La condition littéraire

la double vie des écrivains

par Baptiste-Marrey, Nicolas Hubert

Bernard Lahire

Paris : La Découverte, 2006. – 619 p. ; 24 cm. – (Textes à l’appui. Laboratoire des sciences sociales). – ISBN 2-7071-4942-X : 25 €

Le pantalon de Mandelstam

Les 619 pages consacrées par Bernard Lahire à La condition littéraire ou la double vie des écrivains, impressionnent par leur nombre, leur poids, le sérieux de l’information, la rigueur de l’enquête, la patience de l’enquêteur, sa méthodologie, etc. Le fait que les auteurs (longuement) interrogés par le sociologue résident en Rhône-Alpes, même si le centre médiatique de la vie littéraire et le siège des grandes maisons d’édition sont toujours à Paris, ne nuit pas à l’exemplarité ni aux résultats de l’enquête : ils seraient sans doute identiques si elle avait été étendue à toute la France. Saluons donc cette avancée de la décentralisation, même si, pour les résidents de la capitale et de sa proche banlieue, les seconds métiers (mais qu’est-ce que le « métier » d’écrivain ?), ceux liés au livre et aux médias, avec leurs inévitables compromissions, y sont plus accessibles qu’à Lyon ou Grenoble : journalismes divers, critiques ouvreuses de portes, directions de collection, comités de lecture (les portes sont enfoncées), jurys enfin. Des pouvoirs, des carrières se construisent ainsi et, sauf accident, se perpétuent.

Ce qui est posé tout au long de cette étude, c’est la question du professionnalisme des auteurs et de leur production, et ceci dès la quatrième de couverture : « Ce livre fait apparaître la singularité de la situation des écrivains, acteurs centraux de l’univers littéraire [bizarre définition pour Rimbaud ou Simone Weil !], ils sont pourtant les maillons économiquement les plus faibles de la chaîne que forment les différents “professionnels du livre”. »

Qu’est-ce qu’un écrivain professionnel ? Un homme, ou une femme (il y a douze femmes sur les quarante et un auteurs interrogés) qui cherche à « vivre de sa plume » (parfois de ses plumes) et qui le plus souvent n’y parvient pas. Qu’est-ce qu’un écrivain ? Un homme ou une femme qui cherche à bâtir une œuvre singulière, parfois à transcrire une voix, éphémère ou non – dont le développement lui est au départ inconnu –, une œuvre que personne ne lui a demandée, dont nulle étude de marché n’a révélé le besoin, nul éditeur passé commande : une offre sans demande en somme, qui peut rester, achevée ou inachevée, dans une caisse ou un grenier, longtemps après la mort de son auteur (exemples : Saint-Simon, ou Emily Dickinson, ou même Kafka). Peut-être éternellement, comme la première version des Sept piliers de la sagesse ou La chasse spirituelle, volées, perdues, détruites, en tout cas disparues 1.

La galerie d’une quarantaine d’auteurs constitue la partie la plus intéressante, et sans doute la plus neuve, du livre de Bernard Lahire par le nombre et la variété des personnes interrogées et par l’exhaustivité de leurs propos (enregistrés ?). Certains sont connus, voire célèbres et ont une œuvre importante derrière eux. D’autres sont plus confidentiels ou à leurs premiers essais. Tous se livrent à l’exercice avec sincérité, heureux apparemment d’être (enfin ?) questionnés sur ce qui, pour eux, est l’essentiel de leur vie, comme si l’indéfini de leur situation sociale leur pesait et qu’ils étaient soulagés de pouvoir exprimer librement leurs incertitudes, leur malaise, leurs rêves, leur combat, leur désarroi et parfois leur angoisse.

Chacun (chacune) est évidemment singulier, mais la majorité d’entre eux exprime le même désir, la même envie : vivre, même pauvrement, à l’écart du monde (l’une va se réfugier dix heures par jour dans la chambre d’un hôtel d’autoroute), dans le silence, délivré de toute contrainte sociale ou familiale, seul(e) avec son papier blanc ou son ordinateur, à écouter la musique des mots qui sourd de lui-même, auscultant son moi, différent de tous les autres moi, retranché dans l’imaginaire et le face à soi, et ses richesses, et ses vides, et ses manques…

Le second métier, pour beaucoup nécessaire (ou celui du conjoint ou de la conjointe), et justement parce qu’il est nécessaire, est vécu par beaucoup, sinon par tous, comme une insupportable contrainte, un temps perdu, gâché, qui rompt la continuité de l’écriture, suspend l’imagination : un malheur au quotidien, dont l’influence sur la création n’est que négative. Deux activités cloisonnées qui n’influent pas l’une sur l’autre (cf. Yves Bichet p. 397 à 402).

