soumet à l'homologation ministérielle;
« en l'absence de bureau de normalisation qualifié, elle constitue des commissions techniques ayant pour mission d'établir des projets de norme;
« plus généralement, elle coordonne l'ensemble des activités qui tendent au développement de la normalisation et leur sert d'intermédiaire vis-à-vis des pouvoirs publics;
« elle représente la France auprès des organismes étrangers et aux réunions internationales concernant la normalisation; elle centralise en France la documentation sur les normes étrangères;
« elle joue enfin un rôle général de diffusion, d'information et de propagande pour tout ce qui concerne la normalisation ».

Le président actuel de l'AFNOR est M. Albert Caquot, membre de l'Institut, et le directeur général, M. Jean Birlé.

Le siège de l'Association est 23, rue Notre-Dame des Victoires, Paris 2e, téléphone CENtral 95-80. Son service de diffusion des normes françaises et étrangères (19, rue du Quatre-Septembre, Paris 2e, RIChelieu 60-55) assure la vente des normes françaises, étrangères et des recommandations ISO. On peut y consulter, outre les normes françaises, environ 35.000 normes étrangères et d'une manière générale les publications (périodiques, catalogues, etc.) des organismes étrangers de normalisation. Des délégations régionales existent à Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lille, Lyon et Nancy.

Le rôle de bureau de normalisation est assumé, en ce qui concerne la documentation, depuis décembre 1940, par une commission générale actuellement présidée, ès qualités, par M. Julien Cain, administrateur général de la Bibliothèque nationale, directeur des bibliothèques de France, et par un certain nombre de commissions techniques et groupes de travail de caractère permanent ou provisoire 3. Le programme de travail est arrêté par la commission générale. Tout projet de norme est préparé par un rapporteur, examiné par une commission ou un groupe de travail composé de bibliothécaires, de documentalistes 4, de fabricants, d'usagers, etc., représentant le secteur public comme le secteur privé, et mis au point par l'AFNOR qui se tient en liaison étroite avec la Direction des bibliothèques de France.

Une deuxième étape est constituée par l'enquête publique, c'est-à-dire la diffusion - par les soins de l'AFNOR - du projet de norme, auprès des bibliothèques, centres de documentation, et tous organismes intéressés par la norme, qu'ils soient à Paris, en province ou même hors du territoire métropolitain. A l'issue de l'enquête publique, dont la durée est de quatre mois, une commission dite « de dépouillement » se réunit et examine - sur présentation d'un rapporteur - les réponses faites à l'enquête et dont les auteurs sont admis à la discussion.

Le texte final est ensuite arrêté et transmis par l'AFNOR au Commissaire à la normalisation.

Celui-ci - actuellement M. l'ingénieur Salmon (10, cité Vaneau, Paris 7e) - est rattaché administrativement au Ministère de l'industrie et du commerce et agit comme délégué du ministre de l'Industrie et du Commerce et du ministre de l'Agriculture. L'homologation de la norme est prononcée sur sa proposition.

La liste des normes homologuées au cours de chaque mois est publiée au Journal officiel sous forme d'arrêté.

Les normes sont éditées dans le format 21 X 27 cm par l'AFNOR et signalées périodiquement dans le Bulletin mensuel de la normalisation française qui est une des deux publications périodiques de l'AFNOR, l'autre, de beaucoup la plus importante, étant le Courrier de la normalisation 5, revue bimestrielle, dont les numéros sont très souvent consacrés à une branche de la normalisation (Fonderie, Électricité, etc.).

L'AFNOR représente la France au sein de l'Organisation internationale de normalisation, ISO (International organization for standardization).

La normalisation internationale a pris naissance en 1926 avec la création de la Fédération internationale des associations nationales de normalisation, ISA (International federation of the national standardizing associations).

L'ISO a succédé à l'ISA en 1947.

Trente-sept pays sont représentés à l'ISO au 1er avril 1956.

