Réunion de l'ICOM

Copenhague, 26-30 juin 1959

La réunion mixte bisanuelle du comité de l'ICOM pour les laboratoires de musées et de la commission de l'ICOM pour le traitement des peintures a eu lieu au Musée royal des beaux-arts de Copenhague du 26 au 30 juin 1959. La Bibliothèque nationale devait y être représentée par M. Jean Porcher, conservateur en chef du cabinet des Manuscrits, qui fut malheureusement empêché de se rendre à Copenhague, par Mlle Th. Kleindienst, conservateur au secrétariat, et par Mme Françoise Flieder, attachée de recherche au Centre national de la recherche scientifique.

Le programme appelait la discussion du rapport de M. Porcher sur la préservation des peintures de manuscrits : le manuscrit supplément grec 914 fut présenté, sur lequel avait été fait notamment une expérience de réencollage de miniature à l'aide d'une colle vinylique.

Deux autres procédés furent proposés, l'un utilisant du nylon soluble (M. Werner, conservateur du Laboratoire de recherche du « British Museum »), l'autre un mélange de cire d'abeille et de damar (M. Marconi, directeur des ateliers de restauration des peintures de Varsovie). Tous les trois doivent faire l'objet de complément d'étude et d'observation au cours des deux prochaines années.

Parmi les autres rapports présentés il faut citer en premier lieu celui de M. Santucci, de l' « Istituto di patologia del libro » de Rome, sur la restauration, la permanence et la conservation du papier : il s'appuie en grande partie sur des publications récentes dont il donne un bon relevé en même temps qu'il indique le programme de travail de l'Institut.

Les rapports de MM. A. E. Werner, conservateur du laboratoire de recherche du « British Museum », Swinton, conservateur au département de géologie du « British Museum », Organ, du Laboratoire de recherche du « British Museum », et celui de Mlle Bellinger, conservateur au « Textile Museum » de Washington, sur les adhésifs et consolidants, les matériaux d'origine animale, les objets métalliques et les textiles, intéressaient aussi, sur quelques points, la conservation des objets qui peuvent être confiés aux bibliothèques.

M. Sneyers, directeur du laboratoire de l'Institut royal du patrimoine artistique de Bruxelles, a présenté le projet d'une nouvelle enquête sur les matériaux de construction et déposé les conclusions de celle qu'il a menée sur les conditions climatiques de la conservation des objets de musée. Cette étude, qui fera l'objet d'une publication, ne dissimule pas les difficultés de la question et les dépenses considérables qui doivent être exposées si l'on veut obtenir un conditionnement intégral (contrôle de la composition de l'atmosphère, de sa température et de son humidité). Pour cette raison, et aussi parce que la température n'a pas d'action véritablement spécifique, on renonce à préconiser en général ce conditionnement absolu pour se borner à la distribution d'un air dépoussiéré et d'humidité contrôlée. Le rapporteur avait espéré pouvoir indiquer un système plus simple que la distribution par gaines à partir d'une centrale, mais a dû se borner à conseiller des équipements de dimensions moyennes desservant un nombre restreint de locaux dont les caractéristiques climatiques soient à peu près semblables : en effet, les appareils de conditionnement indépendants, existant sur le marché, semblent avoir des inconvénients variables selon les types : l'énergie de propulsion des turbines à aérosols produirait une ionisation capable d'attirer la poussière et de la précipiter sur les objets, les évaporateurs doivent être alimentés en eau épurée et être soigneusement désencrassés faute de quoi ils disséminent des impuretés et fonctionnent mal eux-mêmes. De plus, la plupart de ces appareils sont bruyants, de faible capacité, et par conséquent très coûteux. Le rapporteur en est donc venu à suggérer de restreindre le conditionnement - là où il serait indispensable comme dans un musée tropical - soit aux vitrines, soit à une enceinte un peu plus grande, mais réservé aux objets à l'exclusion des visiteurs.

Les observations de différents participants sur la condensation qui se produit en hiver sur les surfaces vitrées, quand le milieu intérieur est conditionné correctement pour la conservation, conduisirent à évoquer le problème des parois minces, si fréquentes dans les constructions récentes. M. Germain Bazin, conservateur en chef du Département des peintures au Musée du Louvre, indique qu'il a été amené à faire renforcer certaines parois exposées au nord par des matériaux isothermes ou à tendre les murs froids de velours à certaines périodes. On émit également l'opinion que les objets conservés dans des conditions atmosphériques très constantes réagiraient ensuite plus violemment à un changement de milieu, et que par conséquent leur déplacement pour exposition deviendrait de moins en moins inoffensif.

Enfin le Répertoire des laboratoires scientifiques et techniques et des ateliers de musées, préparé par M. Paul Coremans, directeur de l'Institut royal du patrimoine scientifique de Bruxelles, et qui fit l'objet d'une édition multigraphiée distribuée aux seuls établissements recensés, a été présenté dans une forme très proche de celle où il sera diffusé par le Centre international d'études pour la conservation et la restauration des biens culturels qui vient de s'installer à Rome.