Moine laïc dans un scriptorium individuel – tel paraît être le rêve commun. Ce qui m’a étonné. Leur second métier, qui est souvent l’enseignement, parfois les sempiternels ateliers d’écriture, n’est pas considéré comme une chance d’entrer en contact avec le réel, l’univers et ses miracles, la société dans son infinie diversité, et au-delà, avec les guerres ou leurs témoins, les tragédies sociales et politiques, d’hier ou d’aujourd’hui. Leur clôture mallarméenne ignore le tohu-bohu de l’histoire, ignore même, ou veut ignorer, l’aventure aventureuse et ses imprévus, comme si le bruit et la fureur du monde étaient relégués hors du champ littéraire.

Ma perplexité – mon incompréhension ? – est d’autant plus grande que, suite à la lecture, adolescent, de la Correspondance de Flaubert, j’ai, depuis toujours, voulu rester indépendant du microcosme littéraire et pour cela, exercer un métier. Ils furent très divers, allant de la typographie à une position de Rouletabille dans l’administration culturelle. Fidèle à Gustave, j’ai considéré le journalisme, surtout littéraire ou artistique, comme une activité mensongère et parfois honteuse. Je n’ai été édité, par hasard, que vers cinquante ans et j’ai réussi à séparer socialement mes deux activités (l’une restant confidentielle, voire secrète). Ce qui m’a rendu sans doute plus attentif à ce qu’un ou des métiers 2 apportent de savoir, de découvertes, de rencontres, de richesses – de succès et d’échecs –, de lumière, de paysages, d’amitiés.

Comment et pourquoi écrire sans s’être colleté avec le réel, le social, le politique ? Balzac, clerc de notaire, Claudel diplomate (qu’aurait été Paul Claudel sans la Chine ?), Camus sans le théâtre, Dadelsen sans la Royal Air Force, Jean Reverzy sans son cabinet de médecin, et Dostoievski sans le bagne, Faulkner sans sa « ferme » du Mississippi, Jack London sans l’Ouest – auraient-ils été les mêmes écrivains ?

Bernard Lahire fait très justement remarquer (p. 538) que Flaubert vantait les connaissances qu’apportent les métiers les plus variés bien qu’il n’ait jamais eu d’autre « métier » que d’écrire. De même Marcel Proust. L’image du Narrateur, conduit par son chauffeur, arrivant à neuf heures du matin au bureau (Affaires étrangères ? Protocole ?) stimule l’imagination. C’est avouer qu’il est difficile de trancher entre les deux positions, plus encore de légiférer 3. « J’entrelace pensif et pensant des mots précieux, obscurs et colorés, et je cherche avec soin, comment en les limant, je puis en gratter la rouille afin de rendre clair mon cœur obscur », disait (chantait ?) déjà le troubadour Raimbaut d’Orange 4 dit aussi de Vaquieras (devenu Vacqueyras) fin du XIIe siècle : le soi d’un poète est d’une richesse immense ; le monde, aussi. Chacun navigue de l’un à l’autre avec sa godille personnelle. L’espace littéraire est vaste et divers : il tient dans une page blanche, c’est là le miracle.

L’expérience (autre qu’intime) travaillée par l’imaginaire qui est la base de la création romanesque, ne paraît pas être chez la plupart des auteurs interviouvés, leur credo littéraire. La plupart d’entre eux ont bénéficié de bourses, d’années sabbatiques, de résidences, et souhaitent, d’une manière ou d’une autre, s’affranchir de la contrainte du second métier – en somme que la collectivité les prenne en charge pour qu’ils puissent écrire.

Ce qui conduit à l’épineuse question de la rémunération. Que vaut un poème ? Vendu ? Donné ? Prêté à la Sofia ? Et la non moins épineuse question de qui en décide. L’éditeur ? De plus en plus souvent les Régions ou l’État, bientôt Bruxelles ? – comme pour l’arrachage de la vigne ou des quotas laitiers ? J’ai souvenir de Gorki 5 ayant à distribuer des vêtements au pire moment de la famine bolchévique, et rayant sur la liste de l’Union des écrivains le nom de Mandelstam : « Mandelstam n’a pas besoin de pantalon », aurait-il déclaré.