Allemagne - Australie - Autriche - Belgique - Brésil - Bulgarie - Canada - Chili - Danemark - Espagne - États-Unis d'Amérique - Finlande - France - Grèce - Hongrie - Inde - Indonésie - Irlande - Israël - Italie - Japon - Mexique - Norvège - Nouvelle-Zélande - Pakistan - Pays-Bas - Pologne - Portugal - Roumanie - Royaume-Uni - Suède - Suisse - Tchécoslovaquie - Turquie - Union sud-africaine - U. R. S. S. - Yougoslavie 6.

Le secrétariat général de l'ISO est à Genève. Les langues officielles sont l'anglais, le français, le russe.

Des comités techniques travaillent sous l'autorité du Conseil de l'ISO. Un comité ISA 46 avait été créé en 1937 par accord entre l'Institut international de documentation (aujourd'hui Fédération internationale de documentation, F. I. D.) et la Fédération internationale des associations de bibliothécaires (F. I. A. B.). Le secrétariat en était assuré par le Deutscher Normenausschuss à Berlin. Il a été remplacé après la 2e guerre mondiale par le comité ISO TC 46 - Documentation - dont le secrétariat a été confié aux Pays-Bas (Nederlands Instituut voor Documentatie en Registratur - N. I. D. E. R. -) à la Haye. Sont membres participants du comité 46, les pays suivants :

Allemagne - Autriche - Belgique - Danemark - Finlande - France - Hongrie - Inde - Israël - Italie - Pays-Bas - Portugal - Espagne - Suisse - Suède - Tchécoslovaquie - Union sud-africaine - Royaume-Uni - États-Unis.

Sont membres observateurs, les pays suivants :
Australie - Chili - Grèce - Irlande - Japon - Mexique - Nouvelle-Zélande - Norvège - Pologne - Roumanie - U. R. S. S. - Yougoslavie, ainsi que l'Unesco, la F. I. D., la F. I. A. B., etc.
Le comité ISA a tenu trois réunions : Paris : août 1937, Londres : 27 et 28 septembre 1938, Zurich : 11 août 1939.
Le comité ISO TC 46 7 a tenu cinq réunions : La Haye : 17 au 19 juin 1948, Ascona : 28 au 30 avril 1950, Rome : 22 septembre 1951, Copenhague : 6 au 8 octobre 1952, Bruxelles : 14 au 16 juin 1954.
A l'issue de la réunion d'Ascona, la création d'un sous-comité : Reproduction documentaire 8 (ISO TC 46 SC 1) a été décidée et le secrétariat confié à la France (AFNOR).

Sont membres du sous-comité les pays suivants :
Allemagne - Autriche - Belgique - Danemark - Espagne - États-Unis - France - Hongrie - Inde - Italie - Pays-Bas - Portugal - Royaume-Uni Suède - Suisse - Union sud-africaine - U. R. S. S. - Yougoslavie.
Le sous-comité travaille en liaison avec le comité ISO TC 42 - Photographie - dont le secrétariat est assuré par l'American standards association aux États-Unis.

Le sous-comité s'est réuni à Rome le 22 septembre 1951, à Paris du 28 au 30 avril 1952 et du 1er au 4 juillet 1953, à Bruxelles du 10 au 12 juin 1954, et enfin à Paris du 2 au 4 juin 1955.

Les questions inscrites au programme de travail de l'ISO TC 46 font, suivant leur ordre de priorité, l'objet d'un avant-projet établi par un comité membre ou par le secrétariat assisté ou non d'un groupe de travail.

Après consultation des comités membres et compte tenu de leurs commentaires, l'avant-projet est modifié et le plus souvent remplacé par un second avant-projet soumis, à son tour, aux comités membres.

Lorsque l'avant-projet a été approuvé, il est envoyé par le secrétariat général de l'ISO, comme projet de recommandation, à tous les comités membres de l'ISO, y compris ceux qui n'appartiennent pas au comité 46. Si la majorité des comités nationaux accepte le projet de recommandation, celui-ci est alors soumis à l'approbation du conseil de l'ISO, puis publié.

Sur 18 recommandations ISO publiées au 1er avril 1956, on notera que 4 sont issues des réunions du comité ISO TC 46, ce qui témoigne du travail accompli par ce comité.

Les recommandations ISO n'ont pas un caractère impératif. Établies en tenant compte des normes nationales existantes, elles constituent des principes de base pour une normalisation nationale à fixer et peuvent être à l'origine de certaines révisions. C'est ce que nous pourrons constater en faisant l'inventaire des normes françaises et des recommandations internationales relatives à la documentation et aux bibliothèques.

1. Périodiques

a) Code d'abréviations pour titres de périodiques 9.

L'Institut international de coopération intellectuelle (I. I. C. I.) publiait en 1930 le Code international d'abréviations des titres de périodiques complété en 1932 par un Supplément.

Les experts, au nombre desquels figurait M. Henri Lemaître, avaient pris pour base de leurs travaux, d'une part le système de la World list of scientific periodicals (1re édition parue en 1925-1927), d'autre part le système allemand (DIN. Vornorm 1502).

Le code de 1930 publiait des règles générales et des règles particulières complétées par une liste d'abréviations de noms génériques, d'abréviations par contraction et d'abréviations de noms géographiques, enfin par la liste officielle américaine d'abréviations des états des États-Unis.

Ces listes étaient reproduites dans le supplément de 1932 avec quelques adjonctions ou rectifications et complétées par une liste d'exemples « de mots les plus usités dans les titres de périodiques et de leurs abréviations ».

Il était recommandé que les règles du code « soient strictement appliquées dans tous les pays et qu'elles servent de base pour établir les listes d'abréviations, pour les différentes branches de la science... ».

C'est à ce code que renvoyait la publication de l'Office international de chimie sur La rédaction, la présentation et la publication des mémoires dans les périodiques, parue à Paris en 1934. Le code de l'I. I. C. I. était également adopté, avec quelques variantes, par le Répertoire des périodiques de langue française, publié par Pierre Caron et Marc Jaryc à Paris en 1935.

Les règles internationales relatives à l'abréviation de titres de revues furent inscrites, en priorité, au programme de travail du comité ISA 46 et un projet ISA 1 fut soumis à la réunion de 1938.

Les associations nationales de normalisation d'Allemagne, des États-Unis, d'Italie, des Pays-Bas, de Suisse et d'U. R. S. S. ayant donné leur accord, le texte de la recommandation fut publié en allemand, anglais et français, dans le bulletin ISA 23 (non daté; vers mars 1940). C'était, avec quelques additions et corrections de détail, le texte de l'I. I. C. I. Il comprenait une annexe intitulée : « Mots génériques et mots pour notions géographiques souvent employées ».

Dès 1938, l'International bibliography of historical sciences, puis en 1939, la World list of historical periodicals and bibliographies, avaient adopté le code de l'I. I. C. I., s'en écartant toutefois dans certains cas, afin de ne pas déroger trop radicalement aux habitudes nationales et aux systèmes pratiqués.

Le 31 mai 1944, une norme française NF Z 44-002 fut homologuée et publiée sous le titre : Code d'abréviations des titres de périodiques en langue française. Sa préparation remontait à 1941. Le texte suivait aussi strictement que possible le code de l'I. I. C. I.

Lorsque le comité ISO TC 46 remplaça le comité ISA 46, le texte de base fut celui du Bulletin ISA 23. Le code d'abréviations des titres de périodiques figura à l'ordre du jour des réunions du comité en 1948, en 1950, en 1951 et en 1952. La recommandation internationale ISO/R 4 n'a vu le jour qu'en mars 1954, approuvée par 20 comités membres, sous le titre : Code international pour l'abréviation des titres de périodiques.