Qui attribuera ou retirera les pantalons en Rhône-Alpes ?

Il y aurait aussi nombre de précisions à apporter sur les rapports entre auteurs et éditeurs – ceci en dépit de la Charte proposée par l’Arald. Ils ne sont pas aussi anodins ou vertueux qu’il est dit ici (ou plutôt non dit). Par exemple : la loterie qui est souvent la sélection des manuscrits (envoyer un texte sous un nom d’emprunt est un exercice instructif, et souvent douloureux, quand il ne prête pas à rire) ; l’utilité ou la nécessité d’avoir un relais (même désintéressé) dans la place ; l’indifférence au destin d’un livre après sa publication ; le renouvellement année après année des comptes négatifs et plus encore le lissage ou le rabotage des textes et de leur présentation auquel se livrent tous les éditeurs ; confortés en cela par les -correcteurs dont le sport préféré est la chasse à la majuscule 6 ; enfin l’abandon, de fait, de ses droits sur son œuvre que consent l’auteur en signant le contrat-type du Syndicat national de l’édition. Le destin d’un livre est plus que jamais ce que l’éditeur en fait (ou n’en fait pas), indépendamment de sa valeur.

Ces vues cavalières (trop ?) montrent je l’espère, le grand intérêt de cette vaste étude, appelée à faire date, par l’analyse sociologique et économique des situations de ceux qui souhaitent, ou souhaiteraient, se consacrer à la littérature, situations, assez semblables finalement, mais aussi par ce qu’elles induisent sur le contenu même des livres qu’écrivent nos contemporains, nos semblables, nos frères…

Baptiste-Marrey

Écrivain bénévole

P.S.  Tchekhov, malade, traversant la Russie et la Sibérie pour rendre compte de la condition des bagnards à l’île Sakhaline, m’a toujours fait rêver et rempli de reconnaissance pour la dimension qu’il donnait ainsi à l’acte d’écrire. J’aurais aimé qu’un éditeur (un journal, une radio) me confie, par exemple, une mission d’exploration aux confins turco-arméniens, ou me fasse passer un hiver aux îles Lofoten, ou, moins coûteux, me permette d’écouter les huit cents licenciés de la fonderie de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), délocalisée en Chine par des actionnaires helvètes. Je suggérerais volontiers à Geneviève Dalbain, la dynamique directrice de l’Arald, la création en Rhône-Alpes d’un prix littéraire de l’Aventure, valable pour le monde entier (mais aussi pour entendre les manouches de la banlieue lyonnaise – l’aventure peut être au coin de la rue).

Une étape majeure dans l’historiographie française du champ littéraire

Faire venir un auteur en bibliothèque, est-ce inviter un écrivain, un travailleur culturel… ou le prétexte personnifié à tel débat portant sur une question non littéraire ? Quel rôle social le « sens commun » et les études savantes portant sur le champ littéraire attribuent-ils à celui qui publie ? Quels rapports entretiennent les écrivains avec leurs activités paralittéraires et plus généralement avec toute activité non littéraire, qu’elle prenne la forme d’un travail salarié choisi ou d’une activité économique de subsistance ? C’est à ces questions, effleurées en 2004 dans un roman de Bertrand Leclair, Disparaître 7, où le narrateur, invité par une petite ville du centre de la France, dénonçait les injonctions latentes auxquelles il était soumis, que s’est attelé le sociologue Bernard Lahire, disciple de Pierre Bourdieu et professeur à l’ENS Lettres et sciences humaines, dans La condition littéraire : la double vie des écrivains, publié par La Découverte le 31 août dernier 8.

Ce livre, qui a fait l’objet d’une attention médiatique inhabituelle pour un travail sociologique, semble appelé à prendre une place de choix dans l’historiographie française du champ littéraire et de l’étude des producteurs de littérature. S’appropriant les travaux qui, de Naissance de l’écrivain d’Alain Viala 9 aux Mondes de l’art d’Howard S. Becker 10, en passant par les textes fondateurs de Barthes, Bourdieu, Charles, Chartier et Martin, ont défini un espace spécifique à l’étude des producteurs de littérature, cet essai propose une nouvelle approche théorique des écrivains, considérés du point de vue de la double insertion qui est désormais, pour eux, la norme : a) insertion dans le monde économique (avec l’étude des seconds métiers et des activités paralittéraires), b) insertion dans ce que l’auteur appelle le « jeu » littéraire, lequel se définit par un investissement symbolique inversement proportionnel aux débouchés économiques offerts.