Cette recommandation a apporté quelques modifications au code de l'I. I. C. I. de 1930-1932.

La différence la plus importante entre l'I. I. C. I. et l'ISO qui limite la portée de la recommandation est dans le caractère trop général de la méthode d'abréviations proposée.

« La méthode générale d'abréviations - dit l'ISO - consiste à supprimer les dernières lettres du mot - au moins deux - et à les remplacer par un point ». L'I. I. C. I. suivi par la World list of scientific periodicals (la 3e édition parue en 1952 comporte plus de 50.000 titres) admettait, à titre exceptionnel, que soient conservées certaines abréviations par contraction, dont une liste était jointe. En outre, toujours selon l'I. I. C. I. « quelques-uns des noms génériques les plus fréquents de périodiques, c'est-à-dire des mots tels que : Journal, Zeitschrift, sont abrégés davantage ». Une liste de sigles était jointe. L'ISO ne mentionne ni les abréviations par contraction, ni les sigles; on ne saurait considérer qu'il les proscrit. Mais il n'en a pas publié la liste.

Une liste d'abréviations conventionnelles de noms génériques de périodiques a été préparée (octobre 1955) par l'AFNOR à la demande du Comité ISO TC 46, avec la collaboration des éditeurs de la World list of scientific periodicals, de la World list of historical periodicals and bibliographies, de la Liste mondiale des périodiques spécialisés dans les sciences sociales (1953), de World medical periodicals (1953).

Une option entre deux abréviations possibles a été admise, par exemple A. ou Ann. pour « Annales ».

Lorsque la recommandation aura été adoptée, et lorsque les différentes normes nationales auront été établies ou révisées, en conformité avec les règles internationales (ce sera le cas de la norme NF Z 44-002), on ne pourra éviter qu'un titre de périodique ne soit abrégé différemment suivant les pays et les personnes. A cet inconvénient, l'I. I. C. I. avait cherché un remède partiel en publiant « quelques exemples de mots les plus usités dans les titres de périodiques et leurs abréviations ». L'établissement d'une telle liste devrait être reprise par l'ISO, mais il est certain que seul un enregistrement des titres abrégés de périodiques pourra permettre une unification plus totale. D'où l'intérêt des « listes mondiales » citées plus haut.

b) Présentation des périodiques.

Commencés en 1948 à La Haye, les travaux de normalisation internationale ont abouti à l'adoption, par le Conseil de l'ISO en septembre 1954, d'une recommandation relative àla présentation des périodiques ISO/R 8 10 parue en octobre 1955.

Une norme française NF Z 41-001 (septembre 1942) traite de la même question : « Présentation des revues ». Le paragraphe 3 du chapitre II a été remplacé par la norme NF Z 44-003 (avril 1954) relative à la manchette bibliographique de revues.

La révision de la norme NF Z 41-001 ne sera poursuivie que lorsque les recommandations internationales concernant le sommaire, l'index, la table des matières des périodiques, auront été adoptées.

c) Manchette bibliographique.

La manchette bibliographique est le groupement, sur chaque fascicule d'une revue, en un endroit bien apparent, de toutes les données bibliographiques essentielles qui constituent l'état civil de ce fascicule.

La normalisation porte sur la place de la manchette bibliographique, sur la nature des mentions qu'elle doit fournir et sur leur ordre de succession.

Les données relatives à la manchette bibliographique figuraient déjà dans la norme NF Z 41-001 - Présentation des revues, chapitre 3. Cette norme étant en révision sur d'autres points, il a semblé utile d'en extraire les données dans une nouvelle norme qui soit en harmonie avec le projet de recommandation internationale n° 31 du 15 septembre 1953, issu du projet ISA 2 (1938). La nouvelle norme porte la référence NF Z 44-003. Elle a été homologuée le 30 avril 1954. Cette norme, on doit le constater, ne bénéficie que d'une application limitée jusqu'à ce jour.

d) Sommaire de périodiques.

Le projet de recommandation mis au point lors de la réunion de Copenhague, en octobre 1952, a été mis en circulation en 1954 auprès des membres de l'ISO sous le n° 40. Il a été approuvé par le conseil en septembre 1955 et doit paraître prochainement comme recommandation ISO/R 18.

e) Index et table des matières des périodiques.

Cette question demeure inscrite au programme de travail de l'ISO TC 46. Deux avant-projets, l'un relatif à la table des matières, l'autre à l'index, avaient été examinés à Copenhague en 1952. Seules les définitions de l'index et de la table des matières y avaient été adoptées.

f) Présentation des articles de périodiques.

La 1er avant-projet date de juillet 1952, le second de janvier 1953 (n° 268). Celui-ci modifié à son tour, conformément aux résultats de la 5e réunion tenue à Bruxelles en juin 1954 (n° 322), a fait l'objet de nombreuses observations de la part des membres du comité et le secrétariat de l'ISO TC 46 a établi un nouveau texte (n° 379 du 24 mars 1956).

2. Bibliographie

a) Références bibliographiques.

L'origine de cette question remonte au projet ISA n° 3 de septembre 1938 : « Indications bibliographiques de titres » et au projet ISO 46 5-47 : « Directives générales pour les indications de titres de littérature », étudié à La Haye en 1948.

A Rome en septembre 1951, devant l'impossibilité d'arriver à un accord, il fut décidé de diviser le sujet en deux parties : « Citations bibliographiques » et « Références bibliographiques ». Après de nombreuses vicissitudes, qu'il serait trop long de rappeler, un projet de recommandation ISO n° 23 « Citations bibliographiques » (22 mai 1953) et un projet de recommandation n° 24 « Références bibliographiques » (31 août 1953) furent mis en circulation auprès des membres de l'ISO. Ces deux textes n'ayant pas recueilli la majorité, un groupe de travail, réuni à Bruxelles en juin 1954, compte tenu des commentaires présentés par les pays membres, prépara un nouveau projet. Une nouvelle réunion du groupe ayant paru nécessaire, celui-ci se réunit à Bruxelles en octobre 1955 et réexamina l'ensemble du problème « Citations et références bibliographiques ». Le groupe bénéficia notamment de la présence d'un délégué des États-Unis et du secrétaire du Comité d'experts institué par la Fédération internationale des associations de bibliothécaires, pour les règles de catalogage. On décida de renoncer à la distinction entre citations et références bibliographiques et de préparer un projet sur les références bibliographiques, dont seule la 1re partie « éléments essentiels » fut mise au point. Ce projet, qui marque un progrès considérable sur les projets antérieurs, circule actuellement entre les membres de l'ISO. Il a été agréé, avec quelques réserves, par la France. Si le nouveau projet de recommandation est adopté par l'ISO, le comité ISO TC 46 devra mettre à l'étude la 2e partie, tout en évitant l'écueil de faire de celle-ci un véritable code de catalogage.

Les travaux de l'AFNOR se sont déroulés parallèlement aux travaux internationaux. Divers documents ont été successivement établis. La question devra être entièrement reprise lorsque l'accord aura été fait internationalement sur les éléments essentiels de la référence bibliographique.

b) Fiches bibliographiques et analytiques.

Les problèmes relatifs à la fiche d'éditeur, au papillon analytique et à la fiche bibliographique avaient fait l'objet d'un Bulletin ISA n° 22. Le format normal A7 (74 X 105 mm), le format international de la fiche de bibliothèque (75 X 125 mm) et le format normal A6 (105 X 148 mm) avaient été retenus. La question demeure inscrite au programme de travail de l'ISO.

Deux normes françaises ont été homologuées : celle relative aux formats NF Q 31-003 (ancien Q 1-8) du 30 avril 1943 11 et celle relative aux caractéristiques des catégories de papiers pour lesdites fiches NF Q 11-007 (ancien Q 2-46) de février 1944.

c) Analyses et résumés d'auteurs.