Sur le plan méthodologique, ce travail s’appuie sur une enquête réalisée en 2004, sous forme de questionnaires auprès de 503 écrivains recensés par l’Agence Rhône-Alpes pour le livre et la documentation (Arald), mais aussi d’entretiens individuels (avec 40 écrivains de cette même région) et d’étude de dossiers de demande de bourse ou d’aide financière (en tout, une centaine de dossiers, dont ceux de la Société des gens de lettres), étayés par une lecture sociologique attentive de quelques « classiques » de la littérature mondiale (Kafka, Proust, etc.).

Spécification de la théorie du champ littéraire bourdieusien

L’apport principal de La condition littéraire est d’avoir soumis à une critique intelligente la théorie bourdieusienne du champ littéraire. En définitive, estime l’auteur, la sociologie du « champ » élude la question des moyens de subsistance des auteurs. Les noms évoqués dans Le champ littéraire – l’ouvrage de référence, à cet égard – fonctionnent comme des évidences, l’évocation de Delacroix, Robbe-Grillet, Schoenberg, Sainte-Beuve, Picasso, Picard et Barthes, Marx et Engels permettant de faire l’économie d’une étude de leurs conditions matérielles de vie (p. 57). Cette économie est liée au fait que les catégories bourdieusiennes (dominé et dominant, illusio, habitus, investissement), dans l’utilisation générale qui en fut faite, ont considéré les écrivains à double-métier ou à second métier comme des acteurs secondaires – alimentaires – du champ littéraire, alors même qu’ils en constituent, au contraire, la norme. Et cette approche réductionniste (ne sont écrivains que les personnes qui se consacrent à 100 % à l’écriture) a été étayée par un usage indifférencié et abusif de la théorie des champs, qu’on retrouve dans de nombreuses analyses qui, tout en ignorant le contexte historique et économique dans lequel s’inscrit toute production, se focalisent sur la mise en évidence très théorique d’un « espace de luttes ou de concurrences où s’observent des relations d’interdépendance » (p. 64 et sq.). En définitive, nous dit B. Lahire, il semble que la théorie des champs soit surtout une théorie des élites, très utile à l’étude des maisons d’édition et de leurs stratégies, mais démunie quand il s’agit d’étudier les producteurs d’œuvres (p. 59).

Jeu littéraire, champ littéraire ou monde de l’art ?

Au « monde de l’art » de Becker, qui considère l’activité artistique du point de vue d’une sociologie du travail et fait entrer dans le champ d’observation tous ceux qui contribuent à la production collective, matérielle et symbolique, des œuvres (auteurs, éditeurs, personnel des maisons d’édition, libraires, bibliothécaires), Lahire reproche de ne s’intéresser qu’aux formes de coopérations mises en jeu – sans s’intéresser au créateur ni à la création en soi. En ce sens, il souscrit au constat de Bourdieu selon lequel cette théorie est une « régression par rapport à la théorie des champs » (p. 80). Mais à la théorie de son maître, qui s’appliqua principalement au champ éditorial, il préfère celle du « jeu littéraire », la seule, selon lui, à rendre compte des principaux phénomènes à l’œuvre dans la production littéraire. Parler de « jeu » littéraire, c’est mettre en évidence le fait qu’on peut entrer et sortir en littérature, sans que des règles explicites dictent les modalités de ce mouvement. C’est aussi étudier, à travers le champ, un hors-champ qui lui est consubstantiel et qui se manifeste, par exemple, dans la thématique des œuvres (qu’aurait écrit Courteline sans son expérience de l’administration ?).

On ne saurait trancher entre les différentes théories mais il faut reconnaître à celle de Bernard Lahire le mérite d’inclure une complexité absente d’une certaine sociologie du travail ou des travaux de description des propriétés générales du champ littéraire. Comme toute théorie constituée, celle du « jeu littéraire » se révèle par ailleurs très efficace lorsqu’il s’agit de critiquer, avec une juste sévérité, des ouvrages récents qui, au prétexte d’étudier la condition des écrivains, versent dans le catalogue de bons mots, la mythologie 11 ou une pseudo-phénoménologie attentive à l’imaginaire et aux valeurs autoproclamées des écrivains 12.