Sous le titre : « Normalisation des comptes rendus analytiques », le secrétariat de l'ISO TC 46 avait publié le 15 juillet 1952 un avant-projet (n° 192). Le comité décida à Copenhague, en octobre 1952, de prendre celui-ci comme base de travail, ainsi que le Guide pour la rédaction des résumés d'auteurs, publié par l'Unesco en 1951 12. Un nouvel avant projet (n° 264) fut établi le 30 décembre 1953, à l'issue d'une réunion de groupe de travail à Paris, les 9 et 10 octobre, et examiné à Bruxelles en juin 1954, ainsi que les commentaires des comités membres.

Une nouvelle rédaction (n° 282) portant sur les analyses et les résumés d'auteurs et émanant du Royaume-Uni fut prise comme base de discussion. La rédaction issue des travaux de Bruxelles fut diffusée par l'ISO TC 46 à la date du 1er décembre 1954 (n° 317). Des observations ont été présentées par des comités membres et deux nouveaux textes ont été diffusés le 15 avril 1956.

Les définitions adoptées à Bruxelles étaient les suivantes :
Un résumé d'auteur indique de façon brève, mais dans son ensemble, le contenu de l'article ou de l'ouvrage qu'il accompagne; il est établi par l'auteur ou avec son accord.
Une analyse indique de façon brève et souvent sélective, le contenu ou certains éléments du contenu d'un article ou d'un ouvrage, elle est accompagnée de la référence bibliographique.
Un accord préalable s'impose sur les définitions et les termes français et anglais : analyse (abstract) et résumé d'auteur (synopsis), mais aussi analyse documentaire, compte rendu analytique, summary, etc., et le terme français « synopses » adopté par les uns, rejeté par les autres, et désignant les références bibliographiques et résumés d'auteurs placés en tête d'un fascicule de périodique et se référant aux articles dudit fascicule 13.
La normalisation des analyses est loin d'avoir franchi les étapes énumérées par Suzanne Dufour Estradère, dans l'article qu'elle a consacré en 1954 à l'analyse documentaire 14.

3. Règles de catalogage 15

On sait que le travail préparatoire est assuré, dans ce domaine, par la Commission du code de catalogage dont le siège est à la Direction des bibliothèques de France et qui comprend, en particulier, des bibliothécaires de la Bibliothèque nationale et de la Bibliothèque de l'Université de Paris.

Un premier projet fut élaboré en 1935 sous le nom de « Code de catalogage des imprimés communs » (PR Z 45-003). Ce projet était rédigé sous forme d'un « Dictionnaire des cas ». La présentation retenue pour le projet en cours est systématique.

Au fur et à mesure qu'ils seront mis au point, les différents chapitres seront homologués. Un seul a vu le jour : c'est celui qui concerne le choix des vedettes collectivités-auteurs, NF Z 44-060, homologué le 31 octobre 1955.

Le dépouillement de l'enquête publique concernant la « rédaction de la notice » est terminé. L'homologation de la norme est prévue pour le courant de 1956.

Quant au projet (PR Z 44-070) portant sur le catalogue alphabétique de matières, l'enquête en est close et la commission de dépouillement se réunira prochainement.

L'étude de la vedette-auteur et de la vedette-anonyme a été amorcée. Elle sera poursuivie au cours des mois à venir.

Sur le plan international, on sait que la Fédération internationale des associations de bibliothécaires a constitué, en 1954 à la réunion de son Conseil qui s'est tenu à Zagreb, un comité d'experts. Les conclusions du rapport présenté par ce comité après plusieurs réunions à Bruxelles en septembre 1955, seront publiées dans le Bulletin de l'Unesco à l'intention des bibliothèques, le texte complet du rapport devant paraître dans Libri.

(A suivre)

  1. (retour)↑  Normes françaises. NF. Catalogue, 18e éd., 1955. - Paris, Service de diffusion de l'Association française de normalisation, 1955. - 27 cm, 342 p.
    (Le Tarif en constitue une annexe séparée).
  2. (retour)↑  Sur la normalisation en général, voir : Maily (Jacques). - La Normalisation... Paris, Dunod, 1946. - 24 cm, 475 p.
  3. (retour)↑  M. R. Frontard, directeur administratif, est, à l'AFNOR, chargé de la normalisation de la documentation, avec la collaboration de M. Giret (138, rue Montmartre, Paris 2e, Central 11-80).
  4. (retour)↑  d'archivistes, lorsqu'il s'agit de la reproduction documentaire.
  5. (retour)↑  Abonnement annuel couplé avec abonnement au Bulletin mensuel de la normalisation française : 2.000 F.
  6. (retour)↑  A titre d'exemple, mentionnons les noms suivants : Deutscher Normenausschuss, DNA (normes DIN). - Institut belge de normalisation, IBN (normes NBN). - American standards association, ASA (normes ASA). - British standards institution, BSI (normes BS). - Association suisse de normalisation (normes SNV).
  7. (retour)↑  Le Comité 46 a établi en 1954 un rapport publié en anglais et français, avec l'aide de l'Unesco sous le titre : Standardization in the domain of documentation. Normalisation dans le domaine de la documentation. - La Haye, 1954. - 21 cm, 60 p. (Y sont publiés la recommandation ISO/R 4 et trois projets relatifs à la présentation des périodiques, aux citations et aux références bibliographiques; les deux derniers projets n'ont pas été adoptés).
  8. (retour)↑  Voir le chapitre consacré à « La Normalisation dans la reproduction des documents » dans le Manuel de reproduction et de sélection de documents de la F. I. D.
  9. (retour)↑  Voir : Poindron (P.). - La Recommandation ISO-R 4. Code d'abréviations des titres de périodiques. (In : Courrier de la normalisation. N° 116, mars-avril 1954, pp. 117-181, fig.).
    Kent (Francis L.). - Periodica abbreviata and international standardization. (In : The Journal of documentation. Vol. 10, n° 2, June 1954, pp. 59-64).
  10. (retour)↑  Voir : Armengaud (J.). - La Recommandation ISO/R 8. La présentation des périodiques. (In : Courrier de la normalisation. N° 124, juillet-août 1955, pp. 416-420, fig.).
  11. (retour)↑  Fiche bibliographique (75 X 125 mm). - Fiche analytique (125 × 200 mm); dans le cas où un format inférieur à 125 × 200 mm est nécessaire, l'emploi du format 105 × 148 mm non normalisé est recommandé.
  12. (retour)↑  Voir également : Conférence internationale sur l'analyse des documents scientifiques, convoquée par l'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture, à Paris du 20 au 25 juin 1949. Rapport final. - Paris, Unesco, 1951.
  13. (retour)↑  Ce que l'ISA - Bulletin 22 et la norme Z 41-001 - appelait papillon analytique. Cette question a particulièrement retenu, en France ces dernières années, l'attention de l'Union française des organismes de documentation (U. F. O. D.) et de la Commission de documentation du Comité national de l'organisation française (C. N. O. F.).
  14. (retour)↑  (In : A. B. C. D. N° 14, mars-avril, pp. 371-390 et n° 15, mai-juin 1954, pp. 421-435).
  15. (retour)↑  Voir : La Normalisation des règles de catalogage en France. Communication de l'A. B. F. Rapporteur M. P. Poindron. (In : Congrès international des bibliothèques et des centres de documentation. Bruxelles, 11-18 septembre 1955. Vol. II. A. Communications... - La Haye, Martinus Nijhoff, 1955, pp. 150-152).
    Voir : Salvan (Paule). - La Révision des règles de catalogage en France (article à paraître dans le Bulletin de l'Unesco à l'intention des bibliothèques).