Quelques réserves

À l’ancien élève de Bourdieu, on pourrait reprocher certaines expressions de sa volonté de « tuer le père », dont les travaux théoriques du début des années 1980 13 sont cités pour étayer l’affirmation selon laquelle la théorie des champs s’est avérée incapable de prendre en compte les écrivains (ce qu’elle allait faire, du moins en partie, en 1992, dans Les règles de l’art). Autre réserve, mineure, sur la méthodologie : on relève dans la dernière partie de l’ouvrage – très intéressante dans la relecture des grandes œuvres littéraire qu’elle propose – des pages amusantes pour le bibliothécaire rompu à l’utilisation des bases de données mais qui ne sont pas sans évoquer une certaine frénésie informatique peu productive : l’auteur, qui cite les nombreuses pages web qu’il a consultées sans jamais en mentionner la date, s’est livré dans le cédérom de l’Encyclopédie universelle à une recherche en texte intégral sur les termes « vraie vie » et nous livre une sélection de ses résultats, cette livraison – où les noms célèbres voisinent nécessairement avec ceux d’auteurs secondaires – valant analyse des rapports entre l’écriture et l’existence sociale des écrivains (p. 524 et suivantes).

Surtout, on peut regretter que Bernard Lahire n’ait pas publié son ouvrage sous une forme condensée – celle d’un titre de la collection « Repères » par exemple. Comme souvent les sociologues, soucieux de scientificité, il livre au lecteur l’intégralité des comptes rendus d’entretiens réalisés. Enchâssées dans un plan thématique qui lui permet de tout dire dans ses deux cent premières pages – et les cent dernières –, ces retranscriptions forment une cuisine un peu lourde pour qui souhaite aller à l’essentiel.

Nicolas Hubert

Bibliothèque inter-universitaire de sciences, Jussieu

  1. (retour)↑  Il peut exister de bons auteurs. Il n’y a que rarement (peut-être jamais) de mauvais écrivains.
  2. (retour)↑  Ceux-ci mal vus en France par nos courriéristes sont au contraire vantés quand ils sont exercés outre-Atlantique : avoir été cow-boy dans le Kansas reste un passeport littéraire de premier ordre.
  3. (retour)↑  Bernard Lahire analyse longuement les « doubles métiers » de Gottfried Benn (que je connais mal) et de Franz Kafka (que je connais mieux). Le portrait qu’il dresse d’un Kafka accablé par son travail de bureaucrate ne me paraît pas fidèle. L’activité quasi syndicale du chef de service qu’était aussi Kafka montre qu’il prenait à cœur les conflits du travail entre patrons et ouvriers mal assurés dont il avait à s’occuper.
  4. (retour)↑  Cité par Alain Michel p. 426, Théologiens et mystiques du Moyen Âge (Folio, 2998). Ledit Raimbaut fut amoureux de Béatrice de Montferrat, fille de son « patron » – qui lui assurait la liberté d’écrire.
  5. (retour)↑  Cf. Nadejda Mandelstam, Contre tout espoir, Gallimard, 3 vol.
  6. (retour)↑  La couverture de « la condition littéraire » est un bon exemple : on y chercherait en vain la moindre capitale.
  7. (retour)↑  Éd. Léo Scheer et Farrago, 2004.
  8. (retour)↑  Dans une sous-collection dont l’auteur est lui-même le directeur : « Laboratoire des sciences sociales », série de la collection « Textes à l’appui ».
  9. (retour)↑  Les Éditions de Minuit, 1985.
  10. (retour)↑  Flammarion, 1992 ; Champs, 2006.
  11. (retour)↑  Michèle Vassilier-Ressi, La condition d’artiste, regards sur l’art, l’argent et la société, Paris, Maxima Laurent éditeur, 1997.
  12. (retour)↑  Nathalie Heinich, Être écrivain, création et identité, La Découverte, 2000.
  13. (retour)↑  Pierre Bourdieu, « Quelques propriétés des champs », in : Questions de sociologie, Paris, Les Éditions de Minuit, 1980. [cité p. 64].